En mai 2008, l’Institut européen d’études internationales (IEES) et l’Institut Pierre Werner (IPW) organisaient à Schengen un colloque consacré aux petits Etats dans et en dehors de l’UE. Près de deux ans plus tard, après la publication d’un certain nombre d’articles issus de ce colloque, Robert Steinmetz et Anders Wivel livrent un ouvrage qui assure la continuité des réflexions engagées alors.
L’ouvrage "Small states in Europe", publié aux éditions Ashgate, entend proposer, par une approche comparative systématique, un tour d’horizon à la fois accessible et cohérent des défis et des opportunités des petits Etats en Europe.
Les chercheurs tenaient à analyser comment les petits Etats, qui sont majoritaires au sein de l’UE, ont réagi aux évolutions qui ont eu lieu sur le plan institutionnel. A quels défis ont-ils dû faire face, quelles opportunités se sont-elles présentées ? Quelles réponses ont-ils apportées à ces défis et pourquoi ? Quelles stratégies ont-ils pu développer et quels en ont été les fruits ? Voilà les questions qui ont animé les éditeurs de cet ouvrage qui réunit les contributions d’une quinzaine de spécialistes.
Une première partie est dédiée à un essai de définition. Robert Steinmetz résume la définition retenue de ce qu’est un "petit Etat" comme "la partie la plus faible dans une relation asymétrique". Mais les articles réunis vont au-delà de cette question récurrente de la science politique en posant les enjeux que sont pour les petits Etats leur capacité d’influer au sein de l’UE ou encore la façon dont ils se positionnent sur le plan diplomatique. Une des spécificités des petits Etats est en effet qu’ils compensent bien souvent leur petite taille par une approche intelligente, rationnelle, voire "rusée", les amenant à définir des stratégies bien spécifiques pour pouvoir agir sur la scène européenne et internationale.
La seconde partie s’efforce d’identifier les défis particuliers auxquels doivent faire face les petits Etats, comme l’innovation, l’évolution du système international et la gestion des incertitudes. Mais il s’agit aussi de mettre en exergue les opportunités que les petits Etats peuvent saisir du fait de leur flexibilité plus grande, des capacités dont ils font preuve dès qu’il s’agit d’identifier des niches sur lesquelles miser, de se fixer des priorités pour être en mesure de faire des compromis sur les questions jugées les moins sensibles mais aussi lorsqu’il faut travailler en réseau.
La troisième partie rassemble des études de cas et elle est donc nourrie de l’expérience de pays comme le Luxembourg, Chypre, l’Islande, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suisse ou encore la République tchèque et la Slovaquie. L’analyse détaillée de l’impact du processus d’intégration européenne sur ces différents petits Etats permet ainsi de dégager les stratégies choisies par ces Etats qui de "small" sont devenus "smart" au sein d’une UE dans laquelle les petits pays sont bien souvent "surreprésentés" du fait du principe d’égalité institutionnelle.
Small States in Europe, Challenges and Opportunities, Edited by Robert Steinmetz, Ministry of Foreign Affairs of Luxembourg and Anders Wivel, University of Copenhagen, Denmark, Ashgate, March 2010, 248 pages, ISBN 978-0-7546-7782-6
Pour plus d'informations au Luxembourg, vous pouvez contacter Anemone Thomas, coordinatrice des publications à l'IEEI. Tel.: +352 46 65 80, anemone.thomas@ieis.lu