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Traités et Affaires institutionnelles
Jean-Claude Juncker à la veille du Conseil européen : "Paris et Berlin doivent nous convaincre de l’apport réel d’une union méditerranéenne"
13-03-2008


A la veille du Conseil européen des 13 et 14 mars, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a donné une interview au journal du Wort, dans laquelle il déclare attendre de ce sommet de nouveaux accents dans la lutte contre le réchauffement climatique, la politique financière et la stratégie de Lisbonne. Il s’est également prononcé sur l’initiative française d’une union méditerranéenne.

Selon Juncker, la dimension sociale du processus de Lisbonne devrait être accentuée. Même s’il ne sera pas possible d’arriver à un accord sur des standards sociaux minimaux en Union européenne, "il existe suffisamment de marges de manœuvre, par exemple pour lutter contre la pauvreté. Nous ne pouvons abandonner les 50 millions d’Européens qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté."

Autre sujet : la crise financière. Pour Jean-Claude Juncker, le monde financier est "sans aucune équivoque peu transparent". Juncker redoute les conséquences finales de nombreux produits à haut risque dont les organes nationaux de surveillance financière devraient être saisis. C’est dans ce sens qu’il fera rapport à ses pairs.

La discussion sur le paquet "climat/énergie" de la Commission européenne s’avère difficile, car "les points de départ des différents Etats membres, dont le Luxembourg, sont très différents". Le processus de mise en accord des différentes situations nationales par rapport au paquet de mesures proposées par la Commission est "un processus normal" qui devrait être achevé sous présidence française du Conseil.

Le Luxembourg et l’union méditerranéenne

L’union méditerranéenne est une initiative française de coopération sous l’égide de l’Union entre les pays riverains de la Méditerranée membres ou non de l’Union européenne qui a suscité avant le sommet européen de mars de nombreux débats dans les pays non-riverains, notamment en Allemagne.

Le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn s’était exprimé le 11 mars 2008 devant la Chambre des députés en insistant sur trois critères : cette initiative doit apporter une plus-value cette initiative pourrait-elle apporter à l’Union européenne ; toute nouvelle initiative dans la région méditerranéenne doit être compatible avec le partenariat euro-méditerranéen du processus de Barcelone et elle doit également être ouverte à tous les 27 Etats membres de l’Union européenne.

A l’instar de Jean Asselborn, Jean-Claude Juncker veut attendre, avant de se prononcer, que Paris et Berlin révèlent les détails de l’accord qu’ils ont déclaré avoir conclu le 11 mars. Pour Juncker, il ne doit pas y avoir de nouvelles structures parallèles ou qui entrent en concurrence avec le processus de Barcelone, et surtout, "Paris et Berlin doivent nous convaincre de l’apport réel d’une telle union méditerranéenne".

Interrogé sur une éventuelle candidature pour le poste de président du Conseil européen, Juncker a répondu: "En ce qui concerne mon avenir personnel, j'ai expliqué à maintes reprises que je préfère rester au Luxembourg. Cependant je devrai considérer, le moment voulu, dans quelle mesure mon engagement européen peut être utile au pays."