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Parlement européen - Transports
Les eurodéputés qui ont pu rejoindre Strasbourg malgré les cendres du volcan Eyjafjalla ont eu un vif débat au sujet des perturbations du trafic aérien
20-04-2010


Le Parlement européen réuni en plénière lors de sa session d'avril 2010 © Parlement européen / Pietro Naj-OlearRéunis en plénière dans un hémicycle peu peuplé du fait des difficultés rencontrées par de nombreux parlementaires pour rejoindre Strasbourg, les eurodéputés ont eu le 20 avril 2010 un débat sur la cause de leur ordre du jour allégé et de leur session écourtée, à savoir les perturbations du trafic aérien. 

Au lendemain de la réunion par téléconférence des ministres des Transports de l’UE, les eurodéputés ont ainsi salué leur décision d’ouvrir partiellement l’espace aérien tout en soulignant que la sécurité devait rester prioritaire.

Le commissaire européen en charge des transports, Siim Kallas, a insisté à cette occasion sur la nécessité d'une approche européenne coordonnée, où "la sécurité devra être prioritaire". La Commission disposant de compétences limitées en la matière, la décision de fermer les espaces aériens revient aux autorités nationales, ainsi qu’il n’a pas manqué de le rappeler.

Au cours du débat, le Parti populaire européen a souligné la gravité de l'impact économique et a proposé que l'Union européenne aide financièrement les compagnies. L’annonce de la Commission d’envisager l’autorisation d’aides financières a été en toute logique saluée par Georges Bach (PPE) qui a cependant insisté pour que cette aide financière serve avant tout à sauver des emplois. Claude Turmes (Verts) s’est montré plus prudent appelant, ainsi que le rapporte le Wort du 21 avril 2010, la Commission à prendre en compte les aides indirectes que perçoit l’industrie aérienne qui bénéficie notamment de subventions, d’un carburant non taxé, de financements de projets d’infrastructure ou encore de certificats sur les droits d’émission de CO2 gratuits. Des facteurs à ne pas perdre de vue au moment de l’autorisation d’aides d’Etat selon l'eurodéputé vert.

Georges Bach s’est dit réjoui du fait que ces événements aient permis d’attirer l’attention sur le ciel unique européen. Gesine Meissner qui parlait au nom de l’ALDE, a déploré qu'après "20 années de débat sur le marché unique des transports et le ciel unique européen", très peu de résultats aient finalement été atteints. Ainsi que le conçoit Astrid Lulling (PPE), citée dans le Wort, "les responsables devraient maintenant coopérer de façon pragmatique pour éviter que l’économie européenne ne subisse des préjudices encore plus grands". L’eurodéputée luxembourgeoise appelle à la création d’un espace aérien commun doté de procédures d’évaluation communes pour mesurer les risques possibles.

Les groupes socialistes, libéraux et Verts ont soutenu que la crise mettait en évidence la nécessité d'améliorer les réseaux ferroviaires européens. Un argument invoqué aussi par Georges Bach pour qui ces derniers jours, au cours desquels de nombreux eurodéputés ont pu éprouver eux-mêmes le manque de liaisons ferroviaires européennes, ont clairement montré qu’il faudra à l’avenir investir beaucoup plus dans l’infrastructure ferroviaire internationale. A ses yeux, un réseau transeuropéen aurait permis de limiter les dégâts ces derniers jours et aurait offert une réelle alternative à notre totale dépendance au trafic aérien.

La question de la sécurité a aussi fait l’objet de débats. Si, comme n’ont pas manqué de le rappeler un grand nombre de députés, comme Georges Bach, la sécurité doit être la priorité, Robert Goebbels (S&D), a quant à lui lancé en plénière une diatribe contre un principe de précaution devenu à ses yeux "principe d’irresponsabilité". L’eurodéputé socialiste a ainsi dénoncé le fait que, au nom du principe de précaution, "nos sociétés subissent la démission des responsables, la lâcheté des experts et l'impuissance de la politique".

Le commissaire Siim Kallas a par ailleurs exhorté les autorités compétentes des Etats membres à s'assurer que les droits des passagers aériens, garantis par la législation européenne, sont bien respectés. Un appel applaudi des deux mains par Claude Turmes qui voit dans l’existence de ces droits, ainsi qu’il l’a déclaré au Tageblatt, "une preuve que l’UE a réalisé d’importants progrès en matière de droits des consommateurs".