Quelles sont les possibilités de financement du programme "Culture" de l’Union européenne pour les associations culturelles luxembourgeoises ? Que dois-je faire pour que mon projet soit éligible aux conditions de Bruxelles ? Quelles sont les difficultés que je peux rencontrer dans la mise sur pied d’un tel projet ? Quelles sont les autres possibilités de financement d’un projet culturel ? C’est pour répondre à ce genre de questions que Marie-Ange Schimmer du Relais culture Europe-Luxembourg avait organisé, le 8 juillet 2008, une réunion d’information destinée aux associations culturelles du Luxembourg à la Maison de l’Europe.
Musée national d’histoire naturelle, Musée national d’histoire, Musée européen de Schengen, Centre national de l’Audiovisuel, Institut européen des Itinéraires culturels, Théâtre du Centaure, Festival international de Musique d’Orgue, CLAE, Festival de Bourglinster… Les institutions, et associations culturelles, petites ou grandes, étaient venues nombreuses pour se renseigner sur les possibilités de financement du programme Culture. Certaines (surtout les grandes) institutions ont déjà de l’expérience dans la mise en place de projets cofinancés par l’Union européenne, d’autres associations, plus petites, se sont montrées intéressées par les financements européens.
Le programme Culture de l’Union européenne a fixé trois objectifs généraux pour la période de programmation actuelle : la mobilité transnationale des personnes travaillant dans le secteur culturel, des œuvres et produits artistiques, ainsi que le dialogue interculturel. Un budget global de 400 millions d’euros a été négocié pour la période 2007-2013. Marie-Ange Schimmer a expliqué quels domaines sont couverts par le programme Culture (par exemple : le volet 1 est destiné aux actions culturelles), a identifié les types de projets qui peuvent bénéficier d’un financement, et donné un aperçu sur les critères d’éligibilité que les projets doivent remplir.
La notion du partenariat joue un rôle très important dans la nouvelle période de programmation. "La politique fondamentale du programme Culture, c’est la coopération entre partenaires", a souligné la responsable, en ajoutant : "Il faut donc mener une réflexion sur le partenariat. Est-ce que le partenariat entre dans ma stratégie ?" Selon Marie-Ange Schimmer, le critère du partenariat n’était pas surveillé de manière aussi sévère dans les périodes de programmation précédentes.
La nouvelle période de programmation 2007-2013 présente encore une autre innovation. A partir de 2008, un seul appel d’offre est publié par année, avec un calendrier fixe jusqu’en 2013.Le délai fixé pour chaque année est le 1er octobre. L’Agence exécutive "Education, Audiovisuel et Culture" de la Commission européenne, qui est en charge de la gestion du programme Culture, vient de publier un guide, qui détaille les conditions nécessaires pour présenter un projet.
Marie-Ange Schimmer a ensuite présenté les autres possibilités de financement pour des projets culturels, par des programmes européens qui ne sont pas exclusivement dédiés à la culture. Il devint alors vite clair que, surtout pour les petites associations, ces programmes sont plus adaptés, vu leurs capacités administratives et financières réduites.
Jeunesse en action, Leonardo, Grundtvig sont par exemple des programmes de financement susceptibles d’intéresser les associations et institutions. "L’avantage de ses programmes, c’est que la sélection se passe ici au Luxembourg", a admis Marie-Ange Schimmer. Pour le cas des responsables du Festival international de Musique d’Orgue par exemple, qui prévoient également de monter un concours d’orgue, et qui travaillent avec des partenaires de la Sarre, de Trèves et de Metz, le programme Interreg paraît plus adapté.
"Existe-t-il par exemple une possibilité de financement pour l’hébergement d’artistes étrangers au Luxembourg pendant la durée d’une représentation théâtrale?" a demandé Myriam Müller du Théâtre du Centaure, pour qui cette question pose un réel problème aux petits théâtres. "Nous voulons bien inviter des artistes étrangers, mais il faut les loger quelque part", a-t-elle insisté.
Le programme "Culture" ne paraît donc pas être le programme de financement européen idéal pour la plupart des associations culturelles luxembourgeoises qui sont de taille modeste. En effet, aucune institution ou association culturelle luxembourgeoise n’a été au cours des trois dernières années le porteur d’un projet dans le cadre du programme "Culture". Le Casino de Luxembourg, dont l’objet est la promotion de l’art contemporain a été le seul porteur luxembourgeois d’un grand projet, et ce dans le cadre des "projets pluriannuels". La réunion d’information a eu toutefois le grand mérite de réveiller l’intérêt des acteurs culturels pour différents programmes de financement européens aussi pertinents.