Principaux portails publics  |     | 

Elections européennes
Le volet européen dans le projet de programme électoral du LSAP "Le fil rouge"
22-01-2009


Yves Cruchten, Alex Bodry, Romain Schneider, Alex FohlLe 22 janvier 2009, les dirigeants du LSAP ont présenté le projet de programme électoral de leur parti pour les élections législatives et européennes du 7 juin 2009. Ce projet sera mis en ligne dès le 26 janvier 2009 sur le site du LSAP. Après quelques discussions publiques et des chats sur le site, il sera soumis aux votes des délégués socialistes lors d’un congrès national qui se tiendra le 23 mars 2009.

"Le fil rouge"

"Un fil rouge traverse tous les chapitres de ce programme qui tourne autour de deux axes : l’Etat social et une politique durable", a déclaré le président du LSAP, Alex Bodry, dans son introduction. "D’où ce titre 'Le fil rouge', que nous lui avons donné."

Le volet européen du programme du LSAP est résumé de manière axiomatique dans une introduction sur les différents "fils rouges" : "Le LSAP soutient le processus d’intégration européenne. L’Union européenne est un élément essentiel de la politique de paix internationale. La crise mondiale a montré qu’il n’y a pas d’alternative au projet de paix et au modèle social européens." Le titre du volet européen du programme est clair aussi : "Modèle Europe : Un modèle de paix, économique et social rompu aux crises". Une autre référence est le manifeste "Les citoyens d’abord. Un nouveau sens pour l’Europe", le manifeste du Parti des socialistes européens (PSE) dont le volet européen du programme du LSAP s’inspire largement.

La première revendication concrète des socialistes est symbolique. Ils veulent que la Journée de l’Europe qui a lieu le 9 mai devienne un jour férié légal qui se substituerait à un autre jour férié légal.

Le renforcement de la dimension sociale de l’Europe est un premier "fil rouge" fort qui traverse le programme : le plein emploi, la lutte contre l’exclusion sociale, la discrimination et la pauvreté, la défense des acquis sociaux et des standards sociaux au niveau européen, un engagement pour l’économie sociale de marché, des règles sociales claires pour protéger les citoyens contre les avatars d’un marché déchaîné, sont quelques axes sociaux dont parle le programme.

La lutte contre le réchauffement climatique avec le parquet climat/énergie et un engagement européen pour que la Conférence de Copenhague débouche sur un accord global font partie de ces éléments de "responsabilité collective" qui obligent les socialistes à agir en conséquence.

En matière d’immigration, les socialistes optent pour des standards communs et de bonnes conditions d’intégration pour l’immigration légale en Europe. Garantir le droit d’asile aux réfugiés, lutter contre l’abus des lois, combattre la traite des êtres humains et l’immigration illégale, mettre en place une politique commune de protection des frontières et de reconduite des immigrés illégaux, pratiquer dans les pays de provenance des immigrés des politiques de coopération pour le développement et de lutte contre la pauvreté avec les autorités locales, voilà les grandes options du LSAP.

La sécurité et la paix dans un contexte démocratique et respectueux des droits de l’homme est une chose exceptionnelle dans l’histoire européenne et loin d’être acquise pour l’éternité. Partant de ce constat, les socialistes prônent une Union européenne qui protège ses citoyens contre les menaces extérieures tout en préservant leurs libertés fondamentales et qui s’engage d’un autre côté pour la paix dans le monde et la lutte contre la pauvreté.

Les socialistes placent également l’élargissement de l’Union européenne dans le contexte d’un ordre de paix paneuropéen. D’où pour eux la nécessité de faire avancer la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux pour qu’une tragédie comme celle qui s’est déroulée dans les 90 en ex-Yougoslavie ne se répète plus. D’autres éléments d’une telle politique de paix sont une politique de voisinage avec les pays de l’Europe orientale et la stabilité dans le Caucase.

Les socialistes prônent de bonnes relations avec une Russie qui doit affronter sur le plan économique les défis de la modernisation, sur le plan politique aller vers une amélioration des droits des personnes humaines, de l’Etat de droit et de la liberté d’expression et sur le plan de la sécurité coopérer avec l’Union européenne pour enrayer la spirale du réarmement.

En ce qui concerne l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, les socialistes sont pour la continuation des négociations d’adhésion avec un pays dont ils mettent en évidence le rôle important dans le dialogue interculturel, l’alliance des civilisations, l’influence stratégique modératrice sur la crise au Proche Orient et dont ils souhaitent qu’il continue ses réformes sociétales sous l’égide des droits de l’homme, des minorités et à la liberté d’expression.

D’autres axes de la politique étrangère européenne des socialistes sont une solution du conflit Alex Bodryisraélo-palestinien basé sur la coexistence de deux Etats israélien et palestinien, vivant en paix l’un à côté de l’autre, le renforcement des Nations Unies grâce à un partenariat entre l’Union européenne et les Etats-Unis, un nouvel agenda transatlantique qui permettrait à l’Union européenne et aux USA d’agir de concert dans la résolution des grandes crises mondiales et de développer une politique européenne de sécurité et de défense complémentaire à la coopération au sein de l’OTAN.

La lutte contre la pauvreté dans le monde passerait pour les socialistes par une politique de coopération au développement financée par 0,7 % du PIB de l’Union européenne, sachant que le Luxembourg s’est déjà engagé avec 0,92 % de son PIB sur cette voie. Les relations commerciales et l’accord à l’OMC seront également un moyen de garantir aux pays en voie de développement des effets économiques positifs. Le commerce équitable et la lutte contre la spéculation sur les produits alimentaires est un objectif des socialistes.

L’Europe devra jouer un rôle primordial dans la mise en place d’un nouvel ordre économique mondial qui succédera à la crise. Cet ordre serait basé sur un équilibre entre les intérêts des différents acteurs économiques, sur un commerce mondial équitable, des marchés financiers transparents, des standards sociaux et environnementaux élevés, et exclurait le dumping sur les salaires et l’exploitation des personnes humaines.

L’Europe est pour les socialistes bien placée pour jouer un rôle d’avant-garde dans la mise en place d’une nouvelle architecture des marchés financiers. Ces marchés financiers devraient être liés à l’économie réelle et faciliter la croissance et l’emploi par leurs crédits. La même chose vaut pour le budget de l’Union européenne.

L’Europe a besoin d’un nouveau contrat social, disent les socialistes basé sur des standards minimaux en matière de sécurité sociale, de santé et de formation. Un cadre européen devrait être mis en place qui garantirait à tout citoyen l’accès à des services de base publics tels que l’eau potable propre, les soins de santé, la sécurité sociale, la formation, les transports publics et le logement social. Une réglementation européenne sur le salaire minimum, un réexamen de la directive "détachement", les droits des salariés et la cogestion sont d’autres éléments dans la mire des socialistes.

Pour conclure, le projet de programme dit: "La construction européenne, qui s’est basée jusque là avant tout sur un marché intérieur qui fonctionne bien, doit aussi se baser, à côté d’une économie performante, sur des fondements sociaux forts. Celui qui néglige la dimension sociale perd la confiance des citoyens. Seule une Europe forte et sociale qui inclut ses citoyens et qui les engage à être solidaires obtiendra le soutien dont le processus d’intégration européenne a si urgemment besoin."