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Economie, finances et monnaie
Jean-Claude Juncker est candidat pour un nouveau mandat à la tête de l’Eurogroupe
01-12-2009


Jean-Claude Juncker, Wouter Bos et George Papaconstantinou Jean-Claude Juncker a annoncé le 1er décembre 2009 avoir toutes les chances de rester jusqu'à l'été 2012 à la présidence de l'Eurogroupe, qu’il dirige déjà depuis janvier 2005. Le Premier ministre luxembourgeois avait été reconduit en décembre 2008 pour un mandat de deux ans s'achevant fin 2010, mais l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne a formalisé l'existence de l'Eurogroupe, et a fixé à deux ans et demi le mandat de son président.

A l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles, Jean-Claude Juncker a donc indiqué qu'il serait candidat à sa propre succession pour un nouveau mandat démarrant début 2010 et s'achevant deux ans et demi plus tard, soit fin juin 2012. "J'ai déclaré à mes collègues que j'étais candidat à ma propre succession, et il n'y a pas à ce jour d'autres candidatures", a-t-il ajouté. "Il y a eu un large accord sur la proposition que je faisais (...) il n'y a pas eu de protestations véhémentes mais au contraire des commentaires encourageants", a ajouté Jean-Claude Juncker, tout en précisant que la décision formelle serait prise en janvier prochain.

Certains médias avaient cité la ministre française Christine Lagarde comme possible candidate, mais cette dernière a dit qu'elle soutiendrait Jean-Claude Juncker. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a aussi marqué son soutien à la candidature du Premier ministre luxembourgeois, qui a l’intention de présenter un programme pour son nouveau mandat à la tête de l’Eurogroupe.

"Notre souhait est de réfléchir aux conséquences du traité de Lisbonne lors de notre réunion de janvier (...) pour voir comment mieux coordonner nos politiques économiques et quelles méthodes nous adopterons", a expliqué Jean-Claude Juncker. Dans ce contexte, le Premier ministre a déclaré le 2 décembre 2009 sur les ondes de RTL Radio Lëtzebuerg que "l’Eurogroupe apparaît pour la première fois dans un traité européen. Le seul texte de base dont il disposait jusqu’à présent, était une décision du Conseil européen de décembre 1997 à Luxembourg".

Jean-Claude Juncker a expliqué que le protocole 14 du traité de Lisbonne aborde l’Eurogroupe et stipule que celui-ci, sous l’influence de son président, doit avoir plus d’influence sur la coordination des politiques économiques des pays. Et d’ajouter que "cette coordination est actuellement très importante dans la mesure où nous discutons à quel moment et sous quelles conditions nous allons sortir des mesures de relance conjoncturelle prévues dans nos budgets. Le président de l’Eurogroupe aura donc une nouvelle responsabilité. En général, son rôle est donc renforcé dans le domaine de la coordination des politiques économiques, et plus particulièrement lorsqu’on discute dans l’Union européenne, dans l’Eurogroupe et au niveau international de stratégies de sortie de crise."

Surévaluation de l’euro

Après une réunion avec Marek Belka, directeur du département Europe du Fonds Monétaire International (FMI), Jean-Claude Juncker a déclaré : "Nous sommes d'accord avec lui lorsqu'il dit que l'euro est surévalué et qu'un certains nombre d'ajustements sont souhaitables". Le président de l’Eurogroupe craint notamment que la surévaluation de l'euro face aux autres grandes monnaies comme le yuan et le dollar risque de freiner la reprise économique en Europe. La monnaie unique européenne évolue aujourd'hui au-dessus du seuil de 1,51 dollar, un élément de nature à peser sur les exportations des pays qui l'utilisent, et d'hypothéquer les chances de reprise économique après la grave récession qu'ils viennent de traverser. Le faible niveau du yuan chinois, dicté par les autorités de Pékin, inquiète aussi de plus en plus les Européens.

Jean-Claude Juncker a indiqué avoir fermement fait passer le message avec le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, lors d'une rencontre avec les responsable monétaires chinois, en marge d'un sommet UE-Chine à Nanjing le 30 novembre 2009. "Nous avons expliqué à nos amis chinois (...) que nous souhaiterions une appréciation ordonnée et graduelle du yuan par rapport à l'euro", a-t-il dit. "Nous estimons anormal qu'une économie [comme la Chine] qui se trouve en forte progression dévalue le cours de sa monnaie par rapport à une zone monétaire dont les performances de croissance sont largement moins positives", a-t-il ajouté, reconnaissant toute fois que "nos amis chinois ne le voient pas de la même façon".

L’entrée en vigueur du traité de Lisbonne

Les ministres ont également débattu de la mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance, notamment en ce qui concerne les décisions relatives aux déficits excessifs qui sont, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, soumises au seul vote des pays membres de la zone euro.

L’Eurogroupe a par ailleurs fait le suivi de ses discussions concernant la Grèce et plus particulièrement les mesures entreprises par le gouvernement grec en matière de politique budgétaire et de la crédibilité des statistiques budgétaires grecques.

Finalement, les ministres des Finances de la zone euro se sont penchés sur les implications de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne sur l’Eurogroupe et l’Union économique et monétaire.