La ministre de la Famille et de l’Intégration, Marie-Josée Jacobs, et la ministre des Classes moyennes et du Tourisme, Françoise Hetto-Gaasch, ont remis le 3 mai 2010 des plaquettes avec le label EUREWELCOME à une quarantaine d’institutions culturelles publiques et d’entreprises dans le domaine du tourisme – hôtels et restaurants – qui ont volontairement amélioré l’accessibilité de leurs locaux pour les personnes handicapées.

La ministre Marie-Josée Jacobs a souligné dans son intervention que les personnes handicapées constituent, au-delà des droits qui sont associés à leur condition, une clientèle dans le domaine des loisirs. Il est donc pour elle important de relier le Luxembourg aux grands marchés touristiques limitrophes en termes d’accessibilité de l’infrastructure touristique. "La Grande Région devrait être heureuse de se mettre en situation d’accueillir les personnes handicapées", a-t-elle estimé.

EUREWELCOME est un label qui a été élaboré dans le cadre de l’initiative EURECARD. Celle-ci a été conçue dès 1999 par les responsables chargés de définir une politique pour les personnes handicapées en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Rhénanie-Palatinat, dans le Limbourg hollandais, en Communauté Germanophone, en Région flamande et en Région wallonne.

Au fil des échanges, ils sont parvenus à développer un projet pilote susceptible de faciliter l'autodétermination et la participation autonome des personnes handicapées à la vie sociale, sans barrières. Le but du projet consiste à rendre applicable les avantages volontairement proposés à toutes les personnes handicapées, indépendamment de l’existence des frontières.

Le Luxembourg, qui participe activement à EUREWELCOME, n’a pas pu soutenir l'utilisation de l'EURECARD, "étant donné que l'approche politique des affaires sociales et des besoins des personnes handicapées est organisée autrement", comme on peut le lire sur le site d’EURECARD. Cela illustre le constat fait par les responsables : "La législation européenne en la matière est bien souvent trop difficile à mettre en œuvre; des initiatives régionales directement axées sur le citoyen sont souvent plus efficaces." Mais l’UE ne reste pas en marge : "Ce projet pourrait servir d'exemple à des mesures plus vastes dans un contexte européen." EUREWELCOME ayant fait des émules au Grand-Duché, raison leur a été donnée.

La ministre du Tourisme, Françoise Hetto, a mis en avant l’importance du secteur HORECA au Luxembourg avec ses 15 000 emplois et mis l’accent sur l’intérêt de son ministère pour la promotion de la dimension de l’accessibilité dans ce secteur, "même s’il n’y a pas encore d’harmonisation des normes européennes dans ce domaine". Ce qui importe, c’est que la personne handicapée puisse obtenir des informations fiables sur les conditions d’accessibilité des lieux de visite ou de séjour où elle veut se rendre.

Le label EUREWELCOME peut en effet diriger ces personnes vers une aide réaliste et effective dans la planification d’un voyage. Il  permet, comme le disent les règles, "d’identifier les prestataires de services qui s’engagent volontairement à adapter leurs locaux aux normes régionales d’accès "sans barrières" (suivant leurs possibilités) et à garantir un accueil courtois pour TOUS les visiteurs. Le Label est représenté par un autocollant signalant à l’entrée d’un bâtiment que les personnes handicapées peuvent fréquenter ou se déplacer de manière aussi autonome que possible dans le bâtiment concerné." Ceci dit, "le label EureWelcome ne garantit pas nécessairement l’accessibilité architecturale optimale."

L’intérêt des entreprises est évident pour Françoise Hetto : un marketing positif vis-à-vis d’une clientèle qui est prête à payer pour des services qui lui conviennent, mais aussi une visibilité de la Grande Région dans un domaine sensible qui jouera tôt ou tard un rôle plus important dans les règles de la classification hôtelière. Maintenant que le label s’est établi dans une quarantaine d’entreprises culturelles et hôtelières, l’Office national du Tourisme (ONT) l’intégrera dans une campagne sur le Luxembourg.

Le directeur d’Info-Handicap, Silvio Sagramola, s’est félicité du fait que la question de l’accessibilité n’est plus seulement considérée comme relevant de l’action caritative ou sociale, mais que les personnes handicapées soient considérés comme des clients. En passant du social au marketing, l’accessibilité est devenue un facteur d’égalité et de participation qui est d’une qualité toute nouvelle pour les handicapés.

Comme l’a confirmé un hôtelier à Europaforum.lu, une de ses entreprises devient de plus en plus souvent le lieu choisi par ses clients pour la qualité de l’accès au bâtiment, aux garages, aux lieux d’hygiène et aux chambres. C’est pourquoi il a demandé et reçu le label ce 3 mai. Le même entrepreneur vient également de reprendre pour la transformer en hôtel de luxe une hôtellerie conventuelle qui accueillait avant un nombre considérable de personnes âgées. Il nous a confié qu’il découvrait actuellement toutes les qualités du concept d’accessibilité appliqué par ses prédécesseurs et qui sont immédiatement devenus des avantages compétitifs de sa nouvelle filiale ouverte il y a quelques semaines. Bref, accessibilité et économie font bon ménage.