A l'occasion de la conférence internationale sur les élections européennes de 2009 qui s'est tenue à Luxembourg les 11 et 12 décembre 2009, Piero Ignazi, de l’Université de Bologne, a évoqué le fait nouveau d’une droite unie et dominatrice en Italie.
Un fait majeur de la vie politique italienne est la réduction du nombre de partis siégeant au Parlement. S’ils étaient encore 16 partis à siéger en 2006, ils ne sont plus que 5 grands partis et 4 petits partis à siéger au Parlement italien. Le centre-gauche a vu la fusion des anciens partis de gauche et démocrate-chrétien dans le Parti démocratique (PD), la droite celle du parti de Berlusconi avec l’Alleanza nazionale (post-fasciste) dans le Popolo della Libertá (PDL). Les voix des électeurs tendent depuis lors à se concentrer depuis sur ces partis ainsi que sur la Ligue du Nord (droite régionaliste), l’Italie des valeurs de l’ancien juge Antonio Di Pietro et l’Union du Centre (UDC), en donnant une dominance claire et nette à la droite.
Aux élections européennes, cette tendance s’est traduite par 45,5 % des voix qui sont allées à droite, dont 35,5 % au PDL de Berlusconi et Fini. La Ligue du Nord a fait de son côté un saut de 5 à 10 % avec des pics entre 23 et 24 % dans le Nord du pays. En gros, la droite a remporté plus de la moitié des suffrages dans le Nord du pays. Dans les autres régions, ses résultats se situent entre 37 et 43 %. Par rapport aux élections nationales de 2008, la droite stagne cependant, car malgré de faibles gains dans le Nord, elle a perdu plus de 5,3 % dans le Sud. Le PDL doit même enregistrer une perte de 2,1 % par rapport aux élections nationales, à cause de sa stagnation dans le Nord et ses pertes de 5,7 % dans le Sud.
Contrairement à la gauche, cette droite italienne est faiblement présente parmi les personnes à formation universitaire et parmi les personnes âgées entre 46 et 60 ans. Elle est fortement présente parmi les gestionnaires d’entreprises, les professions libérales, les artisans, les chômeurs, les femmes au foyer et les pensionnés. La gauche est par contre fortement présente parmi les cols blancs et les enseignants ainsi que les pensionnés, mais moyennement parmi les ouvriers, son ancienne base, et faiblement parmi les managers, les femmes au foyer et les artisans. Ceux qui pratiquent une religion sont plus fortement représentés à droite.