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Opinion
Brexit – Les résultats d’un sondage mené dans dix pays donnent l’impression que "les Européens, parce qu'ils ne le souhaitent pas, n'arrivent pas à croire que les Britanniques puissent sortir de l'UE"
06-06-2016


Brexit : points de vue comparés, une enquête conduite par TNS et publiée le 6 juin 2016Dans une enquête publiée le 6 juin2016, l’institut de sondage TNS a interrogé les citoyens du Royaume-Uni et de neuf autres pays européens sur le referendum britannique sur une sortie de l’Union européenne qui se tiendra le 23 juin prochain. Après une première enquête comparative menée en avril dernier au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, en France et en Pologne, les enquêteurs ont élargi le champ de leur sondage et y ont inclus, outre le Luxembourg, où TNS ILReS était à l’œuvre pour cette enquête entre le 27 et le 31 mai 2016, le Danemark, la Finlande, la République tchèque, les Pays-Bas et l’Irlande.

Il en ressort que, à l’exception notable du Royaume-Uni, la majorité des personnes sondées dit personnellement préférer que le Royaume-Uni reste membre de l’Union européenne. Au Royaume-Uni, 43 % des sondés préfèrent que leur pays quitte l’UE, contre 41% qui souhaiteraient qu’il reste dedans et 16 % qui ne se prononcent pas. A contrario, 79 % des Allemands interrogés préfèreraient que le Royaume-Uni reste dans l’UE, contre 15 % qui aimeraient voir sortir le pays du giron de l’UE et 6 % d’indécis. 70 % des Irlandais interrogés souhaitent aussi que le Royaume-Uni reste, contre 9 % qui préfèreraient un Brexit et 21 % qui ne se prononcent pas. Au Luxembourg, 66 % des personnes interrogées disent elles aussi préférer que le Royaume-Uni reste dans l’UE, comme 65 % des Français, 64 % des Polonais, 63 % des Néerlandais, 62 % des Danois, des Finlandais et des Tchèques. Au Luxembourg, la part des sondés qui préfèreraient que le Royaume-Uni quitte l’UE s’élève tout de même à 25 %, soit un répondant sur quatre, un chiffre qui est de 34 % en France, 24 % en République tchèque, 19 % au Danemark, 15 % aux Pays-Bas et 6 % en Pologne, où les indécis sont les plus nombreux (30 %, contre 9 % au Luxembourg par exemple).

Pour ce qui est des pronostics que font les citoyens quant à l’issue du referendum le 23 juin, les résultats sont plus nuancés. Au Royaume-Uni, 43 % des personnes interrogées estiment que leurs compatriotes vont voter pour  maintien au sein de l’UE, alors qu’ils sont 26 % à s’attendre à un vote en faveur d’un Brexit et 31 % à ne pas se prononcer. Ceux qui sont les plus nombreux à escompter un résultat en faveur d’un maintien dans l’UE sont les Allemands (59 % contre 30 %), les Français (57 % contre 42 %), les Irlandais (54 % contre 21 %), les répondants du Luxembourg (53 % contre 30 %) et les Finlandais (51 % contre 21 %). En Pologne 48 % des sondés escomptent un maintien, contre 26 % qui tablent sur un Brexit et autant d’indécis. Au Danemark, 41 % des répondants misent sur un maintien, contre 30 % qui pensent que le Brexit va l’emporter et presqu’autant d’indécis. « Les Européens, parce qu'ils ne le souhaitent pas, n'arrivent pas à croire que les Britanniques puissent sortir de l'UE, ce qui provoquerait une sorte de sidération », analyse Édouard Lecerf, directeur politique et opinion du groupe TNS, cité par Le Figaro, qui a publié les résultats du sondage en France. En République tchèque et aux Pays-Bas, le rapport est inversé puisque les sondés sont un peu plus nombreux à penser que les Britanniques voteront en faveur d’un Brexit : 44 % en République tchèque (contre 43 % qui escomptent un maintien) t 39 % aux Pays-Bas (contre 38 % qui sont de l’avis opposé).

Interrogés sur les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sur la situation économique de l’UE, les sondés de la plupart des pays estiment que la situation économique de l’UE serait moins bonne en cas de Brexit. C’est le cas en Irlande et en Finlande, où cette analyse est partagée par 50 % des sondés, mais aussi au Danemark (48 %), en Pologne (47 %), en République tchèque (46 %, en sachant que 43 % des sondés tchèques estiment que le Brexit ne changerait rien à la situation économique de l’UE), aux Pays-Bas (45 %) et enfin au Royaume-Uni même, où 40 % des sondés sont du même avis, contre 26 % qui pensent que cela ne changerait rien et autant qui ne se prononcent pas En revanche, le tableau diffère en Allemagne et au Luxembourg, où les sondés qui pensent que le Brexit ne changerait rien à la situation économique de l’UE sont plus nombreux : ils sont 50 % en Allemagne (contre 39 % qui s’inquiètent de conséquences négatives) et 37 % au Luxembourg, contre 34 % qui estiment que la situation de l’UE serait moins bonne, 17 % qui ne se prononcent pas et 12 %, un record parmi tous les pays interrogés, qui pensent au contraire que la situation économique de l’UE serait meilleure en cas de Brexit.

Parmi les cinq pays interrogés sur les conséquences du Brexit sur le fonctionnement de l’UE, les sondés du Luxembourg sont aussi les plus nombreux à imaginer que l’Union européenne fonctionnerait mieux en cas de sortie du Royaume-Uni. Ils sont en effet 27 % à partager ce point de vue, qui ne convainc pas plus de 14 % des Français ou 9 % des Finlandais interrogés. Les répondants du Grand-Duché sont toutefois plus nombreux à penser qu’un Brexit ne changerait rien au fonctionnement de l’UE (34 %, comme les Français interrogés) et à considérer  que l’UE fonctionnerait moins bien (28 %). Ce sont les Danois (46 %), les Polonais (40 %) et les Finlandais (42 %) qui sont les plus convaincus que l’UE fonctionnerait moins bien en cas de sortie du Royaume-Uni.