A l’issue de la réunion des ministres des Finances de la zone euro convoquée le 2 mai 2010 par Jean-Claude Juncker, celui-ci avait précisé, en annonçant l’accord de principe trouvé pour activer le mécanisme d’aide à la Grèce, que les ministres allaient examiner les possibilités de "contributions volontaires" des banques de leurs pays respectifs pour participer aux efforts d'aide à la Grèce. La presse allemande a ainsi annoncé que trois établissements financiers allemands pourraient mobiliser 1 milliard d'euros à titre de contribution volontaire au plan de sauvetage de la Grèce.
La Voix du Luxembourg a souhaité savoir si une telle contribution de banques luxembourgeoises était à l’ordre du jour et s’est adressée pour ce faire à Jean-Jacques Rommes, directeur de l’ABBL. A ses yeux, comme le rapporte La Voix dans son édition du 4 mai 2010, "cette demande de contribution volontaire s'adresse plutôt aux grands groupes européens" qui se prononceront qui plus est au nom de l’ensemble du groupe et de ses filiales. La plupart des grands groupes n’ayant pas leur siège principal au Luxembourg, cela réduit d’autant la probabilité que cela arrive. Jean-Jacques Rommes n’exclut pourtant pas "le fait que, concrètement, l'aide d'un groupe ne puisse pas passer par sa filiale luxembourgeoise".
Quant à savoir si les banques auraient intérêt à répondre favorablement au souhait des instances de la zone euro, cela semble une évidence pour Jean-Jacques Rommes. "Ces établissements financiers détiennent en effet en portefeuille des obligations souveraines de la Grèce, parfois pour des milliards d'euros", comme il l’a expliqué au journal.
Selon Jean-Jacques Rommes, en contribuant au plan de sauvetage, ces banques soutiennent donc non seulement l'euro, mais elles stabilisent aussi leur propre portefeuille d'obligations grecques qui subissent actuellement une forte décote. Et surtout, elles le pérennisent de sorte que le remboursement se fasse à l'échéance finale.
Mais à combien s’élèvent les obligations grecques détenues par des banques luxembourgeoises ? Selon les chiffres de la Banque Centrale du Luxembourg (BCL) repris par la Voix, les banques installées au Luxembourg détenaient au 31 décembre 2009 pour 3,067 milliards d'euros de dette grecque et les fonds d'investissement luxembourgeois en possédaient pour l'équivalent de 9 milliards. Au total, ce sont donc un peu plus de 12 milliards d’euros. Mais c’est sans compter, comme le souligne le quotidien, le portefeuille d'obligations grecques d'environ 60 milliards détenu par EFG Group, la maison-mère de la banque grecque EFG qui, initialement implantée en Suisse, a quitté Genève fin 2009 pour s'installer au Luxembourg.