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Jean Asselborn satisfait de l’unité au sein de l’UE autour du plan de lutte contre la crise financière
13-10-2008


Jean AsselbornLe lundi 13 octobre 2008, les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunies à Luxembourg pour préparer le Conseil européen, qui aura lieu les 15 et 16 octobre 2008. Ils ont évoqué la situation économique et financière ainsi que les mesures décidées à Paris le 12 octobre pour contrecarrer la crise financière, le processus de ratification du traité de Lisbonne et le conflit russo-géorgien. Le ministre luxembourgeois Jean Asselborn a commenté les discussions de la journée au cours d’une conférence de presse.

Jean Asselborn satisfait de l’unité de l’Union européenne dans la crise financière

Le Conseil des ministres des Affaires étrangères a élaboré, en vue du Conseil européen, une déclaration basée sur le plan en cinq points préparé à Washington par les ministres du G7 Finances et sur les travaux de l’Eurogroupe réuni le 12 octobre 2008.

Jean Asselborn s’est montré satisfait du fait que l’Union européenne ait réussi à préparer un plan commun pour encadrer les décisions qui doivent être prises aux niveaux nationaux pour endiguer les conséquences de la crise financière. Pour lui, les réactions de la bourse ne sont pas le seul critère pour juger l’efficacité des mesures prises. "Mais aujourd’hui, les bourses ont réagi très positivement, et nous avons eu de très bons échos", a-t-il indiqué. "La bourse, c’est 80 % de psychologie, voir même psychiatrique", a plaisanté Jean Asselborn.

"Nous avons pris les bonnes décisions pour stabiliser les marchés financiers", s’est félicité Jean Asselborn, qui a également répété ce que Jean-Claude Juncker avait déclaré un jour auparavant: les mesures décidées ne visent ni les banquiers ni le capitalisme, mais les épargnants et le système bancaire dans sa fonction  de soutien à l’économie. "Il faut stabiliser le système bancaire, car si celui-ci s’effondre, cela aura d’énormes répercussions sur la vie de nous tous", a insisté le ministre qui voudrait également que dans des discussions futures, les économies émergentes soient plus impliquées.

La crise financière sera un des sujets centraux du Conseil européen. Jean Asselborn a toutefois estimé qu’il n’y aura plus de complications ni de confrontations. Les conclusions ont été préparées par les ministres des Affaires étrangères. "Pour la première fois, les conclusions seront très courtes, et tiendront en cinq ou six pages", a dit un ministre satisfait.

Le conflit en Géorgie

Les suites du conflit russo-géorgien ont été un autre point abordé par le Conseil. Le 22 octobre 2008 aura lieu à Bruxelles une conférence des donateurs. La Commission européenne a mis en expectative une contribution de l’Union de 500 millions d’euros sur trois ans. L’allocation de ces fonds devra être d’une grande transparence. "Pas question que l’argent de l’Union européenne serve à financer le réarmement de la Géorgie", tel a été le commentaire de Jean Asselborn pour lequel "la Géorgie est une démocratie, mais une démocratie qui n’est pas encore mûre".

Le 14 octobre 2008 commenceront de l’autre côté à Genève des discussions internationales sur trois points : la stabilité et la sécurité dans la région du Caucase, la question des personnes internées ou déplacées suite au conflit en Géorgie et sur la détermination de toutes les autres questions qui devraient être traitées pour apaiser ou régler le conflit. Seront impliqués la Géorgie, la Russie, l’Union européenne et les USA, ainsi que les Nations Unies et l’OSCE.

Ces discussions internationales seront précédées d’une rencontre entre le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le Haut Commissaire aux réfugiés de l’ONU, Antonio Gutteres, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb, qui préside actuellement l’OSCE, et pour l’Union européenne, Bernard Kouchner.

Ces discussions, qui se dérouleront à un niveau non-ministériel, s’annoncent difficiles, dans la mesure où la Russie requiert la présence autour de la table des provinces dissidentes de la Géorgie, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, dont elle a unilatéralement reconnu l’indépendance. Cela est inacceptable, car contraire au droit international, pour les Etats membres de l’Union européenne. Pour assurer la présence de la Russie, sans laquelle aucune solution n’est possible dans la région, le Conseil veut proposer la présence des Ossètes du Sud et des Abkhazes, qui sont directement concernés par le conflit, à la fois dans les délégations russe et géorgienne.

Jean Asselborn a plaidé au cours de sa conférence pour un signal positif en direction de la Russie, notamment en ce qui concerne la reprise des négociations de l’accord de partenariat. Ne pas reprendre ces négociations serait pour le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois "contraire aux intérêts de l’Union européenne, y compris des pays baltes, et de la Russie" et n’aiderait pas non plus à faire avancer la solution du conflit en Géorgie.

Jean Asselborn est revenu sur la proposition retenue par le Conseil d’une mission d’enquête sur les causes de la guerre. "Le principe en est acquis", a-t-il déclaré, précisant qu’il s’agira d’une commission d’experts militaires, d’historiens et d’autres spécialistes qui travailleront sous la direction d’une diplomate et ensemble avec les services du Haut Représentant Javier Solana.                 

Le traité de Lisbonne et le paquet "Energie"

Autre sujet abordé par les ministres européens : le traité de Lisbonne. "Nous n’avons pas encore de nouvelles concrètes de la part de l’Irlande", a confirmé Jean Asselborn, pour qui d’autres Etats membres, comme la République tchèque, devront également "faire leurs devoirs". Il semble cependant que Dublin pourrait présenter un plan de sortie de l’impasse d’ici en décembre 2008.

Plus loin, Asselborn a marqué le soutien du Luxembourg au paquet "Energie" de la Présidence française, qui prévoit l’achèvement du marché intérieur de l’énergie. "La Présidence française veut achever ce dossier jusqu’en décembre. Le Luxembourg devra faire beaucoup d’efforts, mais il soutiendra la proposition actuelle", a-t-il résumé.