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Traités et Affaires institutionnelles
Jean Asselborn a participé au sommet des dirigeants progressistes européens réunis à Paris pour préparer le sommet de Bratislava
25-08-2016


Une quinzaine de dirigeants sociaux-démocrates européens, parmi lesquels le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, se sont réunis le 25 août 2016 au château de La Celle-Saint-Cloud près de Paris afin de discuter des prochaines échéances européennes, notamment dans la perspective du sommet à 27 sur l’avenir de l’Europe qui aura lieu le 16 septembre à Bratislava.Les dirigeants sociaux-démocrates européens réunis le 25 Août 2016 à La Celle-Saint-Cloud © Présidence de la République Française

Comme l’a résumé à l’issue de la réunion le président de la République française, François Hollande, qui était à l’initiative de cette rencontre, "l’ensemble de la gauche doit être consciente de sa responsabilité" et doit être en mesure, après le Brexit et "face à la montée des populismes", de proposer "une initiative à la hauteur de la situation". Les progressistes européens "doivent convaincre, non seulement les chefs d'Etat et de gouvernement mais aussi leurs propres citoyens que l'Europe est une force (...) qui nous permet de maîtriser notre destin mieux que nous ne pourrions le faire isolément", a expliqué François Hollande.  

Cet échange auquel ont participé des représentants socio-démocrates de l’Allemagne, de l’Autriche, de Belgique, de l’Estonie, de la Grèce, de Malte, des Pays-Bas, du Portugal, de la Présidence slovaque, du Parlement européen et de la Commission européenne, a ainsi permis de définir des sujets prioritaires en vue des discussions du sommet de Bratislava, dont les préparatifs font et vont continuer de faire l’objet dans les prochaines semaines de nombreuses et intenses consultations à travers l’Europe.

Comme le résume le communiqué de presse diffusé par le ministère des Affaires étrangères luxembourgeois, les dirigeants présents se sont donc penchés sur les défis tant intérieurs qu’extérieurs auxquels l’UE doit actuellement faire face. Ont ainsi été évoqués des questions de sécurité, - sociale mais aussi - aux frontières de l’UE, de stabilité, de lutte contre le terrorisme, puis des sujets liés à l’investissement, l’emploi, la lutte contre les inégalités, puis encore à la jeunesse, la mobilité.

Manuel Valls, François Hollande, Jean Asselborn et Jean-Marc Ayrault le 25 août 2016La rédaction du Quotidien, qui a pu joindre le chef de la diplomatie luxembourgeoise à l’issue de la réunion, rapporte dans son édition datée du 26 août 2016 que, pour Jean Asselborn, il faut s'attaquer concrètement à trois chantiers : la sécurité, avec notamment le renforcement des frontières extérieures de I'UE, la création d'emplois, afin d'éviter de renforcer le phénomène des "générations perdues" et, enfin, le renforcement de la dimension sociale. "On n'a pas le droit de priver les générations futures de tous les bienfaits de l'Europe", a déclaré le ministre qui a aussi évoqué la nécessité de se battre pour des revenus décents ou encore la lutte effective contre le dumping social et fiscal.

Autant de sujets que l’on retrouve dans les trois priorités déclinées par le président français à l’issue des différentes rencontres qu’il a pu avoir au cours de la semaine, que ce soit à Ventontene ou à Paris où il avait reçu le Premier ministre Xavier Bettel deux jours auparavant, à savoir la sécurité, l’investissement et la jeunesse.

Jean Asselborn a aussi confié au journaliste du Quotidien, David Marques, que le sommet de Bratislava ne doit pas être entouré "de trop d'attentes". Ce rendez-vous "certes important (…) ne peut être que le début d'un processus de réflexion qui, selon moi, doit durer deux à trois ans" a-t-il expliqué.

Pour Jean Asselborn, qui espère que les déclarations d'intention vont enfin se transformer en des actes concrets, "l'UE vit une crise existentielle" dont il faut "prendre conscience". "L'Europe doit faire son autocritique", a expliqué le ministre qui constate que "les promesses que I'UE a faites aux citoyens, notamment en ce qui concerne le bien-être et une bonne qualité de vie, n'ont pas été tenues". "En ce moment de crise, (…) il faut expliquer aux gens où on en serait sans l'Europe et trouver des réponses à leurs inquiétudes", estime Jean Asselborn pour lequel la situation actuelle n'est plus comparable à une "énième crise européenne. Il s'agit bien de la crise de l'Europe. Et c'est une triste première."

"Si on évoque une relance de l'Europe, il faut aussi se rendre à l'évidence qu'être membre dans I'UE n'équivaut pas seulement à respecter les éléments formels des traités. Il faut aussi respecter l'esprit qui entoure ces traités", a encore glissé le ministre luxembourgeois pour qui "il n'est pas tolérable que l'on fasse exploser les principes de l'État de droit d'ans différents pays, qui sont complètement à côté de la plaque en ce qui concerne la démocratie".