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Environnement
Paquet énergie/climat : l’utilisation renforcée de la biomasse et des agrocarburants critiquée par 16 organisations de la société civile dans une lettre à Jean-Louis Schiltz et Ben Fayot
15-04-2008


Dans une lettre commune adressée au Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire Jean-Louis Schiltz et à Ben Fayot, président de la Commission parlementaires des Affaires Etrangères et Européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration, 16 organisations luxembourgeoises de la société civile (Action Solidarité Tiers Monde, Archevêché de Luxembourg, Bridderlech Deelen, Caritas Luxemburg, Cercle de Coopération Luxembourg, d´Haus vun der Natur, Hëllef fir d´Natur, Greenpeace Luxemburg, Klimabündnis Lëtzebuerg, Lëtzebuerger Natur-a Vulleschutzliga, Commission luxembourgeoise “Justitia et Pax“, Mouvement Ecologique, SOS Faim Luxembourg, Transfair Minka, Veräin fir biologesch-dynamesch, Landwirtschaft Lëtzebuerg (Demeter Bond), Vereenegung fir biologesche Landbau Lëtzebuerg (bio-LABEL) se montrent préoccupées par les conséquences douloureuses qui seront engendrées tant au niveau environnemental qu’humanitaire par la proposition de directive sur la promotion d’énergies renouvelables dans le cadre du paquet climat/énergie de la Commission européenne.

Les 16 organisations signataires saluent l’intention générale de la proposition de directive qui vise à augmenter de 20 % la part des sources d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de l’UE d’ici 2020.

Dans le collimateur : l’utilisation de la biomasse et l’augmentation des agrocarburants

Ces organisations estiment néanmoins que l’utilisation illimitée de la biomasse, qui figure parmi les différentes sources d’énergies renouvelables pour atteindre l’objectif contraignant de 20 %, est "hautement problématique". Elles sont également d’avis que l’objectif de la proposition qui vise à augmenter de 10 % la part des agrocarburants dans les transports est incompatible avec des standards élevés de durabilité au niveau environnemental et social.

Position des organisations signataires

Les organisations signataires ont formulé quatre objections principales contre le recours massif aux biocarburants :

  • Les agrocarburants représentent une menace pour la sécurité alimentaire de millions de personnes.
  • La production d'agrocarburants conduit à des conditions de travail indignes et entraîne des violations graves des droits de l’homme dans les pays émergents et les pays en voie de développement.
  • L’efficacité de l’utilisation des agrocarburants dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’est pas avérée. 
  • La production d'agrocarburants conduit à la destruction d’écosystèmes naturels et contribue dans une large mesure à l’émission de gaz à effet de serre et au recul de la biodiversité.

Les organisations signataires sont d’avis que l’ancrage d’objectifs contraignants pour la part des agrocarburants, tel que prévu dans la proposition de directive pour la promotion d’énergies renouvelables, engendrera des conséquences douloureuses à la fois pour la protection de la nature, l’environnement et les personnes qui sont déjà désavantagées dans les pays émergents et en voie de développement.

Revendications des organisations signataires

Estimant que l’objectif de la proposition est incompatible avec les critères de durabilité, les organisations signataires exigent l’éradication de l’objectif contraignant de 10 % d'agrocarburants dans la proposition de directive. Elles sont d’avis que de meilleurs résultats peuvent être enregistrés dans le secteur des transports grâce à une réduction du trafic et de la consommation des gaz à effet de serre.

Estimant que les critères de durabilité pour la biomasse proposés par la Commission européenne sont insuffisants, les organisations signataires prônent le renforcement les critères écologiques.

Parallèlement à cette mesure, elles exigent que les critères écologiques en matière d’exploitation de la biomasse deviennent plus stricts et s’accompagnent de standards sociaux et en matière de droits de l’homme renforcés.