Le jeudi 28 février 2008, le Conseil "Énergie" présidé par Andrej Vizjak, ministre slovène de l’Économie, avait un agenda chargé.
Il a tout d’abord adopté des conclusions sur la stratégie européenne en matière de technologies de l’énergie. Par cela, il a défini les principaux défis technologiques à relever par l'UE au cours des 10 prochaines années pour atteindre les objectifs "20-20-20 / 2020" fixés au Conseil européen de mars 2007.
Lors du débat public consacré au paquet "climat/énergie" de la Commission européenne, le ministre de l’Economie luxembourgeois, Jeannot Krecké, a rappelé l’importance de ce paquet législatif qui a pris le parti de l’action et des obligations légales, donnant ainsi un signal essentiel à la planète en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Le ministre s’est dit convaincu que l’objectif communautaire de 20 % d’énergies renouvelables pour 2020 ne pourra être atteint que s’il est dûment tenu compte des spécificités de chaque État membre. Pour investir de la manière la plus efficace possible, il faudra tenir compte du potentiel naturel, du développement technologique, des opportunités en matière d’emplois et de l’équilibre social et environnemental de chaque région d’Europe.
Jeannot Krecké s’est dit par ailleurs persuadé que, sans investissement public, il n’y aura pas demain 20 % d’énergies renouvelables en Europe. Il a expliqué que si, en 1997, seulement 4 % des aides d’Etat au niveau européen étaient consacrées à l’environnement, et 20 % en 2005, ce chiffre devra probablement doubler dans dix ans. Soutenu par le ministre français Jean-Louis Borloo, Jeannot Krecké a plaidé pour que le Conseil et la Commission définissent ensemble un cadre d’investissement et d’instruments d’aide clair qui intègre les objectifs ambitieux fixés.
Le ministre de l’Economie a défendu les mécanismes de soutien en place, comme par exemple le système des prix compensés, le feed-in, qui existe dans 18 pays de l’Union, dont le Luxembourg. Il a par ailleurs demandé à ce que ces mécanismes de soutien soient non seulement confirmés, mais facilités davantage, car selon Krecké, ils ont démontré leur valeur et leur efficacité.
Jeannot Krecké s’est par ailleurs félicité de ce que la Commission, dans sa proposition de directive sur un système communautaire de certificats d’origine (ETS), aie suivi le mandat donné par le Conseil européen de mars dernier qui appelait à un marché ouvert européen.
Il a rappelé que le principe des certificats d’origine est la condition sine qua non pour les pays à faible potentiel national, comme par exemple le Luxembourg, de pouvoir tendre vers leurs objectifs respectifs. Il a par contre plaidé pour un assouplissement des contraintes prévues pour ce mécanisme dans la proposition de la Commission, craignant que trop de conditions préalables ne retardent la mise en place du système.
Lors du déjeuner, les ministres réunis ont débattu du sujet du marché intérieur de l’électricité et du gaz, et plus particulièrement de la proposition de la Commission concernant la séparation des activités de production et de distribution, à laquelle huit pays, dont le Luxembourg, s’opposent depuis le début.
Jeannot Krecké a pu constater avec satisfaction que le principe d’une dérogation au principe de séparation - dérogation basée sur le critère objectif de taille du marché luxembourgeois - commençait à faire son chemin au sein des instances décisionnelles bruxelloises.