Du 25 mars au 2 avril 2011, Thionville va devenir, pour une nouvelle édition du festival Des Frontières et des Hommes, haut-lieu de découverte et de débat.
Cette année, les regards se concentreront sur l’Afrique de l’Ouest, l’ambition du festival étant toujours de proposer un regard pluridisciplinaire sur toutes les frontières, ouvertes ou fermées, qui, ici comme plus loin, traduisent le rapport à l’autre.
De débats en salles de cinéma, de concerts en déambulations, d’expositions en rencontres intimes et littéraires dans les cafés thionvillois, de danse contemporaine malienne en conférences, de lectures en tables-rondes, le festival se veut une invitation à la rencontre, à la réflexion et au plaisir partagé du débat.
Au-delà des horizons lointains de l’Afrique de l’Ouest et de ses relations complexes avec l’Europe, question qui reviendra de façon récurrente, en filigrane, tout au long du festival, la programmation s’offre aussi quelques incursions en terres grand-régionales.
Europaforum.lu vous propose quelques pistes… Mais n’hésitez pas à flâner plus avant dans la programmation complète du festival présentée sur le site www.desfrontieresetdeshommes.eu
19H00 - 20H30 - Table ronde d’ouverture "Pour repenser les frontières réelles ou imaginaires de l’Afrique"
Les rapports entre l’Afrique et l’Europe sont complexes et les indépendances n’y ont pas remédié. Les frontières qu’on a longtemps considérées comme une pure importation ont une histoire plus ancienne comme l’état d’ailleurs. Toutefois cela n’empêche pas que les anciens colonisateurs essaient de continuer à dire et décrire ce qui est bon pour l’avenir l’Afrique.
Avec :
Lieu : Magic Mirror, chapiteau installé Place André Malraux à Thionville
10-17h La bibliothèque vivante
Réalisation Cécile Arthus. Avec l’aimable autorisation de la Commission Jeunesse du Conseil de l’Europe.
Avec la Bibliothèque Vivante, le NEST – CDN de Thionville-Lorraine propose une manifestation singulière. Comme dans une bibliothèque classique, les lecteurs pourront avoir accès à un catalogue de livres, mais de livres vivants : des femmes et des hommes porteurs de récits de vie insolites. De ces livres, au travers des histoires racontées, au-delà des frontières qui séparent, les lecteurs pourront découvrir, peut-être comprendre, ce qui fait peur et expose à préjugés : choix de vie, manière d’être au monde, engagement, statut social atypique, choisi ou contraint. Les paroles, recueillies et mises en forme par Cécile Arthus, donneront lieu à une rencontre théâtralisée, un tête-à-tête poétique d’une vingtaine de minutes suivi d’un échange libre. Ces ouvrages vivants auront un titre et un résumé. Ils seront consultables les deux samedis du Festival, sur inscription auprès des personnels de la Bibliothèque Municipale de Thionville (possibilité de réserver).
Lieu : Bibliothèque municipale de Thionville
16 h 30 - 18 h "La gnaque" Lecture dirigée par Jean Boillot et Cécile Arthus
Traduction Laurent Muhleisen et Frank Weigand (texte manuscrit chez l’Arche éditeur)
Avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Metz-Métropole, Claudia Calvier Primus et un comédien (distribution en cours). En collaboration avec la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale.
L’histoire : au début des années 1980, dans le Nord-Est de l’Allemagne, ex-RDA, un adolescent tente de passer la frontière Est-Ouest.
Claudius Lünstedt est un auteur allemand et francophone. Lauréat du « Lenz- Preis » avec sa deuxième pièce Musst Boxen (La Gnaque), ses textes ont été joués à Berlin, Munich, Hambourg, Vienne, Osnabrück, Nuremberg… Il compte aujourd’hui parmi les jeunes auteurs remarqués du « Verlag der Autoren ». Il est également enseignant d’écriture dramatique à l’Université de Berlin.
Claudius Lünstedt sera encore présent ce printemps à Thionville, à l’occasion du concours d’écriture théâtrale initié par le NEST, les Iroquois, qu’il anime.
La lecture sera suivie d’une rencontre avec Laurent Muhleisen, traducteur et directeur de la Maison Antoine Vitez.
Lieu : Théâtre en bois
20 h 30 Rencontre débat - Régis Debray & Michel Foucher - "L’éloge des frontières" ?
Alors que le géographe sillonne la planète pour observer, au-delà des frontières qui s’érigent et de celles qui s’estompent, les usages que font les hommes des zones frontières, le philosophe, ancien compagnon de route de Che Guevarra, pourfend l’idéologie "sans-frontières" et réhabilite les limites, signes du sacré et sources de vie. En revendiquant l’urgence d’un "devoir de frontière", il rappelle que tout ce que nous avons de plus sacré dans l’héritage de Clovis ou de Robespierre "reste encoffré à Paris dans une armoire blindée". De même, l’espace public devrait être aujourd’hui mieux délimité afin d’éviter les incursions intempestives des vies privées qui s’échappent des téléphones portables. Alors, les frontières utiles pour se connaître et mieux se projeter ? Si le géographe doit toujours regarder "derrière la colline" (Clausewitz) et le romancier, derrière "la toile du tableau" (Kundera), que peut faire le citoyen pour échapper aux travers de la mondialisation ? Régis Debray répond par un éloge du frontalier, "loustic, tire-au-flanc inventif, plus éveillé que les engourdis de l‘Hinterland"…
Animation : Sandrine Devaux, Directrice du Festival
Régis Debray est philosophe, auteur de L’Eloge des Frontières (Gallimard, 2010),
Michel Foucher est géographe, Président du Comité scientifique du Festival, auteur de La bataille des cartes (Bourin éditeur 2011)
Lieu : Magic Mirror, entrée libre (sur réservation au +33 (0)3.82.82.25.05)
14 h 30 - 17h Table ronde La coopération transfrontalière dans la Grande Région: les relations de travail
Franchir une frontière au quotidien semble être devenue en apparence une évidence pour nombre d’Allemands, Belges et Français qui se rendent au Luxembourg pour y travailler. Les problèmes de trafic sont une réalité du maintien d’une certaine frontière mais, sur les lieux de travail, d’autres surgissent ou persistent. Vivre de part et d’autre de la frontière ne signifie pas la disparition de la notion de territoire.
Avec :
La transfrontalité ou les vestiges de nos frontières ? par Christophe Olinger, Joël Nepper et Luc Deflorenne.
Des photographies sur les anciens postes frontières du Luxembourg pour nous interroger : frontières fluctuantes ou abolition des frontières ? Lieux ou bâtiments comme incarnations physiques de limites ? Vestiges d’une zone sécurisée, sécurisante ? Devenir de ces constructions et légalités frontalières ?
Chemins de fraude par Marc Wilwert
Depuis 1985, grâce aux accords de Schengen, les frontières, au sens strict du terme n’existent plus. (…) Il me semblait alors intéressant de revenir en arrière, de faire un voyage dans le temps (la nuit) et dans l’espace (anciens chemin de fraude) : emprunter les mêmes chemins que les fraudeurs (sur base de témoignages), en captant des impressions nocturnes, en cherchant des traces, des indices.
Ma frontière Les photographies recueillies dans le cadre de l’appel à témoignages "Ma frontière".
Lieu : Galerie Artgentik, Luxembourg