Mesurer le progrès dans un monde en mutation était le thème d’une communication de la Commission présentée le 8 septembre 2009.
Les actions proposées dans cette communication ont pour but d’améliorer la mesure du progrès des nations en complétant la mesure actuelle la plus connue de l’activité économique, le produit intérieur brut (PIB).
Dans le cadre des efforts consentis pour évoluer vers une économie à faible intensité de carbone et utilisant efficacement ses ressources, la Commission présentera une version pilote d’un indice environnemental global en 2010. Le système statistique européen mettra en œuvre la comptabilité environnementale en tant que norme pour les statistiques macroéconomiques.
La Commission a présenté le 8 septembre au cours d’un atelier différents moyens destinés à compléter le produit intérieur brut (PIB), afin d’orienter les politiques de l’UE dans la voie d'une croissance «verte» et d’une société à faible intensité de carbone qui utilise efficacement ses ressources, qui est ouverte à tous et solidaire.
Le PIB est utilisé dans le cadre de prévisions économiques et permet d’effectuer des comparaisons dans le temps entre des pays et des développements. Il s’agit d’un instrument de conception claire et précise, qui a résisté à l’épreuve du temps.
Le PIB n’a pas été conçu pour être un instrument de mesure du bien-être. Il ne s’intéresse nullement à des questions essentielles qui concernent la qualité de la vie. Bref, il ne mesure pas un environnement sain, la cohésion sociale, voire le degré de bonheur des gens. De ce fait, il ne constitue pas en soi un guide suffisant pour pouvoir établir une politique moderne couvrant des objectifs sociaux et environnementaux. Or, il arrive encore souvent que le PIB soit considéré comme le seul critère de progrès.
La Commission admet que "la réflexion consacrée à la manière de compléter le PIB n'a rien de neuf." Elle rappelle que "différentes voies ont été explorées par des institutions tant nationales qu’internationales".
Elle cite le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui a conçu un indice de développement humain (IDH) pour procéder à l’étalonnage des pays sur la base de mesures combinées du PIB, de la santé et de l’éducation.
Elle cite aussi la Banque mondiale (BM), qui a été, "avec son calcul des économies réelles, le pionnier de l’intégration des aspects sociaux et environnementaux lors de l’évaluation de la richesse des nations."
Elle cite l’OCDE qui met en œuvre le projet global "Comment mesurer le progrès des sociétés", et qui a la particularité d’encourager l’utilisation de nouveaux indicateurs de manière participative.
L’Union européenne et les États membres ont développé et utilisent eux aussi une vaste gamme d’indicateurs sociaux et environnementaux, souvent regroupés en séries d’indicateurs de développement durable.
Au Luxembourg aussi, la dimension du développement durable est devenue un élément-clé du programme du nouveau gouvernement, avec la création d’un ministère portant ce nom.
Au-delà, il est aussi demandé à l’Observatoire de la Compétitivité de développer "ensemble avec le Conseil supérieur pour un Développement durable (CSDD) et le Conseil économique et social (CES), un indicateur composite du bien-être au-delà de l’indicateur traditionnel PIB/tête en vue de la mesure du progrès de la société et du bien-être dans une optique de long terme. Cet indicateur, qui tient compte des développements internationaux en la matière, est mis en place en se basant sur les statistiques et les bases de données officielles fournies par le STATEC."
Cette démarche s’inscrit explicitement dans le contexte européen, puisque il est fait mention dans le programme du gouvernement de la Commission qui "suit de près l'évolution des choses et, dans de nombreux cas, apporte sa contribution en vue de garantir la comparabilité internationale de ces indicateurs."
La communication de la Commission décrit dans les grandes lignes cinq actions représentant les prochaines étapes pratiques au-delà du PIB: