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Environnement
Après le Conseil européen, Lucien Lux présente son approche de la lutte contre le réchauffement au niveau national
12-03-2007


Dans la suite des mesures en matière de lutte contre le changement climatique décidées par le Conseil européen des 8 et 9 mars 2007, le ministre luxembourgeois de l’Environnement, Lucien Lux, a évoqué le 12 mars devant la presse ses projets à ce sujet.

 

Pour le ministre, les trois objectifs retenus, c’est-à-dire la réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre, une proportion de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie, et une amélioration de 20% de l’efficience énergétique sont des données incontournables qui posent un défi à tous les acteurs politiques, à tous les secteurs économiques et à tous les particuliers. La question qui se pose en Union européenne est le "burden sharing", la répartition des charges entre les Etats membres. Pour le Luxembourg, cela signifie que des mesures nationales doivent être prises et des mesures dans le cadre des mécanismes flexibles internationaux.

L'action du Luxembourg au niveau européen

Le Luxembourg sera porté à mettre en question le principe de territorialité qui implique actuellement que les émissions exportées, qui constituent 40% des émissions, lui sont imputées. Cela a pour conséquence que les efforts nationaux en faveur des énergies renouvelables et de la production écologique de courant ne pourront pas être reconnus à leur juste mesure. Le Luxembourg militera également dans les enceintes européennes compétentes en faveur d’une solution unique européenne pour le trafic routier, à l’instar de ce qui est en train d’être envisagé pour le trafic aérien. Finalement, le Luxembourg s’engagera pour des "benchmarks" sectoriels dont les critères devront être fixés avant que ne soient fixées les règles de la répartition des charges.

La mise en oeuvre du plan national de 2006

Le plan d’action national de réduction de CO2 d’avril 2006 continuera à être appliqué. Le 3 mai prochain, lors du forum national sur le changement climatique, l’on pourra faire le constat des mesures mises en œuvre ou dont la mise en place suit leur cours:

  • le règlement sur l’isolation thermique
  • le régime de subventions aux énergies renouvelables
  • l’alimentation du fonds Kyoto par le cent prélevé sur les ventes d’hydrocarbures
  • l’impôt écologique sur l’automobile
  • la centrale de mobilité qui fonctionnera à partir du 24 mai
  • le tracé ferroviaire multimodal Bettembourg-Perpignan en fonction à partir du 28 mars
  • l’alimentation du réseau gazier avec des gaz biologiques
  • le début des premières mesures d’assainissement de bâtiments publics dans le cadre du programme de l’Etat dit des 30 millions

Pistes de réflexion

Le ministre a proposé plusieurs nouvelles pistes de réflexion dans la lutte contre le réchauffement climatique :

  • plus de voitures à moteurs hybrides ou au gaz
  • une tarification plus attractive des tarifs des transports publics
  • la subvention d’assainissements partiels et pas seulement totaux d’immeubles
  • le changement du régime fiscal des "voitures de société"
  • des taux de TVA réduits pour des produits durables
  • une meilleure subvention du courant électrique écologique par l’Etat, les communes et les personnes privées
  • l’introduction de labels écologiques
  • profiter de la stagnation de la vente d’hydrocarbures pour lancer un débat à moyen ou long terme sur le déplacement des revenus des exportations d’hydrocarbures des dépenses courantes vers le fonds Kyoto, en vertu du principe pollueur-payeur.

La coopération avec le Ministère de l’Economie continuera lorsqu’il en matière d’augmentation des énergies renouvelables dans le cade de la consommation énergétique et en matière d’efficience énergétique. Les décisions du Conseil européen sur les aides d’Etats et sur les initiatives transfrontalières au sein de l’Union européenne ouvrent en tout cas pour le ministre de nouvelles portes.

Lucien Lux a évoqué en fin de conférence les résultats provisoires d’un sondage récent de TNS-ILReS sur la perception de la problématique environnementale par la population du Luxembourg. Ce sondage montre la place importante que l’environnement et le changement climatique occupent dans les préoccupations de la population. Le sondage indique également que la population est prête à changer de comportement et à soutenir une politique active contre le réchauffement climatique.