Dans un entretien accordé au journaliste suisse Othmar von Matt et publié dans le Sonntag du 22 février 2009, Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, s’est exprimé au sujet du secret bancaire en réaction à l’affaire UBS qui ébranle actuellement la Suisse.
Ce fut l’occasion de rappeler dans un premier temps qu’il ne s’agit pas de confondre secret bancaire et fraude fiscale, même s’il est clair aux yeux de Jean Asselborn qu’au 21e siècle, le secret bancaire ne peut rester "le seul instrument de la réussite économique du Luxembourg". Il serait donc peut-être nécessaire, selon lui, de "redéfinir le secret bancaire" et de "le réformer peu à peu en valorisant les compétences".
Evoquant les négociations à venir à propos des mesures proposées par la Commission européenne au début du mois de février pour lutter contre la fraude fiscale, Jean Asselborn a tenu à souligner – à l’attention des "ministres des finances des grands pays comme la France et l’Allemagne" - que "l’Europe n’aurait rien à gagner si cet argent devait quitter l’Union européenne et l’Europe en général".
Les conséquences d’une levée "abrupte" du secret bancaire ont ensuite été abordées par le ministre qui a expliqué que "toute une région dépendait de la place financière luxembourgeoise".
Jean Asselborn a ensuite exprimé son mécontentement à l’idée que l’on se "concentre très souvent sur la Suisse et le Luxembourg quand on cherche à expliquer les origines de la crise". Pour lui il serait "faux et fatal de chercher là les coupables de la misère financière", car l’affaire Madoff ou bien la gestion des crédits par les banques américaines "n’ont rien à voir ni avec la Suisse et le Luxembourg, ni avec le secret bancaire".