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Economie, finances et monnaie
Le taux directeur de la BCE passe à zéro
10-03-2016


BCELa Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le 10 mars 2016 une nouvelle série de mesures de politique monétaire.  

Le taux directeur central, baromètre du crédit en zone euro passe à zéro, contre 0,05 % depuis septembre 2014, le taux historiquement le plus bas de la BCE. Le taux de dépôt passe de – 0,30 à 0,40 % et le taux de prêt marginal passe de 0,3 % à 0,25 %.

La BCE augmente à 80 milliards, donc de 20 milliards d’euros par mois, le volume de ses rachats de dette sur les marchés. Le champ des titres éligibles pour ces opérations a été étendu à des obligations émises par des entreprises non-financières de la zone euro. Bref, la BCE rachète de la dette d’entreprises pour compenser le problème de transmission de sa politique par le secteur bancaire.

Enfin elle va lancer à partir de juin un nouveau programme de prêts géants de long terme aux banques avec de nouveaux prêts appelés TLTRO à long terme et taux très avantageux.

Cette mesure concerne les banques qui disposent d’un important portefeuille de prêts aux entreprises. Ce qui est nouveau, c’est que les banques qui auront au cours de la vie du prêt augmenté leur stock de prêts verront leur taux baisser jusqu’à la différence entre le taux de refinancement (taux de départ) et le taux de dépôt. Une banque peut donc miser sur la possibilité d’être rémunérée à hauteur de 0,4 % de son emprunt auprès de la BCE. De fait, la BCE subventionne directement les prêts bancaires.

L'objectif de toutes ces mesures est d'inciter les banques à faire circuler l'argent dans l'économie, pour faire repartir le crédit, les prix, et la croissance.

Les banques ne sont pas seulement poussées à prêter par le seul taux interbancaire négatif. Le nouveau mécanisme TLTRO II veut permettre aux banques de compenser les effets des taux négatifs sur leur rentabilité en les incitant à prêter avec une récompense directe. De l’autre côté, l’augmentation des rachats d’obligations par la BCE est censée faire baisser leurs taux d’intérêt et donc pousser les banques à placer leur argent ailleurs. Bref, le nouveau dispositif est centré sur la reprise du crédit aux entreprises et aux consommateurs, et donc de l’activité.

Un autre effet de cet assouplissement quantitatif est la baisse de l’euro, dans la mesure où  les placements dans la zone euro deviennent moins intéressants et que l'argent en sort. Les exportations deviennent moins chères, mais les importations deviennent plus chères. Une conséquence peut être la hausse des prix, sachant que la politique monétaire de la BCE est guidée par l'objectif d'avoir en zone euro une inflation juste en-dessous de 2 %, qui est actuellement de 0,1 % seulement, sans que la BCE voie une déflation à l’horizon.