Nicolas Schmit, le ministre luxembourgeois délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration a reçu le 19 février 2009 Mikolaj Dowgielewicz, le secrétaire d’État aux Affaires européennes de la Pologne, pour un échange de vues sur divers dossiers d’actualité européenne.

L’importance d’une Europe unie

"La Pologne est en train de préparer la présidence de l’Union européenne qu’elle va assumer en 2011", a expliqué Nicolas Schmit qui a abordé avec Mikolaj Dowgielewicz un certain nombre de grands sujets européens, dont des questions institutionnelles, comme la mise en œuvre du Traité de Lisbonne, que les deux ministres espèrent la plus proche possible. Ils ont également abordé le Conseil informel que la Présidence tchèque a décidé de convoquer pour le 1er mars 2009, afin que les chefs d’Etat et de gouvernement discutent directement de la situation économique et du plan de relance européen.

"Nous avons constaté une identité de vues sur l’importance que l’Europe soit unie, que les politiques européennes soient davantage coordonnées, surtout en ce qui touche à la lutte contre la crise", a souligné Nicolas Schmit. Le ministre luxembourgeois a souhaité que l’Europe sorte renforcée et non pas affaiblie de la crise, et qu’elle soit aussi renforcée sur le plan institutionnel, notamment par le renforcement de la méthode communautaire. "Nous voulons que dans le processus actuel international de réforme économique, - au niveau du G8 et du G20 -, l’Europe soit unie et écoutée en tant qu’Europe et non en tant que pays X ou Y." a-t-il déclaré.

La sécurité énergétique

En ce qui concerne la crise énergétique, Schmit est d’avis que l’Europe doit agir, notamment en investissant dans les infrastructures énergétiques et dans l’interconnexion des réseaux des Etats membres. Nicolas Schmit a souligné dans ce cadre que le plan de 5 milliards d’euros qui a été proposé par la Commission pour faire des investissements de ce type, doit rapidement être adopté.

Le partenariat oriental

Le Luxembourg soutient l’initiative du partenariat oriental, idée lancée par la Pologne et la Suède, et reprise par la Commission européenne, qui vise à approfondir les relations de l'Union européenne avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et la Biélorussie. "La stabilité de nos partenaires à l’Est est importante pour tous les Européens", a expliqué Nicolas Schmit, "et, parallèlement à une forte coopération avec les pays du Sud à travers l’Union pour la Méditerranée, nous ne devons en aucun cas négliger nos voisins à l’Est, que ce soit l’Ukraine, la Biélorussie, l’Azerbaïdjan, l’Arménie ou un certain nombre d’autres pays."

Le ministre délégué aux Affaires étrangères a constaté que "le Luxembourg et la Pologne partagent absolument les mêmes idées au niveau européen". En guise de conclusion, il a déclaré que la Pologne se veut un "acteur sur la scène européenne pour plus d’unité et plus de solidarité, et nous partageons ces valeurs. La présidence polonaise sera importante pour donner un nombre d’impulsions à l’Europe, d’autant plus qu’elle va traiter un dossier extrêmement sensible, puisqu’il s’agit des perspectives financières pour l’après-2011."

Mikolaj Dowgielewicz : "L’Europe a besoin de plus de solidarité"

Mikolaj Dowgielewicz s’est réjoui du fait qu’il a trouvé un accord avec Nicolas Schmit sur tous les sujets abordés. "Dans ces temps de crise, qui est aussi une crise de confiance, on a besoin de plus d’unité et de plus de confiance européenne au niveau économique et de la coopération politique", a-t-il déclaré. Cela pourra se faire, selon le secrétaire d’État aux Affaires européennes de la Pologne, avec des nouveaux traités mais aussi avec une coordination économique européenne. Il a ajouté que "dans la réalisation de projets énergétiques, l’Europe a besoin de plus de solidarité. Le Luxembourg et la Pologne ont cherché des solutions communes pour l’Europe." Mikolaj Dowgielewicz a précisé que les deux pays envisagent de travailler ensemble dans les mois qui viennent et aussi pendant la présidence polonaise pour renforcer la position de l’Union européenne sur la scène internationale.

En ce qui concerne le marché énergétique, Mikolaj Dowgielewicz a précisé qu’on a besoin de trois choses : premièrement, il faut un vrai marché européen d’énergie. Deuxièmement, il faut des mécanismes et des capacités pour réagir ensemble en temps de crise. En dernier lieu, on a besoin d’une politique énergétique extérieure. Les projets énergétiques, pour leur part, doivent remplir deux conditions : ils doivent diversifier les fournisseurs de l’Union européenne et en même temps déboucher sur plus de voies de transit pour l’énergie, cela pour assurer une plus grande sécurité énergétique.