Le DP vient de présenter le 19 mars 2009 sa liste de candidats aux élections européennes ainsi que son programme électoral européen.
Si l’on savait depuis quelques semaines que le député Charles Goerens, ancien ministre et ancien député européen, allait être le candidat tête de liste, les libéraux ont mis du temps à désigner les cinq autres candidats.
Ceux-ci sont :
Charles Goerens a parallèlement présenté le programme du DP pour les élections européennes, qui reprend les grands traits de ses réflexions personnelles exposées dans le papier "Perspectives européennes".
Le leader libéral a expliqué que l’Union européenne a besoin d’une nouvelle dynamique et ses responsables politiques auraient dû entrer en contact avec le nouveau président américain Barack Obama dès son élection pour lui présenter leurs idées sur les relations futures entre les Etats-Unis et l’Europe. Il regrette que cela ne se soit pas passé de cette façon et que l’Union européenne n’ait pas agi comme c’est prévu par les traités, mais qu’elle a donné une image désorganisée d’elle-même.
"Cela est également le cas dans la lutte contre la crise, dans laquelle tous les Etats membres ont fait leur propre plan de relance économique, auxquels la Commission européenne a ajouté 5 milliards d’euros", a déclaré Charles Goerens, "ce n’est pas un plan européen de lutte contre la crise, mais c’est une compilation de 27 efforts nationaux". De même pour les actions mal coordonnées de différents responsables politiques européens dans le cadre du conflit au Gaza et de la crise énergétique où, selon le DP, l’Europe aurait dû parler d’une seule voix.
Le DP pense que l’Union européenne peut protéger ses Etats membres contre les effets de la mondialisation par la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale. "Elle ne peut relever les défis de la crise économique que si les 27 Etats membres se montrent solidaires", a expliqué Charles Goerens, en ajoutant que l’Union européenne doit être soucieuse de rendre l’interaction plus cohérente entre, d’un côté, la Banque européenne d’Investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et, de l’autre côté, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et l’Organisation internationale du Travail (OIT).
"Le domaine social demeure largement aux mains des Etats membres, ce qui nous permet de veiller au maintien du niveau de protection sociale de notre pays", a précisé Charles Goerens, "mais s’il y a une harmonisation européenne dans ce domaine, il ne peut pas s’agir d’un nivellement vers le bas". Selon le DP, la négociation du paquet financier 2014-2020 sera une première opportunité pour financer au moins l’introduction de standards sociaux minima.
Dans le domaine de l’environnement, un des grands succès de l’Union européenne selon le DP, le parti libéral veut s’engager en faveur de l’application concrète de la directive relative à la promotion des énergies renouvelables. Dans la lutte contre le changement climatique, il veut également prendre des mesures en matière de construction de logement, d’utilisation des terres, et des transports, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le DP met un grand accent sur les libertés individuelles. Dans ce cadre, le parti libéral pense qu’il faut prendre au sérieux la criminalité et les menaces terroristes, mais qu’il faut "faire preuve de vigilance pour ne pas tomber dans le piège du tout sécuritaire et de mettre en péril la protection des droits fondamentaux, des libertés individuelles et des principes inhérents à toute société ouverte".
Dans ce même ordre d’idées, le DP est d’avis que la politique d’immigration de l’Union européenne ne tient pas assez compte des atouts que celle-ci peut apporter à la dynamique des sociétés européennes. Le parti libéral propose d’aborder les causes du phénomène de l’immigration, et non pas seulement d’appliquer une politique de répression.
Pour le DP, "le contrôle systématique du respect des droits fondamentaux par les Etats membres ne peut être qu’un principe d’action élémentaire. Charles Goerens a mis en exergue la Charte des droits fondamentaux, à laquelle tous les Etats membres ont souscrit et qui fera partie du droit positif de l’Union européenne après la ratification du traité de Lisbonne. Pour Charles Goerens, il ne doit y avoir en Europe qu’un seul ordre public basé sur les libertés fondamentales, l’Etat de droit et la démocratie. "Nous ne pouvons pas accepter qu’en Europe, des ordres publics différents du nôtre, qui est tributaire des Lumières, puissent exister parallèlement, comme le prônent certains courants islamistes. Sur ce point, nous devons être intransigeants."
Charles Goerens s’en est également pris à la perméabilité des sociétés européennes vis-à-vis des conflits du globe, une perméabilité qui s’est traduite par une augmentation de l’antisémitisme lors du conflit dans la bande de Gaza, comme elle s’était traduite par des flambées d’islamophobie après les attentats du 11 septembre 2001. D’où pour Goerens la nécessité que l’Europe renforce dans des sociétés qui ne fonctionnent pas sur les mêmes bases que les sociétés européennes les courants de pensée et politiques qui se réfèrent à des valeurs partagées d’ordre universel.
Le DP soutient l’idée de renforcer l’Europe comme "communauté de destin soudée à l’intérieur et capable d’agir de façon solidaire à l’extérieur plutôt que de se lancer dans des opérations d’élargissement hasardeuses", ce qui ne constitue pas une fin de non recevoir à d’éventuels candidats à l’adhésion mais il s’agit d’éviter une "crise de croissance à l’Union européenne". Charles Goerens l’a expliqué comme suit : "Chacun est bienvenu en Europe s’il aide à la renforcer". Dans ce contexte, il a déclaré qu’il faut désister à la tentation d’un repli protectionniste, une approche qui serait "suicidaire pour l’Europe eu égard à son degré d’ouverture".
Pour l’homme politique libéral, l’Union européenne ne doit pas devenir une forteresse, mais doit rester ouverte aux courant migratoires qui lui sont bénéfiques, elle doit s’approfondir avant de continuer à s’élargir, et elle doit se munir contre le protectionnisme, car l’ouverture est le poumon de son économie.
Pour conclure, Charles Goerens s’est insurgé contre le désordre institutionnel au sein de l’Union européenne où les grands pays inventent tous le temps de nouvelles configurations, - réunion informelles limitatives, G4 pour préparer le G20, etc. – qui ne sont pas prévues dans les traités et qui contournent les autres partenaires. "Cela ne peut pas continuer. Si ces pratiques s’incrustent dans l’Union européenne, le Luxembourg aura un problème majeur", s’est indigné Charles Goerens.