En dessinant les contours des futures institutions de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, Jean Monnet est bien conscient des difficultés liées à leur composition. Ayant initialement prévu une Haute Autorité formée de cinq personnes, il s’efforce de rassurer les pays du Benelux qui craignent une trop forte influence de la France et de l’Allemagne.
Les Six se mettent alors d’accord sur la formule d’un collège auquel participera au moins un national par État membre. La Haute Autorité est finalement composée de neuf membres: un par État, la France et l’Allemagne en ayant obtenu deux, alors que le neuvième est coopté par les huit autres.
Des considérations analogues conditionnent la composition de la Commission. Depuis 1958, la Commission de la Communauté économique européenne puis la Commission unique, suite à la fusion en 1967 des exécutifs des trois Communautés, comprend au moins un national de chacun des États membres. Limitée à cinq membres, la Commission de la Communauté européenne de l’énergie atomique n’a pas, en revanche, de membre de nationalité luxembourgeoise. Hormis cette exception, la Commission européenne, aujourd’hui composée de vingt-cinq membres, a toujours compté un commissaire luxembourgeois.
Par le passé, deux Luxembourgeois ont présidé la Commission européenne: Gaston Thorn et Jacques Santer. Au cours de son mandat à la tête de l’exécutif européen (6 janvier 1981-5 janvier 1985), Gaston Thorn s’est particulièrement impliqué dans les négociations relatives au deuxième élargissement des Communautés à l’Espagne et au Portugal. La Commission placée sous la présidence de Jacques Santer (23 janvier 1995-15 septembre 1999) permet de faire progresser divers dossiers européens tels que l'introduction de l'euro, l'élargissement de l’Union vers les pays d’Europe centrale et orientale et la politique de l’emploi.