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Opinion
Eurobaromètre sur la discrimination en Union européenne
23-01-2007 / 23-01-2007


La situation en Union européenne

Le nouveau site web de l'Année européenne de l'égalité des chances pour tous 2007 – dont le coup d'envoi sera donné le 30 janvier à Berlin à l'occasion du premier Sommet de l'égalité jamais organisé – a été mis en ligne aujourd'hui, tout comme les résultats d'une enquête de l'Union européenne sur la lutte contre la discrimination.

L'enquête – réalisée afin de préparer l'Année européenne – révèle que plus de la moitié des Européens (51 %) estiment que trop peu de mesures sont prises dans leur pays pour lutter contre la discrimination, et qu'une vaste majorité de répondants (64 %) ont le sentiment que cette dernière est très répandue. Dans l'ensemble, les résultats confirment que les Européens sont prêts au changement, une grande majorité d'entre eux étant en faveur de l'adoption de mesures visant à promouvoir l'égalité des chances pour tous dans le domaine de l'emploi.

L'enquête montre que l'existence de lois anti-discrimination (qui visent à éliminer toute discrimination fondée sur le sexe, l'origine ethnique ou la race, l'âge, l'orientation sexuelle, un handicap, la religion ou les convictions) reste relativement méconnue dans l'Union européenne: un tiers seulement des citoyens affirment savoir quels seraient leurs droits s'ils devenaient victimes de discrimination ou de harcèlement. Les réponses à l'enquête varient considérablement d'un État membre à l'autre. Toutefois, le principal message qui en ressort est que les Européens ont le sentiment que la discrimination reste très répandue dans leur pays (64 %) et souhaitent que cela change. Une vaste majorité de citoyens pensent que les personnes handicapées (79 %), les Roms (77 %), les personnes de plus de 50 ans (69 %) et les personnes ayant une origine ethnique différente (62 %) sont désavantagées dans la société.

Parallèlement, dans tous les États membres sauf quatre, la plupart des répondants considèrent que les personnes ayant une origine ethnique différente de celle du reste de la population enrichissent la culture nationale. Une large majorité de citoyens estiment que davantage de femmes devraient occuper des postes d'encadrement (77 %) et être députées (72 %). De nombreux Européens pensent également que les lieux de travail devraient compter plus de personnes handicapées (74 %) et de personnes de plus de 50 ans (72 %).

Lorsqu'il s'agit de trouver un emploi, le handicap et l'âge sont les deux grands facteurs qui, selon les Européens, désavantagent le plus les candidats. Près de huit répondants sur dix pensent qu'à qualifications égales, une personne âgée de 50 ans ou plus a moins de chances d'obtenir un emploi ou une promotion qu'une personne de moins de 50 ans, et qu'il en va de même des personnes handicapées par rapport aux personnes valides. De nombreux répondants (68 %) pensent que, pour les femmes, les responsabilités familiales représentent un obstacle à l'accès aux postes d'encadrement. Cette opinion est particulièrement répandue en Espagne et en Allemagne (76 % dans chacun de ces pays).

Eurobaromètre sur la discrimination en Union européenne – La situation au Luxembourg

TNS ILRes a interrogé 506 personnes (contre 1009 enquêtes en France, 1032 en Belgique et 1570 en Allemagne).

Les Luxembourgeois se distinguent par la diversité de leurs connaissances et amis. Par exemple, 45% des Luxembourgeois ont des connaissances ou amis parmi les homosexuels, alors que ce n’est le cas que pour 35% des citoyens de l’Union européenne. 63% ont des connaissances ou amis d’une autre origine ethnique, alors que ce n’est le cas que de 55% des autres Européens. Ils sont également 60% à connaître des personnes handicapées, ce qui est supérieur à la moyenne européenne.

En général, le fait d’avoir des amis d’une autre origine ethnique, ou handicapés ou d’une autre orientation sexuelle conduit ces personnes à penser plus aisément que la discrimination à l’égard de ces amis ou connaissances peut être plus répandue. Ce n’est pas le fait des Luxembourgeois.

Ainsi, les Luxembourgeois ne sont que 50% (62% en UE) à penser que l’origine ethnique désavantage une personne, seulement 42% (54% en UE) que ce puisse être le fait d’être homosexuel, ou 26% (39% en UE) d’appartenir à une religion minoritaire. Pour les autres sources de discrimination, ils se situent seulement légèrement au-dessous de la moyenne européenne : 75% pensent que le handicap peut être source de désavantages, 74% le fait d’être Roma et 64% le fait d’être âgé de plus de 50 ans.

En gros, les Luxembourgeois sont nettement moins nombreux que les autres Européens à penser que la discrimination est un fait largement répandu dans leur société.45% pensent qu’il y a discrimination à cause de l’origine ethnique (64% en UE), 36% à cause du handicap (53% en UE), 36% pour l’orientation sexuelle (50% en UE), 31% à cause de l’âge (46% en UE), 32% à cause des convictions religieuses (44% en UE) et 33% à cause du genre (40% en UE).

Par contre, les Luxembourgeois, qui sont 74% (65% dans l’UE) à penser que les personnes d’une autre origine ethnique constituent un enrichissement pour la culture nationale, pensent par ailleurs que la situation dans leur pays que l’on peut appeler de relative tolérance et qui est perçue positivement est en train de se dégrader depuis les derniers cinq ans.

Seulement 28% des Luxembourgeois sont au courant de leurs droits s’ils devaient être victime de discrimination ou de harcèlement. 47% estiment que l’ont fait assez au Luxembourg contre la discrimination, et 44% pensent que l’on ne fait pas assez d’efforts (51% en Union européenne).

83% des Luxembourgeois pensent qu’il faudrait plus de femmes à des postes de direction. 78% voudraient plus de femmes à la Chambre des Députés. 79% voudraient plus de personnes handicapées dans les entreprises. En cela ils se situent au-dessus de la moyenne européenne. Relativement satisfaits de la situation au Luxembourg, les Luxembourgeois sont très nombreux, mais moins nombreux que les autres Européens, à demander que des mesures spécifiques soient prise dans le domaine de l’emploi pour garantir l’égalité des chances pour les personnes handicapées, âgées, d’une origine ethnique différente, d’une religion minoritaire, ou à cause de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Les écoles et les universités sont pour 64% des Luxembourgeois (seulement 42% des autres Européens) les acteurs les plus importants de la lutte contre la discrimination. La deuxième instance est la famille avec 48% (40% en Union européenne). Les médias (28% contre 34%) et le Gouvernement (28% contre 31%) ne sont pas considérés comme des acteurs aussi importants que dans le reste de l’Union européenne.

Une grande majorité de Luxembourgeois serait prête à donner sur une base d’anonymat lors d’un recensement ou d’une enquête des données sur leur origine ethnique, leurs convictions religieuses, et dans une moindre mesure et en dessous de la moyenne européenne, sur leur santé et leur orientation sexuelle.