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Citoyenneté, jumelages, mémoire
3 000 personnes à la Fête de l’Europe
05-05-2007


Fête de l'Europe à la PhilharmonieL’inauguration d’un circuit de randonnée européen du centre-ville au Kirchberg, des concerts en boucle dans le grand auditorium de la Philharmonie et sur la Place de l’Europe, des spectacles de danse dans la petite salle, des stands de tous les Etats membres et des institutions européennes présentes à Luxembourg, un grand gâteau d’anniversaire pour fêter les 50 ans des traités de Rome : la Commission européenne, le Parlement européen, le Ministère des Affaires étrangères et la Ville de Luxembourg avaient mis les bouchées doubles samedi 5 mai pour convier les citoyens à la Fête de l’Europe.

Et les citoyens ont répondu à l’appel. Ils étaient 3 000 à déambuler dans le foyer de la Philharmonie qui, lorsqu’elle ne fait pas office de temple de la musique, remplit de plus en plus, avec ses 900 colonnes d’acier, le rôle d’une nouvelle agora couverte et conviviale.

On s’arrêtait aux stands des Etats membres qui vantaient leurs richesses touristiques souvent peu connues. On papotait avec les « nouveaux » Européens, et quelques ambassadeurs, emportés par la bonne ambiance, se muaient en intrépides agents de voyage. On goûtait au gâteau, patiemment découpé en 1500 parts distribuées ensuite par des députés européens, à une exception près tous présents, et un ministre délégué des Affaires étrangères amusés et tout en liesse. On échangeait entre experts du jour, autour d’un sandwich et d’un verre de crémant ou de Chinon, les dernières nouvelles sur cette Europe qui va en avant et bloque en même temps.

On entrait et sortait des salles de spectacle, absorbé jusqu’au silence par le jeu miroitant du piano d’Anika Vatic, hilare après la version des "colonies de vacances" du choeur Equinoxe, interpellé par le classicisme limpide et les rythmes magyares du quatuor de clarinettes de Pécs, surpris par les rappeurs luxembourgeois, rendu humble par les murs musicaux hauts comme ceux d’une cathédrale élevés par le jeu de Maurice Clément sur l’immense orgue de la Philharmonie. Matthias Naske, le directeur général des lieux, avait de nouveau eu une bonne main dans le choix de ses artistes professionnels et amateurs.

La très vaste Place de l’Europe, où une grande scène dressée pour un spectacle ne fait l’effet que d’un petit cube noir, demeura par contre désespérément vide. Les prestations des groupes qui se produisaient à l’extérieur, très bonnes par ailleurs, n’eurent que très peu d’auditeurs.

Les spectacles de danse dans la petite salle ont par contre suscité l’enthousiasme. Si les corps des différentes nations bougent autrement, comme les danses le montraient, ce n’est qu’une autre manière de se transfigurer. L’Europe est bariolée dans l’unité, et c’est cela qui la rend si vivable, si unique et attrayante. A la Philharmonie, c’était cette Europe, en miniature, qui devenait tangible.