Les ministres de la Santé de l’UE étaient réunis à Amsterdam le 18 avril 2016 pour une réunion informelle présidée par la ministre néerlandaise de la Santé, Edith Schippers. Le Luxembourg y était représenté par sa ministre de la santé, Lydia Mutsch.
La présidence néerlandaise du Conseil de l’UE avait mis à l’ordre du jour trois sujets, à savoir l’accès aux médicaments innovants, l’amélioration des denrées alimentaires et la lutte contre la résistance anti-microbienne. Ces questions sont autant de priorités pour la présidence néerlandaise qui envisage l’adoption de conclusions sur ces trois points lors du Conseil EPSCO de juin prochain.
La discussion sur les moyens permettant d’améliorer l’accès aux médicaments innovants était très attendue par le Luxembourg, qui avait fait de l’accès à la médecine personnalisée une de ses priorités en matière de santé lorsqu’il a exercé la présidence tournante du Conseil au deuxième semestre 2015. Selon un communiqué diffusé par le Ministère de la Santé du Grand-Duché, ce débat a permis de dégager un consensus sur les mécanismes volontaires de coopération entre États membres.
La ministre Lydia Mutsch a souligné les avantages de l’accord de coopération qui, depuis 2015, lie le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas dans le domaine des médicaments, rapporte ce communiqué. "Le Luxembourg est convaincu que les actions conjointes entre États membres peuvent faire une réelle différence au niveau de l’accès du patient à des soins de qualité, notamment dans le domaine des maladies rares. Chaque État membre, peu importe sa taille ou ses spécificités, peut être un acteur important dans ce genre de collaboration", a expliqué la ministre.
L’Agence Europe rapporte dans son Bulletin quotidien que trois associations de la société civile avaient écrit aux ministres de la Santé en amont de ce débat afin de réclamer une discussion sur un accès sûr et rapide aux nouveaux médicaments et autour de la politique des prix et de remboursement des médicaments, y compris ceux qui ont été développés pour des petits groupes de patients. "Le Conseil devrait envisager de demander à la Commission d'enquêter 'si' et 'comment' le manque de transparence des prix des médicaments a un impact sur l'accessibilité à des médicaments abordables et 'comment' une plus grande transparence soutiendra les décisions locales en matière de prix et de remboursement", indiquait le courrier de l'Association internationale de la mutualité (AIM), de l'Alliance européenne pour la santé publique (EPHA) et de la Plateforme européenne pour l'assurance sociale (ESIP). Ces trois organisations demandaient en particulier au Conseil d'entamer une discussion sur la manière de traiter les prix dans le domaine de l'innovation (comme les médicaments biologiques) où le lien entre le coût de l'innovation et un prix raisonnable est actuellement absent.
Face au constat de l’échec des mesures actuelles de lutte contre l’obésité et maladies chroniques y liées, les ministres de la Santé ont reconnu le potentiel de la reformulation des denrées alimentaires, notamment en ce qui concerne le sel, les sucres ajoutés et les acides gras, rapporte encore le communiqué du Ministère de la Santé.
La présidence néerlandaise a mis sur la table une feuille de route qui appelle à une implication de tous les secteurs concernés et à un échange de bonnes pratiques renforcé entre Etats membres. Une feuille de route saluée par Lydia Mutsch qui a salué "l’engagement de la Présidence néerlandaise en faveur de l’objectif du choix alimentaire sain et d’une meilleure qualité alimentaire, reprenant ainsi les discussions sous Présidence luxembourgeoise en relation avec la présence des acides gras trans".
"Une volonté politique forte s'est dégagée en faveur de la lutte renforcée contre la résistance antimicrobienne sur base d'actions concrètes", rapporte enfin le communiqué de presse du Ministère de la Santé. Le sujet, dont toutes les délégations ont souligné l’urgence, figurera à l'agenda du prochain G20.
Les conclusions que devraient adopter les ministres sur le sujet au mois de juin devraient orienter le futur plan d’action sur la résistance antimicrobienne que la Commission envisagerait de publier en 2017, ainsi que le rapporte l’Agence Europe.
L'importance des plans nationaux basés sur une approche associant la dimension à la fois humaine et vétérinaire a été soulignée par les ministres, indique par ailleurs le communiqué du Ministère de la Santé qui vient d’engager les travaux d'élaboration d'un tel au Luxembourg.