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Politique étrangère et de défense
Jean Asselborn au Conseil Affaires étrangères : "L’UE solidaire des Etats-Unis pour mettre une pression maximale sur Israël"
22-03-2010


Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères polonais, Radek SikorskiLe ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a participé aux Conseils "Affaires étrangères" (CAE) et "Affaires générales" (CAG) qui se sont tenus à Bruxelles le 22 mars 2010.

L’UE entend presque doubler ses promesses d’aide à la reconstruction de Haïti

Les ministres des Affaires étrangères ont fait le bilan de l’action commune de l’UE à la suite du tremblement de terre survenu en Haïti pour en tirer des leçons pour le futur et ils ont concentré également leurs travaux sur d’éventuels nouveaux mécanismes des États membres en réponse à de nouvelles crises ou catastrophes naturelles et humanitaires.

Dans le prolongement de son intervention initiale, l'UE continuera d'aider le peuple haïtien à faire face à ses besoins humanitaires. L'Union se tient prête à apporter son appui, pendant les dix prochaines années, à un plan à long terme, mis en œuvre sous la direction du gouvernement haïtien et en partenariat avec la communauté internationale, pour contribuer à la reconstruction et au développement durable d'Haïti.

Le Conseil a préparé la position commune de l’UE en vue de la Conférence internationale pour Haïti qui aura lieu le 31 mars 2010 à New York. Selon Catherine Ashton, la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité commune, qui présidait le Conseil, les pays de l’UE devraient y annoncer officiellement qu’ils vont presque doubler leurs promesses d'aide à la reconstruction de Haïti en les portant à un milliard d'euros, contre 600 millions d'euros jusqu'à présent.

La Commissaire chargée de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Kristalina Georgieva, a rendu compte au Conseil de la réponse apportée par l'UE à la suite du tremblement de terre au Chili, ainsi que de sa visite dans le pays.

Vygaudas Usackas sera le représentant spécial de l’UE pour l’Afghanistan

C’est en présence du nouveau représentant spécial désigné de l’UE pour l’Afghanistan, Vygaudas Usackas, ancien chef de la diplomatie lituanienne qui va entrer en fonction à Kaboul le 1er avril 2010, que les ministres ont discuté de l’évolution de la situation en Afghanistan et des efforts déployés par l'UE sur le terrain sur la base du plan d'action 2009. 

Les ministres ont adopté des conclusions indiquant que les efforts de l'UE seront placés sous la direction du représentant spécial qui guidera la mise en œuvre du plan d'action en étroite coopération avec les  représentants des États membres à Kaboul. Pour Jean Asselborn, cité par le Wort, le représentant spécial devra "coordonner" la coopération avec l’ONU et avec l’OTAN.

L’UE souscrit aux résultats de la conférence de Londres du 28 janvier 2010 et a réaffirmé que tous les efforts doivent maintenant porter sur la mise en œuvre des engagements pris, y compris en ce qui concerne le fonds d'affectation spéciale pour financer le programme pour la paix et la réintégration. Le Conseil a souligné l'importance que revêtent les processus de réconciliation et de réintégration équilibrés et dirigés par les Afghans.

Les ministres ont brièvement eu un débat de la situation en Ukraine, et ont abordé également la situation en Moldavie, ainsi que le différend entre la Suisse et la Libye au sujet de l’accès à l’espace Schengen.

Les ministres appellent l’Iran à "arrêter de brouiller la diffusion satellitaire et de censurer internet"

Les ministres des Affaires étrangères ont par ailleurs adopté une déclaration dans laquelle ils appellent les autorités iraniennes à "arrêter de brouiller la diffusion satellitaire et de censurer internet, et à mettre un terme immédiatement à cette interférence électronique".  Les programmes de la Deutsche Welle et de la BBC ont en effet été brouillés et une plainte des opérateurs du satellite Eutelsat a été déposée devant l'Union internationale des télécommunications (UIT). "L'UE est déterminée à suivre cette question et à agir en vue de mettre fin à cette situation inacceptable", préviennent donc les ministres.

