En vue des élections législatives et européennes du 7 juin 2009, "Solidarité européenne", un des syndicats de la fonction publique européenne, va soumettre une série de revendications à l'ensemble des partis luxembourgeois. L'idée est de présenter les revendications par écrit et de solliciter ainsi chaque formation politique à se positionner sur les sujets abordés.
"Les institutions européennes représentent environ 10 000 postes de travail à Luxembourg et 30 000 personnes en tout si l'on tient compte des familles", déclare le syndicat, "et elles ont un poids non négligeable dans la vie locale, économique, sociale et scolaire du pays". D'où l’idée de rédiger un manifeste de revendications destiné aux partis politiques luxembourgeois afin qu’ils prennent des mesures en faveur de cette tranche de la population.
Au programme des revendications, l'école européenne de Mamer, dont la localisation a suscité des remous, ainsi que la répartition des sections scolaires sur les sites de Mamer et du Kirchberg. Le syndicat revendique en effet un regroupement des cycles maternel et primaire au Kirchberg et des autres cycles à Mamer. Au cas contraire, les enfants en bas âge, qui ne peuvent pas utiliser les transports en commun, seraient obligés de se faire conduire par leurs parents. Une des conséquences prévisibles en serait l'intensification du trafic à Mamer, et le syndicat considère que c’est illogique "qu'un projet périphérique puisse obliger plusieurs centaines de personnes à traverser en voiture une localité 4 fois par jour".
Dans la même logique, la question des modes d'accès au lieu de travail, du parking, et des déplacements professionnels est abordée par "Solidarité européenne". Il revendique l’organisation en tripartite entre les autorités locales, les institutions et les représentants du personnel, des travaux préparatoires d’un Plan de Déplacement d'Entreprise, ainsi que l'amélioration des liaisons ferroviaires ou par bus avec Bruxelles, notamment par la mise à disposition de navettes pour les membres des institutions.
Même si la question des infrastructures de garde d’enfants relève en grande partie des institutions elles-mêmes, "Solidarité européenne" pense qu’il serait possible d'améliorer la qualité et la capacité d'accueil par la mise à disposition de terrains, par une coopération avec des structures luxembourgeoises existantes ou par l'intégration complète de ces infrastructures dans les procédures réglementaires d'inspection et d'agrément. Il revendique dans ce cadre que les autorités luxembourgeoises accordent une plus grande place aux aspects sociaux de la garde d'enfants dans la politique de siège.
"Solidarité européenne" réclame également la mise à disposition de plus d'infrastructures sportives et culturelles, qui permettraient aux fonctionnaires de se rencontrer. Le syndicat demande qu’il puisse rapidement avoir accès à une infrastructure sportive propre aux institutions, qui est mise à disposition des enfants pendant la journée et du Cercle sportif en dehors des heures de travail.
Parallèlement, le syndicat estime que l'accord Polfer/Kinnock, qui délimite les postes de travail à Luxembourg, ne répond pas aux besoins d’un développement du site. Il revendique donc une révision de l'accord en question et d’y inclure les éléments permettant de garantir non seulement un nombre de postes de travail, mais un niveau de qualité et de masse salariale.
L’accès aux logements, la création d’un coefficient correcteur compensant la différence en matière de pouvoir d’achat entre Bruxelles et Luxembourg, la surtarification médicale et les conditions d’emploi du personnel intermédiaire font également l'objet des revendications. Selon le syndicat, les loyers sont trop chers et la surtarification est exagérée. A noter que le ministre luxembourgeois de la Santé, Mars Di Bartolomeo, a déjà réagi à cette question. En parallèle, "Solidarité européenne" veut obtenir la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire luxembourgeoise sur les conditions du recours à l’intérim dans les institutions et en particulier à la Commission.