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Parlement européen
Paul Luif - Autriche : Un small state enraciné dans l’euroscepticisme ?
11-12-2009


A l'occasion de la conférence internationale sur les élections européennes de 2009, qui s'est tenue à Luxembourg les 11 et 12 décembre 2009, Paul Luif, de l’Institut autrichien d’affaires internationales, s'est demandé si l’Autriche était devenue un petit Etat enraciné dans l’euroscepticisme.

Il a commencé son exposé en comparant la croissance du PIB des trois pays de l’élargissement de l’UE de 1994, l’Autriche, la Finlande et la Suède. L’Autriche et la Finlande ont grandement profité de leur adhésion. La Suède par contre a stagné. Pourtant, la participation des Autrichiens aux élections européennes n’a été que de 46 % en 2009, 4 % de plus néanmoins qu’en 2004, alors que la participation aux élections nationales de 2008 était de plus de 78 %. Une participation aux européennes néanmoins égale à la participation moyenne dans les Etats membres, et toujours supérieure à celles des électeurs américains aux élections pour le Congrès, même si elle a baissé de 22 points depuis l’adhésion de l’Autriche à l’UE, comme l’a expliqué Paul Luif.

L’Autriche est selon Paul Luif devenue plutôt eurosceptique. La tendance est à demander un référendum pour tout nouvel élargissement ou changement de traité. Au début des années 2000, les contraintes liées à introduction de l’euro avaient créé des tensions en Autriche. Les sanctions de l’UE contre l’Autriche après l’entrée au gouvernement de l’extrême droite avaient provoqué un fort rejet de l’UE dans les sondages Eurobaromètre. Les Autrichiens sont loin d’être une majorité à penser que l’UE profite à leur pays. Ils rejettent l’idée d’une adhésion de la Turquie à 85 %.    

Pourquoi une telle attitude ? Selon Paul Luif, l’Autriche est un contributeur net à l’UE. Pour les Autrichiens, chaque pays pauvre adhérant à l’UE va augmenter cette contribution. Le taux de délinquance a augmenté, et les Autrichiens le lient à l’élargissement. La xénophobie existe, "comme dans d’autres pays". Autre thèse de Paul Luif: "Les immigrés turcs en Autriche sont – comparés à ceux d’autres pays – moins bien intégrés."

Deux exemples donnés par Paul Luiff : "Ils sont nombreux à considérer la religion comme plus importante que les lois de l’Etat autrichien" ( 57 % selon sondage) et "ont beaucoup de problèmes avec la langue allemande", ce que Paul Luiff  ramène au fait que les immigrés turcs regardent à 76 % la télévision turque. Finalement, l’image que les Autrichiens se font de la Turquie est avant tout influencée par les immigrés turcs.