L’UE solidaire des Etats-Unis pour mettre une pression maximale sur Israël

Suite au Conseil "Affaires étrangères", les ministres se sont réunis lors d’un déjeuner de travail pour évoquer le processus de paix au Proche et Moyen-Orient en présence de l'envoyé du Quartette international, Tony Blair. A cette occasion, Catherine Ashton a fait rapport sur la visite qu'elle a effectuée au Proche-Orient et sur la réunion du Quartette tenue à Moscou. Elle a souligné qu'il fallait désormais que les parties "admettent que les négociations doivent aller de l'avant".

En marge du Conseil, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a fait part devant la presse de la "solidarité" de l’UE avec les Etats-Unis pour "mettre une pression maximale sur Israël". "Cette nuit, le président Obama a réussi une réforme fondamentale parce qu'il s'est montré déterminé et tenace", a ainsi déclaré, faisant référence au projet de réforme du système de santé américain, Jean Asselborn qui attend du président américain "qu'il montre la même détermination et la même ténacité au Moyen-Orient".

Le ministre regrette en effet que les espoirs d'une reprise du dialogue entre Israël et les Palestiniens se soient "écroulés à nouveau avec la reprise de la construction de logements à Jérusalem Est". Dénonçant l’action du gouvernement israélien qui a, selon lui, "déçu l’UE", Jean Asselborn a expliqué que "quatre mois de négociations indirectes devraient déboucher sur des négociations directes". A ses yeux, "Israël doit saisir maintenant l'occasion" tandis que "les Palestiniens doivent aussi, bien sûr, mettre fin à leurs divisions".

Jean Asselborn tient à l’autonomie du Service européen pour l’action extérieure

Les ministres se sont également penchés sur la question de la mise en place du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), sur sa structure et les modalités de recrutement des effectifs futurs du service.

A ce sujet, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a insisté sur le caractère sui generis que devrait avoir ce service qu’il définit comme "les yeux et les oreilles de l’UE dans le monde". Il tient en effet à ce que la politique extérieure reste "entre les mains de la Haute représentante et du Conseil" et bénéficie d’une "certaine autonomie".

Libre circulation, au sein de l'espace Schengen, des ressortissants de pays tiers titulaires d'un visa de long séjour

Le Conseil a par ailleurs adopté un règlement modifiant la convention d'application de l'Accord de Schengen et le règlement (CE) n° 562/2006 en ce qui concerne la circulation des personnes titulaires d'un visa de long séjour.

Les ressortissants de pays tiers titulaires d'un visa de long séjour sont désormais traités comme des ressortissants de pays tiers titulaires d'un titre de séjour valide, et ils pourront par conséquent se rendre librement, pour une durée n'excédant pas trois mois, sur le territoire des autres États Schengen.

Les nouvelles règles précisent aussi que la période de validité des visas de long séjour ne peut être supérieure à un an. Si un État membre autorise un étranger à séjourner plus d'un an, le visa de long séjour doit être remplacé, avant l'expiration de sa période de validité, par un titre de séjour.

Les nouvelles dispositions obligent enfin les États membres qui envisagent de délivrer un visa de long séjour à un résident d'un pays tiers à consulter le système d'information Schengen (SIS) tout comme ils doivent le faire lorsqu'ils envisagent de délivrer un titre de séjour. L’objectif est que la libre circulation des titulaires d'un visa de long séjour ne constitue pas un risque supplémentaire par rapport à celle des titulaires de permis de séjour et de visas de court séjour Schengen

Le Conseil Affaires générales

Le Conseil "Affaires générales" s’est tenu en fin d’après midi sous la présidence du ministre des Affaires étrangères espagnol Miguel Angel Moratinos. Ce Conseil a été consacré à la préparation de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement, prévue pour les 25 et 26 mars à Bruxelles. L’ordre du jour du Conseil européen devrait se concentrer sur la promotion de la relance économique et d’une croissance durable dans toute l'Europe et le lancement des travaux de la stratégie UE 2020. Les chefs d’Etat et de gouvernement examineront également la question du changement climatique notamment en faisant le bilan du Sommet de Copenhague.