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Economie, finances et monnaie
Les PME de la Grande Région et les opportunités de l'UE
27-09-2006


Le 27 septembre 2006, 14 structures-hôtes des Euro Info Centres (EIC) et des Centres de Relais Innovation (CRI), qui représentaient des organisations pour la promotion de l’économie dans la Grande Région (Chambres des métiers, Chambres de commerce, etc.), ont signé une Charte de coopération appelée " b2Europe". Ce texte, qui est soutenu par la Commission européenne, a pour but de relancer la coopération des deux réseaux européens pour la promotion des entreprises qui formeront ensemble avec leurs 8 EIC et leurs 9 CRI institués dans la région un point de contact commun pour les entreprises de la Grande Région. Cette initiative soutient surtout les petites et moyennes entreprises qui recherchent une assistance pratique dans la création de coopérations transfrontalière et désirent participer à des programmes européens et accéder aux marchés étrangers.

La signature de cette charte avait été précédée par une intervention du député européen Jorgo Chatzimarkakis, élu allemand résidant à Perl dans la Sarre, sur les opportunités qu’offre le nouveau programme CIP (Cooperation and innovation programm) aux PME en Europe et dans la région en particulier, et une table-ronde qui réunissait les ministres de l’Economie du Luxembourg, Jeannot Krecké, de la Rhénanie-Palatinat, Hendrik Hering, de la Sarre, Hanspeter Georgi et le vice-président du Conseil régional de la Lorraine, Jean-Yves Le Déaut.

Au cours de cette table-ronde, les ministres et le vice-président du Conseil régional de la Lorraine ont mis en exergue l’énorme potentiel de croissance que représente une coopération accrue entre les régions, entre les instituts de formation de la région et surtout entre les entreprises de la région. En Sarre, nombreuses sont les PME dont plus de 20% du chiffre d’affaires est généré par l’accès à des marchés publics au Luxembourg et en France. Au Luxembourg, rien ne marcherait sans l’apport de la main d’œuvre transfrontalière qui représente 40% des emplois.

Le ministre sarrois Georgi a souligné la nécessité d’évoluer vers un marché du travail et un espace économique communs qui devaient se faire connaître à l’extérieur par leurs avantages compététifs que sont l’absence de barrières et le multilinguisme. Il s'agit surtout pour lui de développer et de faire connaître les « clusters » identifiés par le Conseil économique et social de la Grande Région autour desquels son économie devrait s’organiser. Il a cité les biotechnologies et le secteur de la santé, les techniques de l’information, le secteur automobile, la logistique, le secteur des connaissances et celui des nouveaux matériaux..

Le ministre Hering a de son côté insisté sur la nécessité de ne pas forcer la formation de « cluster », mais de les créer et de les gérer s’ils représentaient un vrai avantage compétitif sur des marchés plus larges.

Le ministre luxembourgeois Krecké a de son côté souligné que l’excellence en matière d’innovation dans un domaine précis et la formation de "clusters" regroupant au moins une trentaine d’entreprises étaient des conditions minimales pour percer sur le marché mondial, performance qui serait par ailleurs immédiatement concurrencée par les économies émergentes.

Jean-Yves Le Déaut a insisté sur la coopération entre les universités, le développement des entreprises liées à la santé et aux soins des personnes âgées et le travail sur les nouvelles technologies du bâtiment en relation avec les impératifs environnementaux qui découlent des accords de Kyoto et de la nécessité d’économiser de l’énergie.

D’autres points furent abordés : la coopération entre les universités à travers leur spécialisation qui est le meilleur chemin vers l’excellence académique et en matière de recherche ; l’idée de créer des "bachelor" sanctionnant des études dans trois des quatre pays ; la nécessité d’enseigner systématiquement dans les écoles lorraines, rhénanes, sarroises et wallonnes les langues allemande, française et anglaise. Les ministres se sont accordés sur le fait que la communication sur les programmes européens pour les PME devrait être renforcée et qu’un point de contact unique pour les entreprises de la région qui veulent avoir accès à ces programmes serait d’une grande utilité, et que ce rôle revenait aux EIC et CRI. Finalement, il ressortit de la table-ronde qu’un travail de fonds devrait être entrepris pour favoriser l’esprit d’entreprise dans la population active et l’esprit de risque chez les investisseurs pour que des projets innovants puissent mieux se développer en Europe et notamment dans la Grande Région.