Principaux portails publics  |     | 

Opinion
L'Eurobaromètre standard 69: Mondialisation et valeurs européennes
24-06-2008


La deuxième partie de l’Eurobaromètre standard 69 était consacrée aux questions de la mondialisation, de l’environnement et du réchauffement climatique ainsi que des valeurs européennes.   

Les Européens, les Luxembourgeois et la mondialisation

Au total, 44% (+ 2) des Européens s’accordent à penser que l’Union européenne les protège des effets négatifs de la mondialisation, tandis que 35 % (- 5) sont de l’avis contraire. Les résultats sont de 46 (+10) et de 40 % (-11) pour le Luxembourg, où la tendance s’est inversée positivement en faveur de l’Union européenne.  48% (- 2) des Européens, 43 % (+2) des Luxembourgeois considèrent que l’Union permet à ses citoyens de mieux tirer parti des effets positifs de la mondialisation; en revanche, 31 % (chiffre stable) des Européens, 38 % (-5) des Luxembourgeois, chiffre qui diminue, ne sont pas d’accord avec cette affirmation.

Il n’en reste pas moins que la mondialisation est perçue au Luxembourg avec une grande inquiétude. Les Luxembourgeois sont 55 % à penser (39 % des Européens) que la mondialisation ne contribue pas à la paix dans le monde et qu’elle menace l’emploi (74 %, contre 61 % des Européens). Les Luxembourgeois sont nombreux à associer spontanément  mondialisation et délocalisations (56 %, 11 % de plus qu’au dernier sondage, contre 41 % des autres Européens), à penser que la mondialisation profite uniquement aux grandes entreprises (73 % contre 63 % des Européens) et qu’elle ne les protège pas des augmentations de prix (74 % contre 61 %).      

Positionnement de l’économie de l’Union européenne par rapport au aux grandes économies du monde

Avec la crise des subprimes, des Européens de plus en plus nombreux en sont venus à penser que leur économie est plus performante que celle des USA (36 %, contre 21 % en décembre 2007) et 28 % seulement à penser qu’elle était moins performante, alors qu’ils étaient 40 % à penser en décembre 2007 que l’économie des USA était plus performante. Un véritable renversement, où les chiffres positifs sur l’économie européenne sont passés au Luxembourg de 28 % à 41 %, et négatifs en comparaison avec les USA de 29 à 20 %, ce qui montre cependant que les Luxembourgeois étaient dès décembre 2007 des Européens déjà très  sceptiques à l’égard des performances de l’économie américaine. Les Européens manifestent par contre une forte reconnaissance des performances des économies japonaise (42 % de chiffres positifs en Europe, 50 % au Luxembourg) et chinoise (39 % de chiffres positifs en Europe et 49 % au Luxembourg). Par rapport aux économies brésilienne, indienne et russe, les citoyens positionnent leurs économies sans complexes.

Economie, environnement et libre concurrence

Dans le contexte du débat sur le réchauffement climatique, une petite et stable majorité des Européens – 53 % - continue de penser que la croissance économique ne devrait pas avoir la priorité si elle devait avoir un impact sur l’environnement. Les Luxembourgeois sont par contre 65 % (+5) à penser ainsi.

Les Européens sont par contre 74 % - et les Luxembourgeois 80 % (+3) – à souhaiter que l’environnement soit protégé, même si cela devait avoir un impact sur la croissance.

Appelés à s’exprimer sur la libre concurrence comme valeur, les Européens sont 61 % (-3) à la considérer comme la meilleure façon de garantir la prospérité. Les Luxembourgeois par contre ne sont que 54 % (-3) à penser ainsi, et se retrouvent ainsi avec la France (54 %), la Hongrie (46 %) et la Grèce (45 %) dans le peloton de queue des supporters de la libre concurrence. 

Les valeurs européennes

61 % des Européens, et même 70 % des Luxembourgeois trouvent qu’il est nettement plus facile de voir, en comparaison avec d’autres continents, ce que les Européens ont en commun en termes de valeurs.

Cependant, ils sont plus divisés sur l’affirmation suggérée par les sondeurs européens "qu’il n’y a pas de valeurs européennes, mais seulement des valeurs occidentales globales". 44 % des Européens sont d’accord avec cette affirmation, 37 % pas d’accord. Au Luxembourg, 39 % sont d’accord, 37 % pas d’accord. En un mot, les Luxembourgeois pensent à part égales que l’Europe a ses valeurs propres pour les uns et que les valeurs européennes se recoupent avec les valeurs occidentales pour les autres.

Les sondeurs ont ensuite essayé de savoir si les répondants pensent qu’en termes de valeurs partagées, les Etats membres de l’Union européenne étaient proches les uns des autres. 54 % des Européens et des Luxembourgeois pensent que cette communauté des valeurs existe. Mais 34 % des Européens et 35 % des Luxembourgeois pensent que les Etats membres sont éloignés les uns des autres en termes de valeur, donc plus d’un tiers des répondants.