Depuis son lancement en 1987, le programme Erasmus a aidé deux millions d’étudiants à effectuer une partie de leurs études ou un stage dans un pays européen autre que le leur. 31 étudiants - un par pays participant au programme - viennent d’être désignés pour représenter symboliquement le deux millionième étudiant. Ils ont été reçus lors d’une conférence organisée les 5 et 6 octobre à Lund, en Suède, pendant laquelle les parties prenantes se sont penchées sur l’avenir du programme Erasmus et plus généralement sur les moyens de permettre à tous les jeunes d’aller apprendre à l’étranger.
L’histoire de chacun des trente et un étudiants sélectionnés est relatée dans une publication parue à l’occasion de la conférence.
Pour le Luxembourg, c’est Laurence Kremer, 22 ans, qui a été sélectionnée. Cette étudiante en sciences de l’éducation de l’Université de Luxembourg a passé un an à la Pädagogsiche Hochschule de Heidelberg. Elle avait entendu parler de cette institution par le biais de contributions scientifiques dans le domaine des sciences sociales et des sciences de l’éducation, et c’est ce qui l’a poussée à saisir l’opportunité qui lui était offerte dans le cadre de ses études à Luxembourg de partir à Heidelberg.
Laurence raconte que le grand choix offert à Heidelberg lui a permis de suivre des cours qui correspondaient à ses centres d’intérêts et qui ne manqueront pas de l’aider pour sa carrière d’enseignante. "Les cours étaient très pratiques : ils nous apprenaient à traiter des problèmes complexes que l’on peut rencontrer dans une salle de classe. Pendant mon second semestre, j’ai fait un stage dans une école primaire. J’étais enchantée d’enseigner dans une classe d’enfants de différentes nationalités. C’est une expérience précieuse pour un enseignant dans un pays aussi multiculturel que le Luxembourg", raconte-t-elle.
Pendant son séjour, Laurence s’est fait des amis provenant de Grande-Bretagne, de Suisse, d’Ukraine et de Colombie et elle avoue avoir beaucoup appris sur leurs pays d’origine en passant avec eux des soirées mémorables à Heidelberg. Ce partage du quotidien était agrémenté de nombreuses découvertes puisque c’est avec ses amis que Laurence a découvert le château et l’ancienne prison de l’université de Heidelberg, les villes de Francfort et de Mannheim ou encore le Parlement européen à Strasbourg.
"La liberté et l’indépendance de pouvoir aller dans un pays étranger m’ont aussi amenée à faire face à des défis comme trouver un appartement qui corresponde à mes moyens, gérer mon budget, faire la cuisine et le ménage, et trouver un équilibre entre les études et les moments de détente", poursuit Laurence qui conclut : "Etudier dans un pays étranger grâce au programme Erasmus fut une expérience enrichissante. Cela a aiguisé mon appétit pour de nouveaux voyages à l’étranger".
Lancé en 1987, le programme Erasmus permet aujourd’hui à plus de 180 000 étudiants par an de partir à l’étranger. À la mi 2009, le nombre total d’étudiants ayant bénéficié d’Erasmus pour étudier à l’étranger a atteint deux millions. Ce que l’on sait moins, c’est que depuis 1997 plus de 200 000 enseignants du supérieur sont également allés enseigner à l’étranger grâce au programme. En plus de participer à ces échanges, des établissements des quatre coins de l’Europe coopèrent dans le cadre de projets et de réseaux financés par Erasmus.
La célébration du deux millionième étudiant Erasmus coïncide avec la conférence "Erasmus - The way forward and the Green Paper on mobility of young people" ("Erasmus – L’avenir et le livre vert sur la promotion de la mobilité des jeunes à des fins d’apprentissage"), organisée dans le cadre de la présidence suédoise de l’Union européenne. Le débat met l’accent sur l’amélioration du programme Erasmus et sur les moyens à mettre en œuvre pour que les séjours à l’étranger à des fins d’apprentissage constituent, non plus l’exception, mais la règle pour tous les jeunes européens. Cette problématique sous tend le livre vert sur la promotion de la mobilité des jeunes à des fins d’apprentissage que la Commission européenne a publié en juillet 2009. Une consultation publique (comportant un questionnaire en ligne) est ouverte sur ce thème jusqu’au 15 décembre 2009.