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Emploi et politique sociale
Les syndicats revendiquent que la priorité soit accordée aux salariés dans la lutte contre la crise économique
La Confédération européenne des syndicats a lancé un appel à une mobilisation dans quatre grandes villes européennes sous le slogan : "Combattre la crise – priorité aux citoyens"
18-03-2009


Christophe Knebeler, Viviane Goergen et Nico ClementDans le contexte de la lutte contre la crise économique et financière, les syndicats se coordonnent au niveau mondial pour revendiquer une réponse à la crise dans l’intérêt des salariés. Dans ce même ordre d’idées, le Secrétariat européen commun (SECEC )de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) et du LCGB a présenté le 18 mars 2009 les prises de position et les actions de la Confédération européenne des syndicats (CES), de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et des syndicats luxembourgeois CGT-L et LCGB. La Confédération européenne des syndicats (CES) a par ailleurs lancé un appel à une mobilisation à Madrid, à Bruxelles, à Berlin et à Prague les 14, 15 et 16 mai 2009, sous le slogan " Combattre la crise – priorité aux citoyens".

Une situation sans précédent

Nico Clement, secrétaire général de la CGT-L, a expliqué que face à la crise économique dont l’envergure est sans précédent, les syndicats veulent faire entendre leurs voix, notamment en vue du G20 qui aura lieu le 2 avril 2009 à Londres. Il a expliqué que le PIB des pays du G7 a chuté de 6 % en 2008, et que la situation est pareille ou même pire dans le reste du monde, surtout parce que le pouvoir d’achat des gens est en baisse continue. "On risque de supprimer 200 millions d’emplois, et environ 1,4 milliards de personnes vont gagner moins de 2 dollars par jour", a-t-il souligné en ajoutant que si les pays riches vont déjà mal, les pays pauvres se battent pour survivre.

Face à ce développement, les syndicats pensent que l’investissement de 0,8 % du PIB de l’Union européenne pour relancer l’économie ne suffit pas. Selon eux, il faut un plan international de relance durable qui permet d’investir dans les infrastructures et dans une économie verte. Parallèlement, il faut de nouvelles règles pour les marchés financiers et une meilleure coordination des politiques économiques mondiales. Nico Clement pense que les plans pour baisser les salaires dans la fonction publique ne mènent à rien, et qu’au contraire, cela engendrerait une nouvelle baisse du pouvoir d’achat, ce qui approfondirait la crise.

"La stratégie que le Fonds monétaire international essaye d’imposer en Europe de l’Est est scandaleuse parce que cela implique des coupes dans les dépenses publiques et sociales", a ajouté Nico Clement. Il a souligné qu’il ne faut pas lésiner sur les investissements et qu’il faut un meilleur soutien aux demandeurs d’emploi. "La stabilité des systèmes sociaux européens est d’ailleurs un des points forts de l’Union européenne", a affirmé le syndicaliste, "et les Etats-Unis, qui n’ont pas un tel système, on beaucoup de peine pour s’en sortir".

Les revendications des syndicats européens se résument en quelques points : pas de baisses des salaires, mais une Nico Clementrégulation des hedge funds, des marchés financiers, des fonds propres des banques et des salaires des managers, un stop des O.P.A. créant de gigantesques conglomérats, un contrôle du capital-investissement, et une protection des ménages face aux crédits injustes. Tout cela pour remettre les choses à leur place et permettre de revenir à une situation dans laquelle la finance soutient l’économie réelle. Parallèlement, ils veulent accorder moins d’importance à la puissance économique des pays, donner donc plus de poids aux pays pauvres et diminuer les déséquilibres entre pays riches et pays pauvres. "Les gens qui ne sont pas responsables de la crise ne doivent pas assumer ses coûts", a souligné Nico Clement en revendiquant que les syndicats soient traités en partenaires égaux par le G7, G8 ou G20.

Manifestations à Madrid, à Bruxelles, à Berlin et à Prague

Viviane Goergen, vice-présidente du LCGB, s’est ensuite attachée à présenter les prochaines actions que les syndicats ont l’intention de mener dans les prochaines semaines. Ils seront présents à l’occasion du prochain sommet du G20 qui aura lieu à Londres le 2 avril 2009, et une grande manifestation sera organisée le 28 mars 2009 à cette occasion par les syndicats britanniques et des ONG.

Le sommet pour l’emploi que la Présidence tchèque de l’Union européenne organisera le 7 mai 2009 à Prague fait aussi l’objet de toute leur attention, et leurs revendications ont d’ores et déjà été exprimées et tournent notamment autour d’un rejet d’une trop grande flexibilisation dans le domaine de l’emploi.

Viviane GoergenLa Confédération européenne des syndicats a par ailleurs lancé un appel à une mobilisation dans quatre grandes villes européennes,  le 14 mai à Madrid, le 15 mai à Bruxelles et le 16 mai 2009 à Berlin et à Prague. Le slogan "Combattre la crise – priorité aux citoyens", qui accompagne cet appel de la CES à des manifestations décentralisées revendique, selon les organisateurs, "un nouveau deal social".

Des actions menées à l’échelle nationale auront lieu dans de nombreux pays européens, comme le 19 mars 2009 en France, mais aussi en Allemagne ou encore en Espagne. Viviane Goergen a donc exprimé le soutien et la solidarité à ces manifestations, car pour elle, l’objectif est bien la solidarité entre les salariés d’Europe.