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Changement climatique - Énergie - Environnement
"L'Europe est en passe d'atteindre ses objectifs pour 2020 en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l'efficacité énergétique et la production d'énergie de sources renouvelables", constate la Commission
01-02-2017


La Commission européenne a présenté le 1er février 2017 son rapport sur l'Union de l'énergieLa Commission européenne a publié le 1er février 2017 son deuxième rapport sur l'état de l'union de l'énergie. Elle en tire comme conclusion que "la modernisation de l'économie de l'Union européenne et la transition vers une ère à faible intensité de carbone est en cours de réalisation". "L'Europe est en passe d'atteindre ses objectifs pour 2020 en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l'efficacité énergétique et la production d'énergie de sources renouvelables", affirme en effet la Commission.

L'UE dans son ensemble a continué de bien progresser dans la mise en œuvre des objectifs de l'union de l'énergie, notamment en ce qui concerne les objectifs en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2020, constate la Commission dans deux rapports distincts. Elle a déjà atteint son objectif pour 2020 en matière de consommation finale d'énergie. Il en va de même pour les émissions de gaz à effet de serre: en 2015, le niveau des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE était inférieur de 22 % au niveau de 1990.

Le fait que l'Union continue de bien dissocier sa croissance économique de ses émissions de gaz à effet de serre est une autre tendance importante. Au cours de la période 1990-2015, le produit intérieur brut (PIB) global de l'UE a augmenté de 50 %, tandis que les émissions totales ont diminué de 22 %.

Energies renouvelables – L’UE est en bonne voie d’atteindre son objectif de 20 % d’énergies renouvelables en 2020, mais le Luxembourg pourrait ne pas arriver à atteindre son objectif national

L'UE est également sur la bonne voie dans le secteur des énergies renouvelables, qui font l’objet d’un rapport distinct, où, sur la base des données de 2014, la part des sources renouvelables a atteint 16 % de la consommation finale brute d'énergie de l'UE. La part des énergies renouvelables est estimée à près de 16,4 % en 2015. "L'Union européenne dans son ensemble est donc sur la bonne voie pour atteindre son objectif de 20 % d'énergies renouvelables d'ici à 2020", constate la Commission dans son mémorandum.

"Les faits parlent d'eux-mêmes : les énergies de sources renouvelables sont aujourd'hui compétitives et parfois moins coûteuses que les combustibles fossiles, leur production emploie plus d'un million de personnes en Europe, attire davantage d'investissements que de nombreux autres secteurs, et ont permis de réduire notre facture d'importation de combustibles fossiles de 16 milliards d'euros", s’est réjoui le commissaire en charge de l’Action pour le Climat, Miguel Arias Canete.

L'Europe dans son ensemble affiche de bons résultats en ce qui concerne le déploiement des énergies renouvelables. En 2011, celles-ci représentaient 21,7 % de la production d'électricité de l'UE; trois ans plus tard, cette proportion s'est établie à 27,5 %, et il est prévu qu'elle atteigne 50 % d'ici à 2030. Les efforts initialement déployés par l'UE pour promouvoir les énergies renouvelables ont favorisé cette progression constante de leur utilisation, qui s'est traduite par une baisse de leur coût: le prix des modules photovoltaïques a chuté de 80 % entre fin 2009 et fin 2015. Les énergies renouvelables sont devenues compétitives et parfois même moins chères que les combustibles fossiles.

Les États membres devront cependant maintenir l'effort pour atteindre leurs objectifs nationaux, note la Commission, qui relève qu’en 2014, tous les pays de l'UE à l’exception des Pays-Bas  sont parvenus à une part d'énergies renouvelables supérieure ou égale à celle prévue dans la trajectoire indicative qui leur a été recommandée. En 2015, 25 États membres ont dépassé leur trajectoire indicative, certains ayant même dépassé leurs objectifs pour 2020. Le Luxembourg compte toutefois, avec la France et les Pays-Bas, parmi les trois pays qui ont affiché des résultats en deçà de leur trajectoire indicative en 2015. La Commission considère par ailleurs que le Luxembourg compte, avec l’Irlande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, parmi les pays qui risquent de ne pas atteindre leur objectif national en matière d’énergies renouvelables. La Commission estime par conséquent que le Grand-Duché et ces trois autres pays risquent d’avoir besoin de "renforcer leur coopération avec d'autres États membres" pour tenir leurs objectifs.

