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Traités et Affaires institutionnelles
Après son entrevue sur le sommet de Bratislava avec Angela Merkel, Xavier Bettel évoque dans des médias des propositions concrètes de coopération entre pays du Benelux sur la protection des frontières
09-09-2016


(de g. à dr.) Xavier Bettel; Charles Michel; Angela Merkel; Klaus Iohannis - source: BPA Jesco DenzelLe 9 septembre 2016, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel s’est rendu à Berlin sur invitation de la chancelière fédérale Angela Merkel pour une visite de travail. Il a été question lors d’un déjeuner de travail, auquel ont également participé le président roumain Klaus iohannis et le Premier ministre belge Charles Michel, du futur de l’Union européenne et des conséquences des résultats du référendum britannique au sein de l’Union en vue de la réunion informelle de 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE prévue à Bratislava le 16 septembre prochain.  

Un communiqué du gouvernement luxembourgeois cite le Premier ministre à l’issue de la réunion : "Nous faisons face à de très grands défis. Dans un monde globalisé, nous avons besoin d’une Europe forte et unie. La rencontre de Bratislava doit tracer la voie à suivre, trouver des approches pour résoudre les problèmes actuels de l’UE et indiquer les grandes orientations pour les prochaines années. (…) Pour fonctionner de manière efficace, nous devons trouver des solutions communes à 28 et probablement sous peu à 27. Si cela devait s’avérer impossible, rien ne s’oppose à mes yeux à faire les pas qui s’imposent dans le cadre de la coopération renforcée entre différents Etats membres, comme cela est prévu par le traité de Lisbonne."

Il a également dit: "L’UE a réalisé de grandes choses pour l’Europe et ses citoyens, et la vie que nous menons aujourd’hui ne serait pas possible sans l’UE telle qu’elle est conçue actuellement. (…) Malheureusement, cela ne semble plus être l’évidence, surtout pour ceux parmi nos concitoyens qui n’ont pas de souvenirs de l’Europe du passé et des frontières nationales. Nous, c’est-à-dire les responsables politiques des Etats-nations, nous devons mieux faire comprendre aux citoyens les avantages de l’UE."    

Crise migratoire

Le communiqué relate que Xavier Bettel a plaidé au vu de la crise migratoire pour une meilleure sécurité aux frontières extérieures de l’UE et déclaré pencher en faveur d’une solution plus rapide aux questions liées à la migration et à l’asile. "La solidarité doit rester un pilier de la politique de l’UE. C’est pourquoi nous devons accorder le soutien approprié aux migrants qui ont besoin d’une protection internationale. Les réfugiés économiques doivent être aidés dans le cadre de la coopération pour le développement avec leurs pays d’origine", est-il cité.

Au quotidien Luxemburger Wort, qui relaie ses propos dans son édition datée du 10 septembre, il a révélé avoir expliqué à la chancelière allemande qu’au cas où l’UE devait ne pas réussir à adopter une ligne commune pour résoudre la crise des réfugiés, les trois pays du Benelux prendraient une initiative commune, par exemple dans le domaine de la reconduite des demandeurs d’asile dans leur pays d’origine. Il y aura par ailleurs une visite des trois chefs de gouvernement du Benelux en Tunisie en décembre 2016, ce à l’invitation de leur homologue tunisien Youssef Chahed.

Au journal Le Quotidien, il a par ailleurs déclaré que l’UE devrait également se doter de nouveaux outils. «Cela fait des mois que l'on parle d'un système ESTA européen. C'est exactement ce qu'il nous faut, alors faisons-le», suggère-t-il, faisant  référence au programme ESTA Visa américain qui, comme l’explique la journaliste Geneviève Montaigu, "remplace les démarches préalablement nécessaires aux postes de contrôle des douanes sous forme d'un formulaire/questionnaire pour les détenteurs de passeport des pays appartenant au programme d'exemption de visa".     

Brexit

En ce qui concerne les négociations sur le Brexit, il n’y a selon le communiqué du gouvernement luxembourgeois "aucune alternative aux quatre libertés du marché intérieur: la liberté de circulation des personnes, des biens, des services et du capital sont et restent indivisibles". Cela pour dire que les Britanniques ne devraient pas avoir, après leur sortie de l’UE, un accès au marché unique sans accepter les quatre libertés.   

Dans le contexte du Brexit, le Premier ministre a par ailleurs déclaré  au quotidien Luxemburger Wort qu’il "est inadmissible que la Première ministre May détermine notre agenda", tout comme l’est le fait de retarder la déclaration sur l’article 50 du traité européen qui seule permettra d’entamer les négociations sur la sortie du Royaume Uni de l’UE. Différer cette déclaration ne fait qu’augmenter l’incertitude économique et politique selon le Premier ministre.

Dans une interview accordée le 10 septembre au quotidien Tageblatt, il exige des Britanniques qu’ils clarifient la situation après un référendum "dont l’issue est limpide". Car sans déclaration sur l’article 50, il n’y aura pas de négociations, selon la ligne prônée par le président du Conseil européen, Donald Tusk, et que Xavier Bettel pense aussi être celle de la chancelière allemande.

Reste un problème que Xavier Bettel résume ainsi pour Le Quotidien : "J'aimerais savoir ce qu'ils veulent et actuellement personne ne le sait."