Principaux portails publics  |     | 

Economie, finances et monnaie
Jean-Claude Juncker précise ses vues sur la future présidence de la BCE
01-03-2010


BCEEn marge du Conseil Ecofin du 16 février 2010, le Premier ministre Jean-Claude Juncker avait dénoncé "les calculs politiques de courte vue" qui avaient porté à la vice-présidence de la Banque centrale européenne (BCE) le Portugais Vitor Constancio. Il avait dans ce contexte fait preuve d’une certaine réserve à l’idée de la nomination d’Axel Weber, président de la Bundesbank, au poste de président de la BCE en 2011. "Je ne plaiderai pas à tout prix pour que l'Allemagne obtienne le poste de président de la BCE", avait-il prévenu, déclarant notamment que "les Berlinois se trompent souvent quand il est question de perspectives européennes à long terme".

Dans une interview publiée le 1er mars 2010 par le Handelsblatt, le président de l’Eurogroupe s’est exprimé de façon plus modérée à ce sujet tout en jugeant "prématuré" le débat sur la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE. Jean-Claude Juncker pense que le président de la Bundesbank, Axel Weber, est un excellent banquier central et qu’il serait sans doute un excellent président de la BCE. Mais il est d’avis que le chef de la Banque centrale italienne, Mario Draghi, présente également d’excellentes qualités. Une parade mettant en concurrence ces deux excellents banquiers centraux serait une mauvaise idée selon Jean-Claude Juncker, et pour cette raison, il se garde de se prononcer sur un éventuel troisième candidat.

Concernant sa réticence initiale à l’idée d’un candidat allemand à la présidence de la BCE, Jean-Claude Juncker s’est montré "mécontent" du fait qu’en Allemagne, on pense qu’il s’est prononcé "contre" Axel Weber. Il précise ainsi qu’il s’est "juste prononcé contre le fait qu’on a considéré le choix d’un vice-président portugais de la BCE comme décision préliminaire en faveur d’un président allemand de la BCE". Selon le Premier ministre, le traité de Maastricht stipule par ailleurs que le personnel de haut niveau de la BCE doit être choisi selon des critères professionnels. "Je m’y tiens et je ne crois pas qu’on doive s’étonner de cette revendication à Berlin", a-t-il déclaré.

Abordant l’équilibre entre les pays du Nord et du Sud dans l'attribution des postes européens, le Premier ministre pense d’ailleurs qu’il est possible que deux Européens du Sud, à savoir l’Italien Mario Draghi et le Portugais Vitor Constancio, puissent diriger la BCE. "On ne peut pas refuser un expert en matière de stabilité politique en provenance de l’Europe du Sud par le simple fait qu’il vient de l’Europe du Sud", a-t-il souligné. Pour Jean-Claude Juncker, une telle approche témoignerait d’une compréhension politique européenne "bornée" et "provinciale".

Jean-Claude Juncker pense que ce n’est pas une bonne idée de distribuer les postes à la direction de la BCE selon des "critères géopolitiques". Il a tenu à souligner qu’une telle procédure n’est pas prévue par le traité de Maastricht. En ce qui concerne la nomination de Vitor Constancio à la vice-présidence de la BCE, le Premier ministre suppose d’ailleurs que du calcul géopolitique y a joué un rôle. Et pour cette raison, il a tenu à évoquer de nouveau l’article du traité de Maastricht y relatif.