Le CLAE organise les 14, 15 et 16 mars 2014 la 31e édition de son Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté. Un festival revendiqué comme "un espace où la citoyenneté peut se déclarer, s’expérimenter, s’organiser en direct".
Les élections européennes s’inviteront au programme avec la tenue de deux débats.
Le vendredi 14 mars 2014, à 18h30, le CLAE et le Bureau d’information du Parlement européen au Luxembourg organisent une conférence-débat intitulée "Elections européennes 2014 : quelle Europe voulons-nous pour 2020 ?" avec la participation des têtes de listes des partis politiques candidats aux élections européennes du 25 mai prochain.
Le samedi 15 mars 2014 à 18h30, déi Lénk organisera une conférence intitulée "Uni-e-s dans une alternative de gauche pour l’Europe", avec la participation de Maite Mola (Izquierda Unida - vice-présidente du Parti de la Gauche Européenne) (Espagne), Marisa Matias (Bloco de Esquerda - vice-présidente du Parti de la Gauche Européenne) (Portugal) et André Hoffmann (déi Lénk – député honoraire) (Luxembourg).
Les pays européens, notamment au sud de l'Europe, sont confrontés à des politiques d’austérité extrêmement brutales. Des privatisations de biens et de services publics, un démantèlement des acquis sociaux et une dégradation des conditions de travail sont imposés de manière autoritaire par l'Union Européenne et le FMI. Cette politique d'austérité a conduit à l'aliénation sociale croissante qui constitue le fondement de l'affluence préoccupante que connaissent les partis nationalistes et xénophobes en Europe.
• Quel projet de refondation de l'Europe les partis de gauche opposent-ils aux dérives ultralibérales et nationalistes de la droite ?
• Quelles alternatives la gauche de gauche propose-t-elle face à une crise sociale qui ne cesse de s’aggraver ?
• Quel est l'enjeu des élections européennes face à la montée de l'extrême droite?
Modération : Fabienne Lentz, co-porte-parole de déi Lénk
Le samedi 15 mars 2014, le CLAE organise par ailleurs à 17 heures une conférence débat sur la citoyenneté de résidence avec la participation d’Hervé Andrès, d’Ahmed Boubeker, de Lukas Sosoe. Les trois invités de cette conférence intitulée Tous égaux– réinventons le commun,tenteront de dépasser les débats publics autour de la question du droit de vote des étrangers, de la diversité culturelle et de l’intégration pour nous inviter à réinventer le commun et notre manière de faire société.
Hervé Andrès est ingénieur d’études au CNRS au laboratoire « Migrations et société », à l’université de Nice Sophia Antipolis. Titulaire d’un doctorat portant sur « Le droit de vote des étrangers, état des lieux et fondements théoriques », il dépasse dans sa thèse le débat autour du droit de vote des étrangers pour proposer une compréhension plus vaste des enjeux et apporter des pistes de réflexion pour une refondation politique vers une monde commun.
Professeur de sociologie à l’Université de Saint-Etienne, Ahmed Boubeker travaille depuis une vingtaine d’années sur des questions liées à l’immigration. Il a été récemment chargé du groupe de travail "Faire société" lancé à l’initiative du gouvernement français dans le but de refonder sa politique d’intégration. Le rapport « Faire société commune dans une société diverse » propose un nouveau paradigme de politique publique permettant de renouer avec le chemin de l’égalité et de la construction du commun.
Lukas Sosoe, est professeur à l’Université du Luxembourg à la faculté des Lettres, des Sciences Humaines, des Arts et des Sciences de l’Education. Il a notamment dirigé en 2002 l’ouvrage collectif Diversité humaine, Multiculturalisme, démocratie et citoyenneté, qui invite à une réflexion intéressante pour renouveler la promesse moderne de l’égalité et de la liberté.
L’idée de cette conférence a cheminé doucement autour de la lecture de la Société des Égaux de Pierre Rosanvallon, qui à travers cet essai invite les lecteurs à repenser la manière de faire société, et ainsi revisiter à l’aube des évolutions imposées par notre siècle les fondements des révolutions françaises et américaines : "L’égalité avait alors été essentiellement appréhendée comme une façon de faire société, de produire et de faire vivre le commun. Elle était considérée comme une qualité démocratique et pas seulement comme une mesure de la distribution des richesses". Ces révolutions ne sont pas les seules références pour penser le monde en relation, mais elles ont ceci d’intéressant de poser l’égalité-relation à partir de trois principes – la similarité, l’indépendance et la citoyenneté- qui doivent aujourd’hui être repensés pour réinventer notre imaginaire d’une société commune et l’image positive d’un monde désirable. Ce monde désirable, ce ToutLuxembourg, nos ainés l’ont toujours défendu au Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté, et c’est en partant de cette même aspiration, que nous avons souhaité profiter de l’occasion de la 31e édition, pour continuer le débat et penser cette "vision politique de l’égalité autour de laquelle le pays pourrait se rassembler".