Suite à l’échec de la Communauté européenne de défense (CED) et à l’abandon du projet d’une communauté politique européenne qui devait la chapeauter, le processus d’intégration européenne traverse une crise grave.
Pour en sortir, les ministres des Affaires étrangères des six États membres de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) se réunissent à Messine, du 1er au 3 juin 1955, sous la présidence du Luxembourgeois Joseph Bech. Ils décident de charger un comité d’experts d’élaborer, sous la présidence du ministre belge Paul-Henri Spaak, un rapport sur la relance européenne dans le domaine économique par l’établissement d’institutions communes.
Ce rapport, qui préconise la création d’une union douanière avec un tarif extérieur commun ainsi que d’une communauté sectorielle dans le domaine de l’énergie atomique, est approuvé par les ministres des Affaires étrangères des Six lors de la conférence qui se tient à Venise les 29 et 30 mai 1956.
Sur la base de ces travaux, une Conférence intergouvernementale pour le marché commun et l’Euratom est convoquée au château de Val Duchesse, à Bruxelles, pour la rédaction des traités.
Pour le Luxembourg, la création d’un marché commun présente divers problèmes économiques et des difficultés liées à la libre circulation des travailleurs. Après des négociations difficiles, des mesures de protection sont accordées au Grand-Duché en raison de sa situation agricole et démographique particulière.
Le 25 mars 1957, les représentants de la Belgique, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, du Luxembourg et des Pays-Bas signent à Rome le traité instituant la Communauté économique européenne (CEE) et le traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou Euratom). Ils entrent en vigueur le 1er janvier 1958.