52 % (- 6) des Européens et 73 % des Luxembourgeois (- 9) pensent que faire partie de l’Union européenne est une bonne chose. 54 % (68 % au Luxembourg, en 10e position) pensent que leur pays a bénéficié de son appartenance à l’Union européenne. Même avec une tendance à la baisse, ces chiffres sont assez positifs. Cela n’a pas empêché les Irlandais qui pensent comme les Luxembourgeois à 73 % que l’appartenance à l’Union européenne est une bonne chose et à 82% que leur pays en a bénéficié d’avoir dit "Non" à 56 % au traité de Lisbonne. Pourtant, ils mènent le peloton des 27 Etats membres avec ces chiffres.
Voilà un des premiers résultats paradoxaux du dernier Eurobaromètre standard qui vient de paraître.
La tendance à penser que les choses vont dans la mauvaise direction au niveau national est passée de 41 à 45 %, au Luxembourg de 25 à 30%. 32 % (-4) des Européens et 42 % (-6) des Luxembourgeois croient que les choses vont dans la bonne direction dans leur pays. Au niveau européen, les Européens croient par contre à 42 % (+2) que les choses vont dans la bonne direction. Les Luxembourgeois vont également dans ce sens avec 39 % (+4). En gros, plus de confiance est mise, selon ces sondages, dans l’Europe, mais les Luxembourgeois sont plus nombreux que le reste des Européens (30 % contre 25 %) à être plus pessimistes quant au cours qu’ont pris les affaires européennes.
Les institutions nationales bénéficient au Luxembourg d’un taux de confiance assez positif par rapport à la moyenne européenne. Le gouvernement recueille 55 % d’opinions positives, contre 65 % il y a 6 mois, mais la moyenne européenne n’est que de 32 % avec une tendance continuelle à la baisse. Il y a 6 mois, le gouvernement avait le taux de confiance le plus élevé en Europe. Il n’arrive plus qu’à la 7e place aujourd’hui.
La Chambre des députés reste plutôt stable dans l’opinion publique, avec 55 % d’opinions positives (-1%) et 34 % (+4) d’opinions négatives, le 5e meilleur score en Europe, alors que dans le reste de l’Union, les parlements nationaux enregistrent 58 % d’opinions négatives (+2%).
Dans un tel contexte, l’Union européenne s’en tire plutôt bien, avec un taux de confiance de 50 % (+2) au niveau européen, et de 55 % (+1) au Luxembourg, et une image positive stable de 48 % (53 % au Luxembourg. Le Parlement européen affiche un taux de confiance de 52 % (59 % au Luxembourg) et la Commission européenne passe à 47 % (-3) en Europe et à 53 % (-1) au Luxembourg.
Tout cela se passe dans un contexte bien particulier de crise des crédits et d’augmentation des prix, notamment ceux du pétrole et des aliments. Pourtant, les Européens pensent à 32 % que les prochains 12 mois seront meilleurs et à 59 % que leur vie ne va pas changer (33 % et 54 % au Luxembourg).
Pour ce qui est de la situation économique par contre, ils sont nettement plus pessimistes. 46 % (un plus significatif de 20 %) des Européens, 49 % des Luxembourgeois (un plus encore plus significatif de 31 %) croient que la situation économique sera moins bonne. Pourtant, 22 % des Européens (20 % des Luxembourgeois) pensent que la situation financière de leur ménage s’améliorera ou à 50 % ( 61 % pour le Luxembourg) qu’elle ne changera pas. Pessimisme général en matière d’emploi : en Europe, 39 % (+14 %) des répondants européens, 50 % (+19 %) des répondants luxembourgeois pensent que la situation sera moins bonne.
Les deux problèmes les plus importants auxquels les Européens pensent que leur pays doit faire face sont la hausse des prix et l’inflation et le chômage. Pour les Luxembourgeois, c’est également le chômage, mais en deuxième, c’est très clairement avec 37 % le logement, suivi par les préoccupations autour du système éducatif et de l’emploi.
De quoi doivent s’occuper les gouvernements nationaux, et dans quel domaine les décisions devraient-elles être prises en commun au sein de l’Union européenne ?
Les Européens et les Luxembourgeois sont très clairs sur les domaines suivants, où les décisions devraient être prises en commun au sein de l’Union européenne :
D’autres domaines suscitent des doutes quant aux compétences des gouvernements nationaux et de l'UE :
Finalement, dans les domaines suivants, les Européens veulent que les gouvernements nationaux continuent à conduire les affaires :
Cette enquête "Eurobaromètre standard" se fonde sur des entretiens en face à face menés par TNS Opinion & Social. Au total, 30 170 personnes ont été interrogées entre le 25 mars et le 4 mai 2008, dont 501 au Luxembourg. Les enquêtes «Eurobaromètre standard» sont réalisées deux fois par an, au printemps et en automne.
Dans une contribution qui paraîtra sur ce site le 25 juin 2008, les parties du sondage consacrées à la perception de la mondialisation, du réchauffement climatique et des valeurs européennes seront également analysées.