La Commission note aussi que les investissements dans les énergies renouvelables ont chuté dans l’UE de plus de moitié depuis 2011, pour s'établir à 44 milliards d'euros l'an dernier, et ce alors qu'à l'échelle mondiale, les investissements dépassent 260 milliards d'euros et continuent d'augmenter. Résultat, déplore la Commission, l'UE ne représente plus aujourd'hui que 18 % du montant total des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, contre près de 50 % il y a seulement six ans. La Commission appelle par conséquent à mobiliser de nouvelles sources de financement, en soulignant l’importance du Fonds européen pour les investissements stratégiques pour y parvenir.

Efficacité énergétique – La consommation finale d’énergie de l’UE est déjà inférieure à l’objectif fixé pour 2020, de même que celle du Luxembourg

Dans un rapport portant sur l’efficacité énergétique, que l'Union s'est engagée à accroître de 20 % d'ici à 2020, la Commission note que l'Union a déjà considérablement réduit sa consommation d'énergie, et sa consommation finale d'énergie est déjà inférieure à l'objectif fixé pour 2020.

En ce qui concerne la consommation finale d'énergie (utilisation de l'énergie par les utilisateurs finaux tels que les clients résidentiels, l'industrie ou le secteur des services), l'Union a déjà atteint l'objectif qu'elle s'est assigné pour 2020. En 2014, sa consommation a représenté 1 062 Mtep, ce qui est déjà inférieur de 2,2 % à l'objectif indicatif de 1 086 Mtep pour 2020. Quant à la consommation finale d'énergie, elle a chuté de 11 % entre 2005 et 2014. Le Luxembourg compte parmi les 17 Etats membres qui avaient déjà dépassé en 2014 l’objectif qu’ils s’étaient fixé pour 2020. Le Grand-Duché se distingue aussi, avec les Pays-Bas, pour avoir vu sa consommation finale d’énergie baisser dans tous les secteurs.

En ce qui concerne la consommation d'énergie primaire (qui inclut la consommation finale d'énergie, la consommation des secteurs de production et les pertes de distribution), l'Union n'a pas encore atteint son objectif pour 2020 (consommation de 1 507 Mtep en 2014, soit 1,6 % de plus que l'objectif de 1 483 Mtep pour 2020). Elle est néanmoins sur la bonne voie: sa consommation d'énergie primaire a chuté de 12 % entre 2005 et 2014, en dépit d'une légère augmentation de 2014 à 2015. Là encore, le Luxembourg compte parmi les 19 Etats membres qui avaient déjà atteint en 2014 leur objectif pour 2020.

Le rapport de 2016 sur l'efficacité énergétique, qui rend compte des progrès accomplis par les États membres dans ce domaine, souligne que la majorité des pays de l'UE ont amélioré leur intensité énergétique finale au cours de la période 2005-2014 dans les secteurs de l'industrie et des services.

Dans le secteur du bâtiment, qui représente 40 % de la consommation d'énergie de l'Union, la plupart des États membres ont réduit leur consommation d'énergie par mètre carré (en moyenne, sur la période 2005-2014). Toutefois, pour atteindre les objectifs de l'Union sur le climat, les États membres devraient continuer à mettre l'accent sur la rénovation de bâtiments existants, qui aide les ménages à maintenir ou à améliorer leur niveau de confort en dépensant moins.

Dans le secteur des transports, où le pétrole fournit environ 94 % de l'énergie utilisée pour faire fonctionner les voitures, les camions, les bateaux et les avions, la plupart des États membres doivent encore faire des progrès en matière d'efficacité énergétique. Ce secteur est en effet le seul à connaître, de 2013 à 2014, une augmentation globale de la consommation finale d'énergie.