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Parlement européen
Gail McElroy - Irlande : Un scrutin précurseur du second référendum ?
12-12-2009


A l'occasion de la conférence internationale sur les élections européennes de 2009 qui s'est tenue à Luxembourg les 11 et 12 décembre 2009, Gail McElroy, du Trinity College de Dublin, s'est demandé si les élections européennes de juin 2009 ont été un scrutin précurseur du second référendum sur le traité de Lisbonne d’octobre 2009. 

Probablement pas, a répondu d’emblée la politiste irlandaise à la question posée. Le "oui" au second référendum sur le traité de Lisbonne a déjà percé en janvier 2009 dans les sondages irlandais. Le changement est intervenu entre juin 2008, date du "non" au premier référendum, et décembre 2008. Mais d’où vient ce changement ? Car d’un côté, le "non" de juin 2008 est survenu alors que les grands partis soutenaient tous le "oui" et que le soutien à l’appartenance à l’UE était fortement dans la population. Et le « oui » a percé au second référendum alors que le manque de confiance dans le gouvernement en place était à son comble et que ce même gouvernement poussait au "oui".

Il y a d’abord eu chez les sans-partis et les membres des grands partis de droite Fianna Fail et Fine Gael un important déplacement du "non" vers le "oui". Ensuite, le sentiment que le traité de Lisbonne conduirait à l’érosion de la neutralité de l’Irlande, une idée attisée par les adversaires du traité, s’est réduit de 63 à 36 %. L’idée que le traité de Lisbonne conduirait à la légalisation de l’avortement est passée de 55 à 43 %. D’autres spectres dressés devant les Irlandais selon lesquels la fiscalité des entreprises souffrirait de Lisbonne, le chômage augmenterait ou le traité réduirait l’influence de l’Irlande sur les affaires européennes ont été repoussés dans l’opinion publique. Par contre, l’idée que Lisbonne renforcerait les droits spéciaux et faciliterait les processus de décision en Europe ont fait des progrès notables. La crainte de perdre un commissaire était devenue moins probable aussi. Et finalement, ce qui a influencé le vote positif était un mélange de confiance dans l’UE et de crainte des conséquences d’un second vote négatif.