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Fiscalité
Dans un entretien au "Welt am Sonntag", Luc Frieden se fait le défenseur de la concurrence fiscale au sein de l’Union européenne
25-05-2009


Welt am SonntagDans un entretien accordée à la journaliste allemande Ina Kirsch et publié dans le Welt am Sonntag du 24 mai 2009, Luc Frieden, ministre du Budget et de la Justice, explique la position du Luxembourg en matière de secret bancaire et notamment son refus d’un échange automatique d’informations. Il y prône aussi une concurrence fiscale saine et loyale au sein de l’UE et refuse de ce fait l’idée d’un système fiscal unique dans le cadre du marché intérieur.

Luc Frieden n’est pas "pour une politique fiscale commune"

Lorsque la journaliste se demande si un système fiscal unique ne devrait pas être la conséquence du marché commun et de la monnaie commune, Luc Frieden se montre ferme et répond non. S’il rappelle qu’il est tout à fait favorable au marché intérieur européen et à la liberté de circulation, ainsi qu’aux règles communes qui régissent ce marché, le ministre du Budget "n’est en revanche pas pour une politique fiscale commune". C’est au nom d’une "concurrence fiscale loyale" dans l’UE, que Luc Frieden voit comme garante de la compétitivité de l’UE dans le monde, que le ministre défend sa position. Il importe en effet à ses yeux que "chaque Etat membre décide lui-même de la façon dont il remplit les caisses de son budget".

"L’Etat doit tout de même faire un peu confiance à ses citoyens "

Et quand Ina Kirsch lui rétorque que d’aucuns pourraient voir là "les mots du ministre des Finances d’un paradis fiscal, et non ceux d’un défenseur de la concurrence au sein du marché intérieur", Luc Frieden estime lui que "l’Etat doit tout de même faire un peu confiance à ses citoyens". "Un marché intérieur libre signifie aussi que chaque Européen peut ouvrir un compte où il veut. Ce qui n’implique pas pour autant frauder le fisc", poursuit ainsi le ministre. Et il en appelle alors à l’importance de la protection de la vie privée dans l’UE, de laquelle relève aussi, à ses yeux, la protection de la vie privée en matière d’argent.

Ina Kirsch revient alors plus concrètement sur la position du Grand-Duché, qui est prêt à donner des informations sur l’argent de contribuables allemands seulement en cas de soupçons concrets, et qu’elle qualifie, du point des vues des autorités financières allemandes, de "farce". Luc Frieden, loin de partager cet avis, insiste et rappelle que, selon lui, "la combinaison d’impôts à la source et d’échanges d’informations dans des cas concrets de soupçons de fraude fiscale est l’unique bonne voie à suivre".

Quant aux contrôles douaniers opérés par les services de répression des fraudes sur les Allemands en provenance du Luxembourg "malgré la liberté de circulation inscrite dans les Accords de Schengen", Luc Frieden estime que le Luxembourg n’est ni "persécuté, ni régenté" comme le lui suggérait la journaliste dans sa question. D’autant plus que ces contrôles sont tout à fait ponctuels comme il tient à le souligner.