En 2009, l’Institut Pierre Werner a consacré sa programmation aux événements de l’année 1989 qui ont eu comme conséquence immédiate la fin du clivage de l’Europe en deux camps ennemis.
Cette césure qu’a constitué dans l’histoire 1989, mais aussi ses conséquences, feront l’objet des réflexions et des débats du VIe Forum de l’Institut Pierre Werner qui se tiendra à Luxembourg les 18 et 19 septembre 2009.
Témoins et acteurs de l’époque, hommes politiques, écrivains et universitaires de toute l’Europe seront ainsi invités au dialogue afin de tenter d’appréhender ce qui s’est passé dans chaque pays de l’Est, tout en prenant en compte des points communs et des conséquences pour tous les pays européens.
Le Forum veut avant tout revenir sur les dynamiques fondamentales qui ont conduit à la chute du Rideau de fer et à la dissolution de l’Union soviétique. Sera posée la question de ce qui est resté de cette ambiance de renouveau et pourquoi quelques espérances attendent encore leur réalisation 20 ans après.
Mais le Forum entend aussi se consacrer au processus de transformation sociopolitique qui a plutôt bien réussi et s’est déroulé pacifiquement, même s’il ne s’agit pas d’oublier la violence qui a caractérisé la fin du régime communiste en Roumanie, ni les guerres balkaniques. Le processus de ce grand changement de système n’est nullement terminé et renvoie toujours l’UE à ses grands défis.
Vendredi 18 septembre 2009, 17h
Projection du documentaire "Chemins de la liberté, chemins vers une Europe commune",Bâtiment Jean Monnet, salle M6, Luxembourg-Kirchberg
Vendredi 18 septembre 2009, 18 - 20h
Commission européenne, Bâtiment Jean Monnet, salle M6, Luxembourg- Kirchberg
Table ronde : Comment la fin du Rideau de fer a-t-elle été vécue de part et d’autre ? Le contexte international et le rôle de l’Union soviétique. L’ancrage à l’Ouest est-il une réussite ?
Modération : Mario Hirsch, directeur de l’IPW
Anatoli Tcherniaev, conseiller personnel de Mikhaïl Gorbatchev entre 1986 et 1991 : Pourquoi l’URSS a-t-elle laissé faire sans sourciller en 1989-90 ? Y avait-il d’autres options et pourquoi n’ont-elles pas été prises en considération? Quelle est l’analyse de la Russie actuelle du parcours des anciens pays frères depuis 1989-90 ? Voie à suivre où à éviter ?
Michel Rocard, ancien premier Ministre français (sous réserve) : Comment la France a perçu les changements qui ont accompagné la Perestroïka en URSS puis la chute du Mur de Berlin ?
Werner Schulz, ancien dissident allemand, membre du Parlement européen : Quel rôle l’opposition interne en RDA a-t-elle joué dans la marche vers la réunification des deux Allemagne ? Est-ce que tous les espoirs et attentes de ceux qui poussaient au changement de régime ont été assouvis tout au long de ces vingt dernières années ?
Antonin Liehm, universitaire tchèque et fondateur de la revue "Lettre Internationale" : Quel rôle la dissidence culturelle et intellectuelle a-t-elle joué dans la transformation politique des pays d’Europe centrale et orientale par rapport à d’autres facteurs comme la conjoncture internationale ? Si l’on prend les cas des Républiques tchèque et slovaque, que subsiste-t-il de cette effervescence ?
Ireneusz Krzeminski, professeur à l’Institut de Sociologie de l’Université de Varsovie : Interrogations à propos du changement en Pologne : rôle respectif de facteurs externes et internes. Les vieux démons de l’époque communiste ont-ils été surmontés une fois pour toutes ? Quid de l’attitude vis-à-vis des minorités et de la persévérance de l’antisémitisme ? La société polonaise est-elle devenue tolérante ?
