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Traités et Affaires institutionnelles
Selon une publication du STATEC, 13 % des salariés du secteur public sont de nationalité étrangère
Le secteur public attire de plus en plus de Luxembourgeois
07-01-2010


STATECSelon le "Working Paper" n° 34 publié en décembre 2009 par le Service central de la statistique et des études économiques (STATEC) et basé sur du matériel statistique de mars 2008, de plus en plus de Luxembourgeois travaillent dans le secteur public.

En général, l’emploi dans le secteur public comprend les fonctionnaires et employés d’Etat, les fonctionnaires et employés communaux et les cadres permanents des Chemins de Fer. Les analystes du STATEC ont cependant abordé le secteur public dans une version plus large, englobant les établissements publics et entreprises publiques, tels que la Société Nationale de Contrôle Technique, la Société Nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois, la société de l’aéroport de Luxembourg, Luxdeveloppement ou CEGEDEL.

Le STATEC part ainsi de 48 067 personnes, dont quelque 42 000 Luxembourgeois, travaillant en mars 2008 au sein du secteur public du Grand-Duché. Alors qu’en 1995, 36,6 % de l’ensemble des salariés luxembourgeois travaillaient dans le secteur public, ce taux s’élève désormais à 42,3 %. Sur la période 1995-2008, les effectifs luxembourgeois travaillant dans le secteur public ont donc augmenté de 30 %.

Les Luxembourgeois représentent 87,3 % de l’ensemble des effectifs du secteur public, et 12,7 % des salariés du secteur public sont de nationalité étrangère (majoritairement des ressortissants d’autres Etats de l’Union européenne) - contre 6,9 % en 1995. Les mieux représentés sont les Portugais (3,5 %, dont les deux-tiers sont des femmes) et les Français (3,1 %, dont 52 % sont des hommes).

Tandis que les compétences linguistiques nécessaires ou la nationalité limitent l’accès des non-Luxembourgeois au secteur public, la Chambre des députés vient de voter une loi facilitant l’accès des citoyens de l’Union européenne au secteur public du Grand-Duché. Ceci notamment suite à la condamnation du Luxembourg par la Cour de Justice des Communautés européennes (CJCE) en 1996 pour ne pas avoir ouvert sa fonction publique aux ressortissants communautaires.

De plus en plus d’étrangers au sein du secteur public

Le secteur public compte certes une large majorité de salariés luxembourgeois, mais ce pourcentage a baissé depuis 1995. En effet, en 1995, les Luxembourgeois constituaient 93 % des effectifs du secteur public, tandis que la nationalité étrangère la mieux représentée était la nationalité portugaise avec 2,4 %.

Entre 1995 et 2008, on a surtout noté la percée des Français qui sont passés de moins d’1 % en 1995 à 3,1 % en 2008. La hausse des effectifs étrangers a été la plus manifeste dans l’éducation (avec la création de l’Université du Luxembourg), les Chemins de Fer et la recherche.

D’après le STATEC, les activités de recherche menées dans les centres de recherche publics ne comptent qu’une faible part de Luxembourgeois parmi leurs salariés. A l’inverse, les Chemins de Fer et les transports urbains figurent parmi les moins ouverts à la main-d’œuvre étrangère (avec 95 %, respectivement 98 % de Luxembourgeois au sein de leurs salariés). La Police – en tant que fonction spécifique de l’Etat – compte quant à elle uniquement des ressortissants luxembourgeois.

En termes de statut professionnel, les Luxembourgeois du secteur public sont majoritairement des fonctionnaires (59 %), seuls 24 % sont employés et 17 % ouvriers. 75 % des Portugais occupés dans le secteur public sont, quant à eux, des ouvriers (surtout des ouvriers de l’administration centrale), alors que les deux-tiers des Français du secteur public sont des employés, principalement occupés dans la recherche et l’administration centrale.

Le secteur de la santé et de l’action sociale

La publication du STATEC révèle que le secteur de la santé et de l’action sociale s’ouvre de plus en plus à la main-d’œuvre étrangère. En 1995, plus de la moitié des effectifs du secteur (53,1 %) étaient des Luxembourgeois, alors qu’en 2008, ils y étaient moins bien représentés (46,8 %). Seules les activités de l’action sociale comptent encore une majorité (50,7 %) de salariés de nationalité luxembourgeoise, alors que le secteur de la santé a connu une nette hausse des salariés étrangers avec 58,3 %.

Les 12 289 salariés étrangers occupés dans le secteur de la santé et de l’action sociale en 2008 sont à 42,3 % des résidents du Luxembourg qui ont une probabilité supérieure aux frontaliers de posséder les connaissances linguistiques et pratiques nécessaires à leur emploi. 25,6 % sont des travailleurs frontaliers venant de France, 19 % venant d’Allemagne et 13,1 % venant de Belgique. Selon le STATEC, les besoins de main-d’œuvre du Luxembourg dans le secteur de la santé sont importants, et les différences salariales avec les pays voisins sont motivantes. Les frontaliers français et belges occupés dans les activités hospitalières ont ainsi doublé entre 1995 et 2008.

Activités associatives et culturelles

47,4 % des salariés d’activités associatives et culturelles étaient des Luxembourgeois en mars 2008. C’est notamment dans les organisations politiques (96,3 %) et les syndicats de salariés (74,4 %) que les Luxembourgeois sont les plus présents. Les organisations patronales et la gestion du patrimoine culturel comptent également une forte proportion de Luxembourgeois (66,6 % respectivement 64,3 %), de même que les activités de radio (61,5 %). Cependant, les Luxembourgeois sont relativement peu présents dans les activités de production et de distribution de films par rapport aux Français ou aux Belges.