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Politique régionale
La sécurité urbaine au centre de la Journée des communes de la Grande Région
27-06-2007


Le 26 mai 2007, le Forum luxembourgeois pour la prévention et la sécurité urbaine, l’association Euregio, et la fondation Forum Europa ont organisé une Journée des communes de la Grande Région qui était placée sous le thème de la collaboration transfrontalière des communes en matière de sécurité urbaine. Le ministre luxembourgeois de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, Jean-Marie Haldsdorf et le ministre délégué luxembourgeois aux Affaires Etrangères et à l’Immigration, Nicolas Schmit, ont participé à la réunion.

La sécurité-un souci partagé par les citoyens de la Grande Région

A la question d’une étude réalisée par la fondation Forum Europa et l'Université du Luxembourg- "Quels devraient être les principaux objectifs de la coopération transfrontalière" - les Lorrains, les Luxembourgeois, les Wallons les Sarrois et les Rhénans-Palatins ont répondu : "la lutte contre la criminalité". Ce souci de la sécurité urbaine a inspiré le thème de la conférence : "La collaboration transfrontalière des communes en matière de sécurité urbain" qui a rassemblé à Mondorf-les-Bains des acteurs de la France, de la Belgique de l’Allemagne et du Luxembourg.

Tout au long de la matinée, une multitude d’acteurs du terrain, des experts, des magistrats, etc., ont examiné ensemble les problèmes spécifiques qui se posent en matière de sécurité urbaine, ont échangé leur savoir–faire, noué des contacts et confronté des statistiques. Les cartes géographiques qui retracent les chemins de la criminalité montrent que le la criminalité et la délinquance sont plus fréquentes dans les régions transfrontalières. L’Est du Luxembourg ne fait pas exception. " D’où la nécessité d’une approche qui intègre la coopération des régions limitrophes" a estimé le ministre luxembourgeois de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire Jean-Marie Haldsdorf.

Le traité de Prüm et l’espace Schengen sont deux exemples concrets qui illustrent des coopérations transfrontalières.

L’accord de Schengen et son implication pour la Grande Région

L’accord de Schengen fut signé en 1985 par 5 Etats membres. Cet espace qui est entré en vigueur 10 ans plus tard désigne un espace de libre circulation des personnes qui, comme le souligne Nicolas Schmit, le ministre délégué luxembourgeois aux Affaires Etrangères et à l’Immigration s’est concrétisé "25 ans après le traité de Rome par la disparition des frontières". Pourtant, la disparition des frontières qui a contribué au développement du Luxembourg a également facilité la circulation des criminels. "D’où le besoin d’équilibrer cette situation par la mise en place de dispositifs adéquats" a expliqué Schmit en soulignant que la collaboration transfrontalière reste la clé de voûte de toute politique efficace en matière de sécurité urbaine.

L’accord de Schengen prévoit la mise en place de 5 mesures concrètes : l’élaboration d’un système d’information Schengen, une harmonisation des armes et stupéfiants, le renforcement de la coopération judiciaire à travers l’instauration d’un mandat d’arrêt européen, l’obligation pour les policiers d’échanger des informations et du matériel.

Le traité de Prüm ouvre de nouvelles possibilités pour la coopération transfrontalière

Rainer Barzan, le coordinateur allemand du Bureau commun de coopération policière (BCCP) a exposé les nouvelles possibilités que le traité de Prüm ouvre aux policiers dans le domaine de la coopération transfrontalière et notamment la lutte contre le terrorisme. Ce traité dont l’initiative revient à l’ancien ministre allemand de l’Intérieur, Otto Schily et à Luc Frieden, ministre luxembourgeois de la Justice, a été signé en 2005 par la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, la France le Luxembourg les Pays-Bas et l’Autriche.

En mai 2007, le Conseil "Justice et Affaires intérieures" a décidé d’intégrer ces dispositions dans le cadre juridique de l’UE. Désormais, les agents de police et organes répressifs des 27 Etats membres auront accès à des informations sur des profils ADN, des empreintes digitales et les plaques d’immatriculation des véhicules. Les profils constituent pour Barzan un formidable instrument d’enquête car "l’ADN permet de répertorier les criminels même s’ils ont déjà quitté le lieu du crime".

Le traité de Prüm constitue un pas important dans la lutte contre la criminalité transfrontalière même si "en pratique les polices effectuent déjà aujourd’hui des patrouilles transfrontalières communes et des contrôles communs" a tenu à préciser Bob Leesch, directeur régional de la police de Diekirch.

Au cours de la conférence, les différents intervenants ont proposé des initiatives qui visent à faciliter la coopération interrégionale. Parmi les initiatives évoquées, il y avait par exemple l’élaboration d’un langage commun et homogénéisé pour désigner les délits et infractions, l’organisation de réunions à intervalles réguliers afin de confronter les résultats et d’implication la population dans le dialogue sur la délinquance, la mise en place de projets novateurs......

Les acteurs, toutes nationalités confondues, ont estimé que les problèmes inhérents à la sécurité urbaine se rencontrent dans toutes les communes de part et d’autre des trois frontières. Au cours de la matinée, les acteurs français, allemands, belges et luxembourgeois ont présenté une multitude d’exemples de coopérations frontalières qui ont abouti à des résultats concrets. "Cette conférence illustre" finalement, comme le souligne Nicolas Schmit, "que la Grande Région existe et qu’elle travaille de façon concrète contre la criminalité transfrontalière".