Charles Goerens, ancien ministre luxembourgeois, membre du Parlement européen : Est-ce que les espoirs nés en 1989 ont été satisfaits ? L’Union européenne, au-delà de l’élargissement, a-t-elle fait tout ce qui était possible pour rapprocher les deux versants de l’Europe ? Comment entend-elle faire face aux tendances restauratrices et à l’Euro-fatigue qui se manifestent un peu partout ?
Centre culturel de rencontre Abbaye de Neumünster, Luxembourg-Grund
1ère Session 10h-12h30 : Comment transmet-on aujourd’hui l’histoire de la période communiste ? Comment les sociétés perçoivent-elles le passé et les transformations en cours ?
10h00-11h10 : l’enjeu de la mémoire
Modération : Diane Krüger, directrice adjointe de l’IPW
Freya Klier, écrivaine, réalisatrice, cofondatrice de la "DDR-Friedensbewegung" : Que reste-t-il aujourd’hui en Allemagne des ambitions des mouvements pacifiques est-allemands ? Quel est aujourd’hui l’héritage de la RDA vu par l’historiographie ?
Etienne Boisserie, historien, INALCO Paris : La transmission de la mémoire de la période communiste dans les manuels scolaires slovaques et tchèques.
Isabelle Carret, présidente de l’International Club : L’express Solidarité ou la transmission de la mémoire dissidente aux jeunes générations en Pologne.
11h20-12h30 : les sociétés face aux changements
Modération : Sandrine Devaux, politiste, directrice adjointe de l’IPW
Ivaylo Ditchev, anthropologue culturel, Sofia University St. Kliment Ohridsky : Comment la société bulgare fait-elle face aux nombreux problèmes liés à l’héritage du communisme ?
Anneli Ute Gabanyi, politologue, ancienne directrice d’études à la Stiftung Wissenschaft und Politik, Berlin : La révolution roumaine inachevée : comment la société roumaine actuelle vit-elle avec cette "révolution" et avec son passé communiste ?
Zamira Poda, experte auprès d’organisations internationales pour la société civile, Shkodra, Albanie : Le développement de la société civile en Albanie après le changement de régime. Qu’est-ce qui a été accompli et que reste-t-il à faire ?
2ème Session 14h30-18h00 : La recomposition du paysage politique en Europe centrale et orientale. Les enseignements à tirer des élections européennes. Les dimensions économiques de la transformation.
Modération : Jean-Michel De Waele, professeur de sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles
Peter Schlotter, professeur de sciences politiques à la Ruprecht-Karls-Universität de Heidelberg : L’importance du processus d’Helsinki pour la transformation politique en Europe centrale et orientale et dans l’ancienne URSS. Quel rôle joue l’OSCE aujourd’hui ? L’UE doit-elle élaborer un nouveau processus pour agir dans sa zone de voisinage à l’Est ?
Kai-Olaf Lang, collaborateur scientifique de la Stiftung Wissenschaft und Politik, Berlin : Comment expliquer vingt ans après les changements en Europe centrale et orientale les tendances populistes et nationalistes ?
Janos Terényi, ambassadeur honoraire, directeur, Hungarian Institute of International Affairs, Budapest : L’expérience hongroise du changement de système. Qu’est-ce qui a échoué ?
Mihai Geamanu, National School for Political and Administrative Studies Bucharest : Quels sont les obstacles et les résistances à un réel changement de système en Roumanie ?
Alfred Steinherr, professeur de sciences économiques à la Freie Universität Bozen, ancien chef économiste de la Banque Européenne d’Investissement : Un bilan des transformations économiques en Europe centrale et orientale : progrès, problèmes et solutions.
Silvo Devetak, directeur, European Centre for Ethnic, Regional and Sociological Studies, Université de Maribor, Slovénie : Les Balkans hantés par le passé de la fédération yougoslave : grandeur, déclin et démantèlement. Le contraste entre les expériences slovène et serbe. Quel futur pour cette région ?
18h00-18h30 : conclusions : Mario Hirsch, Diane Krüger, Sandrine Devaux
Le forum se tiendra en allemand, anglais et français et une traduction simultanée sera assurée vers les trois langues.