Selon les dernières estimations publiées le 8 novembre 2016 par l’Agence européenne pour l’Environnement (AEE/EEA), les émissions de gaz à effet de serre ont été en 2015 22 % en dessous des niveaux de 1990. "Malgré une petite hausse des émissions en 2015, l’UE est en bonne voie pour atteindre ses objectifs climatiques pour 2020", a ainsi salué le directeur exécutif de l’Agence, Hans Bruyninckx.
Pour rappel, l’objectif de l’UE pour 2020 est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990. Or, selon les deux rapports que vient de publier l’AEE, l’UE a réduit ses émissions de plus de 20 % par rapport à ces niveaux de référence tant en 2014 qu’en 2015. Après une réduction exceptionnelle de 4 % en 2014, qui s’explique notamment par un hiver particulièrement chaud, les émissions de gaz à effet de serre auraient augmenté de 0,7 % en 2015, estime ainsi l’Agence.
Les émissions des industries prises en compte dans le système d’échange de quotas (ETS) ont continué de baisser en 2015, tandis que les émissions non incluses dans ce système, parmi lesquelles les émissions liées aux transports, ont augmenté pour la deuxième année consécutive.
Selon les dernières projections nationales compilées par l’AEE, les émissions de gaz à effet de serre devraient rester bien en-dessous de l’objectif en 2020, mais les progrès des différents Etats membres restent à nuancer, relève toutefois l’Agence. Ainsi, si en 2014, tous les Etats membres ont, à l’exception de Malte, atteint leurs objectifs en 2014 et semblent avoir fait de même en 2015, selon les projections pour 2020, 23 Etats membres devraient voir leurs émissions en-deçà de leur objectif national grâce aux politiques et mesures en place.
Luxembourg fait en revanche partie des cinq pays, avec l’Autriche, la Belgique, le Danemark et l’Irlande, qui risquent de ne pas atteindre leurs objectifs. L’Agence relève toutefois que ces pays pourraient, à l’exception de l’Irlande, compenser ces excédents d’émission anticipés en transférant sur les dernières années de la période 2013-2020 les quotas annuels d’émissions qui n’ont pas été utilisés au cours des années précédentes. Dans le cas du Luxembourg, les projections prévoient une hausse des émissions pour 2019 et 2020, années au cours desquelles il pourrait ne pas remplir son objectif avec un excédent de quotas annuels d’émission de 0,5 million en 2020. Un déficit qui pourrait être toutefois compensé par les excédents de quotas d’émissions accumulés au cours des années précédentes sans qu’il soit indispensable de prendre des mesures supplémentaires.
Au-delà de 2020, l’Agence note en revanche que le rythme des réductions des émissions va ralentir pour atteindre en 2030, selon les dernières projections, des émissions de 26 à 29 % en dessous des niveaux de 1990, ce qui est loin de l’objectif de réduction de 40 % de l’UE pour cette date. L’Agence note toutefois que ces projections ne tiennent pas compte de la réforme du système ETS, des propositions législatives en discussion ou à venir.