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Éducation, formation et jeunesse - Emploi et politique sociale
Apprentissage tout au long de la vie : Générations Europe attire l’attention sur un sujet beaucoup plus discuté en Europe qu’au Luxembourg
04-02-2009


Générations EuropeGénérations Europe, plateforme luxembourgeoise de réflexion et de discussion créée en novembre 2008 en vue de nourrir les débats lors de la campagne pour les élections européennes de juin 2009, a proposé le 4 février 2009, dans le cadre d’une conférence de presse à la Maison de l’Europe, une stratégie en matière d’apprentissage tout au long de la vie pour le Luxembourg. Pour René Kollwelter, président de ce "think-tank" et par ailleurs membre du Conseil d’Etat, conseiller communal (LSAP) de la Ville de Luxembourg et candidat aux élections européennes, Gaby Urbé, professeur d’économie et ancienne directrice de la Formation des Adultes au Ministère de l’Education nationale, et Edy Kirsch, instituteur et président de la Fédération générale des instituteurs luxembourgeois (FGIL), la question de l’apprentissage tout au long de la vie mériterait au Luxembourg une plus grande attention et une meilleure coordination. Le fruit de leurs réflexions seront donc communiqués aux partis politiques, aux ministères concernés ainsi qu’aux chambres professionnelles, pour "amener la discussion au Luxembourg", car la problématique est "beaucoup plus discutée en Europe qu’ici".

Pour une "stratégie inspirée par les recommandations et expériences européennes"

Gaby Urbé, forte de son expérience dans le domaine de l’enseignement et de la formation, a donc présenté les propositions de Générations Europe pour une "stratégie inspirée par les recommandations et expériences européennes". Si la question de l’apprentissage tout au long de la vie est bel et bien abordée au Luxembourg, une stratégie est cependant nécessaire d’urgence afin de mieux coordonner les actions des très nombreux acteurs travaillant sur la question. Rappelant que l’apprentissage tout au long de la vie doit être pensé en commençant par l’éducation initiale, - et non a contrario comme c’est souvent le cas,- Gaby Urbé a insisté sur l’importance de rendre la formation continue plus accessible à ceux qui n’ont justement pas de bagage universitaire. Elle a esquissé un tableau de la situation actuelle au Luxembourg, où 30 000 apprenants seraient concernés, tandis que le nombre d’acteurs – différents ministères et départements au sein du Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, chambres professionnelles et monde associatif – rend difficile l’accès à l’information ou encore à la validation d’acquis.

Générations Europe propose donc la création d’une "agence pour l’apprentissage tout au long de la vie", structure amenée à coordonner le travail des différents départements du Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle s’occupant de formation continue. Il est aussi question de créer deux nouveaux départements afin d’avoir un service chargé de produire des statistiques – nécessaires pour définir une stratégie et qui n’existent pas actuellement – mais aussi pour pouvoir offrir un lieu unique d’information et d’orientation qui se chargerait aussi de la validation des acquis. Car la question de la visibilité de l’offre en termes de formation continue est, pour Gaby Urbé, essentielle.

Cette nouvelle "agence" serait bien entendu l’interlocuteur privilégié de l’ANEFORE, l’Agence nationale chargée de la mise en œuvre du programme européen pour l’éducation et la formation tout au long de la vie au Luxembourg. Pour Gaby Urbé, le travail de cette agence – qui s’occupe notamment des programmes Leonardo da Vinci et Grundtvig – en serait simplifié car elle a actuellement pour interlocuteurs les différents départements du Ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle en charge de la formation continue.

Le "droit individuel à la formation"

René Kollwelter s’est attaché pour sa part à présenter un élément plus précis de cette stratégie, à savoir le "droit individuel à la formation". Là encore l’idée est inspirée des pratiques mises en place dans d’autres pays d’Europe, où les problématiques liées à la formation tout au long de la vie font l’objet, selon lui, de plus de discussions et où elles sont plus mises en pratiques. Et, il s’agit, tout comme pour la "stratégie" proposée, de voir "le Luxembourg s’engager plus concrètement dans la voie ouverte par l’UE qui vise à créer un continuum de l’éducation et de la formation tout au long de la vie".

Le président de Générations Europe a tenu à rappeler que la formation continue, sorte "d’école permanente" et "d’ascenseur social", peut jouer un rôle important en matière d’égalité des chances, de promotion sociale et d’excellence économique. Dressant un bilan des "déficits du systèmes luxembourgeois", où la proportion d’adultes participant à une mesure de formation continue est en dessous de la moyenne européenne et où les décrochages scolaires sont encore trop nombreux, René Kollwelter propose que le droit individuel soit inscrit à l’article 23 de la Constitution et qu’il devienne un droit opposable.

Pour pouvoir mettre en œuvre ce droit individuel à la formation, Générations Europe propose trois mesures : la mise en place d’un "revenu individuel de formation", la fixation d’un "capital temps-formation" dont les personnes pourraient disposer tout au long de leur carrière, et la création d’un "passeport temps-formation".