De la séparation des élections nationales et européennes à la volonté de faire de la Fête de l’Europe un jour férié, les revendications des Jeunesses socialistes luxembourgeoises (JSL) en matière d’Europe sont claires. Au cours d’une conférence de presse du 8 mai 2008, qui s’inscrit dans le cadre de la Fête de l’Europe qui aura lieu le 9 mai 2008, Taina Bofferding et Christophe Schiltz ont présenté six revendications, qui sont en partie des réitérations de propos lancés en 2007. "Nous aimerions faire de cette conférence de presse autour la Fête de l’Europe un rendez-vous traditionnel des Jeunesses Socialistes du Luxembourg", a annoncé Taina Bofferding.
Séparer les dates des élections nationales et européennes, organiser une campagne électorale européenne séparée et favoriser les candidatures des jeunes sur les listes européennes, voilà les premières revendications des JSL. "Les élections européennes ne doivent pas avoir lieu à l’ombre des élections nationales", a estimé Taina Bofferding. Elle a exigé que tous les partis politiques luxembourgeois se mettent d’accord sur une nouvelle date pour les élections nationales, et ceci avant les prochaines élections en 2009.
Une campagne électorale européenne permettrait selon la présidente de faire de l’Union européenne un véritable sujet électoral, et non plus de la cantonner "à quelques lignes de la dernière page d’un programme politique national". Elle a également déclaré qu’il fallait aussi des candidats plus jeunes sur les listes pour les élections européennes pour que l’on en finisse avec l’idée que ceux qui font acte de candidature au Parlement européen sont avant tout des femmes ou des hommes politiques qu’on dirige vers la porte de sortie.
En deuxième lieu, les jeunes socialistes ont revendiqué un renforcement de l’enseignement de l’histoire et du fonctionnement de l’Union européenne à l’école. Selon eux, il faut aborder cette éducation à l’Europe à travers une approche intégrée et introduire davantage de leçons à thématique européenne dans les cours de géographie, de civique ou d’histoire. Aux yeux de Taina Bofferding, il faut impérativement contrer la méfiance et le malaise dont font preuve beaucoup de jeunes envers l’Union européenne, ces jeunes "qui sont pourtant les futurs politiques de demain".
Renforcer le contact et les débats entre acteurs politiques et les citoyens européens est un autre sujet qui occupe les esprits des jeunes socialistes. Plus loin, les JSL a fait un appel aux citoyens du Luxembourg pour qu’ils "s’informent davantage sur l’Union européenne". Pour Taina Bofferding, il ne suffit pas que les citoyens se renseignent via les médias traditionnels, mais consultent également des médias plus spécialisés dans les domaines européens, dont www.europaforum.lu ?
La cinquième revendication, qui est une proposition que les jeunes socialistes avaient déjà lancée en mai 2007, concernait l’idée de faire de la Fête de l’Europe, qui se déroule traditionnellement le 9 mai dans l’ensemble des Etats membres, un jour férié officiel. "Il faut donner à cette journée la force symbolique qu’elle mérite", a insisté Christophe Schiltz, le secrétaire international des JSL, en ajoutant que "le Luxembourg a beaucoup profité de l’Union européenne. C’est pourquoi le 9 mai est une journée très importante". Cette journée chômée ne serait pas une jour férié légal supplémentaire, mais remplacerait un autre. Interrogé sur la question quel jour férié légal pourrait être supprimé, Christophe Schiltz a évoqué le 15 août, le jour de l’Assomption.
Pour Christophe Schiltz, donner plus de symbolique à l’Union européenne doit cependant aller de pair avec l’effort de "donner plus de substance" à l’Union européenne. C’est pourquoi les jeunes socialistes luxembourgeois s’engagent pour que l’Europe devienne une Europe plus sociale, plus écologique et plus durable. Renforcer le dialogue et les droits sociaux, veiller à ce que l’Europe n’emprunte pas des chemins douteux, comme dans le cas de la question des biocarburants, tels sont les mots clés du programme des JSL.