Depuis juillet 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis mènent des négociations sur un Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership / TTIP). L’objectif de cet accord est d’harmoniser les réglementations non-tarifaires afin de stimuler le commerce entre les deux parties. Selon l’argumentation officielle, cela entraînera une augmentation de la croissance et une création d’emplois.

Cependant, les organisations environnementales, tiers-mondistes et sociales voient les négociations d’un œil critique. Elles craignent que des standards et des acquis en matière d’environnement, de santé, de protection des consommateurs ou de droits des travailleurs vont être considérés comme entraves au commerce et soient par conséquent démantelés. Par exemple, aux Etats-Unis les seuils pour l’emploi de pesticides dans l’agriculture sont plus élevés, ce qui pourrait engendrer une augmentation de l’emploi de pesticides en Europe. Si la Commission européenne assure qu’il n’y aura pas de baisse dans les standards européens en vigueur, cette affirmation est à prendre avec caution, car les pourparlers ont lieu à huit clos et sans réel contrôle démocratique.

La Commission européenne mène seule les pourparlers avec l’administration américaine, alors que le Parlement européen et les parlements nationaux ne sont informés que marginalement. A quel point les négociations minent le processus démocratique, se voit déjà dans le choix des interlocuteurs. Les responsables ont dû admettre que 90 % des consultations dans le cadre des négociations ont été entrepris avec des acteurs économiques et seulement 10 % avec des acteurs de la société civile. De nombreux observateurs ont déjà souligné que l’accord de libre-échange profiterait avant tout aux grandes entreprises.

Le TTIP aura également des répercussions sur les relations internationales, aussi bien dans le domaine politique que économique. Selon la volonté des initiateurs, l’accord sert entre-autres à contrer les aspirations des pays émergeants, principalement de la Chine. Dès lors, il pourrait endurcir les conflits économiques et empêcher la mise en place d’un ordre mondial multilatéral.

Quelques semaines avant les élections européennes de mai 2014, il est nécessaire de se ressaisir d’une Europe qui défend ses valeurs sociales et environnementales et qui s’engage pour la participation citoyenne. C’est pour cela que des organisations à travers l’Europe appellent à un arrêt immédiat des pourparlers.

Afin de contribuer au débat sur le TTIP, ASTM, Caritas, Greenpeace, OGBL et Mouvement Ecologique ont le plaisir de vous inviter à une conférence avec Ernst-Christoph Stolper. L’intervenant est politologue et a été actif dans le mouvement pacifiste des années 1980. Il a travaillé durant de longues années pour les gouvernements régionaux de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat, ou il s’est surtout occupé de questions environnementales et énergétiques.

Conférence en allemand. Traduction en français assurée.