Principaux portails publics  |     | 

Traités et Affaires institutionnelles
Lydie Polfer et Charles Goerens pour une Europe modeste à l’égard des Irlandais qui continue à travailler malgré leur "Non"
19-06-2008


Lydie Polfer, Charles GoerensLa députée européenne Lydie Polfer (ALDE) et le député Charles Goerens (DP)  ont exposé le jeudi 19 juin 2008 au siège du groupe politique libéral leurs commentaires au sujet du "Non" irlandais au traité de Lisbonne, car "toutes les forces  politiques doivent se prononcer à ce sujet".

Charles Goerens a mis en garde contre "toute forme d’attitude hautaine" à l’égard d’un pays "qui n’est petit que pour certains grands pays". Et de rappeler que le premier arrêt au processus pour rendre l’Union européenne plus efficace, plus transparente et plus démocratique est venu de la France.

Goerens : Non à l'Europe des noyaux durs

Charles Goerens a ensuite déclaré son opposition au scénario de l’Europe du noyau dur, prôné notamment par le député européen socialiste Robert Goebbels. "Quel noyau dur ?", a-t-il demandé. "Le noyau dur de l’Europe financière ? Le Luxembourg saurait-il vraiment en assumer toutes les conséquences au niveau fiscal ? Le noyau dur de l’Europe de la défense ? Il impliquerait un quintuple budget de la défense ? Un noyau dur sur l’immigration ? Cela ne manquerait pas de poser très vite des problèmes. Il y aurait de toute façon deux, trois, quatre noyaux durs, une Europe à géométrie plus variable que jamais."

Même le scénario des coopérations renforcées peut poser problème. Au-delà de leur conditions strictes – poursuivre des objectifs du traité, être ouvertes et non-discriminatoires, ne pas créer des distorsions sur le marché intérieur – elles peuvent créer de graves désavantages pour un pays comme le Luxembourg.

Conclusion de Goerens : une position optimiste, "car l’Union européenne peut continuer à fonctionner".

Polfer : Travailler avec le traité de Nice et essayer parallèlement d’arriver à une solution

Lydie Polfer, Charles GoerensUne conclusion reprise par Lydie Polfer, pour laquelle "il est primordial que le processus de ratification continue, que tous les Etats membres prennent position, afin qu’à la fin de l’année, nous sachions de quel soutien réel le traité bénéficie." Car pour elle, "beaucoup dépendra en Irlande des autres pays". Il faudra prendre les peurs des Irlandais au sérieux, formuler une déclaration ou un protocole qui les conforterait, comme ce fut déjà le cas en 2002 lors du rejet du traité de Nice, et puis …. Mais "pas question de négocier un troisième traité, une sorte de compromis du compromis du compromis".

Critiquant le député socialiste Ben Fayot qui voulait que le traité de Lisbonne entre en vigueur le 1er janvier 2009, s’il le fallait sans l’Irlande, Lydie Polfer a rappelé que le traité de Nice continuait à présider, "en cas de panne prolongée", au fonctionnement de l’Union européenne. Même si à terme, le traité de Nice peut selon elle conduire à une réduction du nombre des députés luxembourgeois au Parlement européen lors d’un prochain élargissement, ce texte a l’avantage d’exister. "Mais plus que les textes, c’est la volonté politique qui compte", a déclaré une Lydie Polfer "énervée par ceux qui ne veulent pas comprendre que l’on peut changer un tas de choses sans nouveau texte", en matière de transparence, en matière d’immigration, etc..  

Après le Conseil européen, Charles Goerens voudrait qu’il y ait un nouveau débat public sur l’Europe à la Chambre. Par ailleurs, les efforts que la Chambre des députés a entrepris en matière européenne et en matière de transposition des directives dans la législation nationale ne devraient selon lui souffrir aucune relâche.