Le 18 janvier 2010, les ministres de la Coopération et de l’Aide au Développement de l’UE se sont réunis à l’occasion d’un Conseil extraordinaire "Affaires extérieures" consacré à la situation à Haïti à la suite du tremblement de terre du 12 janvier dernier. Marie-Josée Jacobs, la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, représentait le Luxembourg dans cette réunion qui était présidée par Catherine Ashton et qui avait pour objectif une concertation sur les premières évaluations des besoins ainsi que sur la coordination des actions en cours et à venir pour venir en aide à la population d’Haïti.
Les ministres ont commencé par faire le point sur l’aide d’urgence qui a déjà pu être délivrée, la première priorité ayant été de mettre en place des équipes de recherche et de secours. Il s’agit maintenant de fournir une aide médicale, sanitaire et alimentaire, sans oublier de répondre aux besoins en abris, en télécommunications et en logistique. Les ministres ont souligné les besoins en sécurité pour assurer un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire. Ils se sont dit prêts à fournir une aide supplémentaire, y compris en termes de ressources civiles et militaires, pour répondre aux demandes formulées par les Nations Unies. Ces dernières concernent le transport et la distribution de l’aide humanitaire ainsi que le soutien à l’action de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah) pour assurer la sécurité nécessaire sur le terrain. Catherine Ashton doit désormais veiller à identifier et coordonner les moyens qui seront mis à disposition par les Etats membres.
Dans les conclusions adoptées par les ministres, l’UE s’engage à consacrer au total 420 millions d'euros à Haïti, en aide humanitaire d'urgence et à plus long terme.
En termes d’aide humanitaire d'urgence, les pays européens vont apporter au niveau national 92 millions d'euros, selon le texte. Le Luxembourg avait pour sa part engagé immédiatement une enveloppe financière de 500 000 euros pour divers projets d’aide multilatérale qui couvrait aussi les frais de la mission de secours luxembourgeoise sur place, notamment le déplacement du groupe canin de la protection civile. Une aide alimentaire de 200 000 euros a également été débloquée par le gouvernement luxembourgeois. La Commission s'est elle engagée à porter son effort à 30 millions d'euros, contre 3 millions d'euros jusqu'ici.
Par ailleurs, quelques 100 millions d'euros seront débloqués en provenance de fonds européens, pour des actions urgentes non humanitaires centrées en particulier sur la reconstruction des infrastructures gouvernementales. La Commission devrait mettre sur pied une équipe d’experts qui vont évaluer les besoins les plus pressants afin de soutenir les autorités haïtiennes.
Les ministres ont appelé à une réponse conjointe de l’UE en vue de la reconstruction du pays sur le moyen et le long terme. Il s’agira de faire usage de toutes les ressources dont disposent, en termes tant d’expertise que de financement, l’UE et les Etats membres. La Commission européenne pourrait chiffrer sa contribution en la matière, qui devrait provenir des instruments de financement de l’UE, à environ 200 millions d'euros.
Dans un entretien accordé au journaliste Ady Richard et publié dans le Wort au lendemain de la réunion des ministres, Marie-Josée Jacobs, encore sous le choc de la catastrophe qui a frappé Haïti, témoigne de la "grande détermination de l’UE" et de sa volonté d’apporter son aide. Selon la ministre "l’Europe va prendre ses responsabilités, et le Luxembourg aussi". Ainsi, si l’aide qui sera apportée ne peut encore être chiffrée, Marie Josée Jacobs explique que cette aide se fera en fonction des besoins et que Catherine Ashton se rendra à Washington pour discuter de l’aide avec les autorités américaines. Comme elle l’a précisé, l’UE ne va pas seulement aider Haïti, mais aussi la République dominicaine. "Haïti peut compter sur l’Europe. Et ce y compris quand les caméras ne seront plus là" a conclu la ministre.