Les eurodéputés ont retrouvé le lundi 31 août 2009 les bancs du Parlement européen, où se tenaient les premières réunions des commissions parlementaires de la rentrée. L’occasion pour la Présidence suédoise de présenter ses priorités au sein de ces commissions, mais aussi, pour les eurodéputés, d’avoir un échange de vues avec les représentants de la Présidence.
Charles Goerens (ALDE), qui est membre de la sous-commission des Droits de l’homme (DROI), a donc saisi l’occasion d’une réunion de cette sous-commission pour proposer à la Présidence suédoise de faire établir un rapport d'évaluation "sur les raisons de l'impuissance de la Communauté internationale face aux violations des Droits de l'homme et au non respect du Droit international" dans le conflit au Darfour.
Dans son intervention, Charles Goerens, qui a tenu dans un premier temps à saluer le "projet ambitieux" et la "volonté politique" de la Présidence suédoise, s’est appuyé sur l’exemple du rapport sur le conflit du Rwanda qui, s’il est arrivé certes trop tard, a cependant mis en exergue un certain nombre de responsabilités dans ce génocide qui aurait pu être évité.
Revenant au conflit du Darfour, Charles Goerens a déclaré que "si d'aucuns évoquent ces derniers jours la fin du conflit et notamment la fin des bombardements, c'est sans doute dû au fait qu'il n'y a plus rien à détruire". Et il estime nécessaire de dresser "un inventaire des responsabilités".
Le rapport d'évaluation revendiqué par Charles Goerens en la matière aurait donc pour but "de mettre en évidence les lacunes de la gouvernance internationale ainsi que les impératifs de la `Realpolitik´ qui sont à l'origine du rôle décevant du Conseil de sécurité des Nations Unies dans le cadre du conflit au Darfour".
Aussi, "l'action de l'Union européenne et notamment les aspects relevant de sa coopération avec l'Union africaine" devrait-elle, selon la proposition de Charles Goerens, faire l'objet de ladite évaluation. Pour l’eurodéputé il s’agit de savoir "ce qui aurait pu être fait de plus pour prévenir la population des souffrances subies", sans pour autant remettre en question la cohérence de l’action de l’UE.